Nous sommes le Mar 17 Juin, 2025 19:43
Supprimer les cookies

Page 1 sur 21, 2 Suivantl'avenir d'internet racontée aux enfants

Le Libre soulève de nombreuses questions, notamment sur la vente liée, les verrous numériques, les libertés numériques.., Parlons-en avec écoute et respect de l'autre.

Mar 13 Déc, 2005 18:51

L'avenir d'internet raconté aux enfants

Il était une fois dans une vaste forêt verdoyante parsemée de collines fleuries et de clairières lumineuses, quelques tribus de petits bonshommes qui s'appelaient eux-mêmes les Nautes - ce qui signifie, dans leur langue à eux : "ceux qui échangent" (d'aucuns préfèrent traduire, "ceux qui naviguent" quoiqu'on ne voit pas bien pourquoi)

Les Nautes, donc, vivaient en paix depuis des temps immémoriaux, bien avant que les grandes cités furent construites tout autour de la forêt. On voyait bien parfois au dessus de la cime des plus grands arbres quelques nuages de fumée rouge ou bleu ou vert s'élever dans les cieux, mais on n'y prêtait pas attention. On entendait bien parfois des chants étranges, de profondes voix, graves ou aigues, qui déchiraient le silence de la nuit, mais on ne les écoutait que d'une oreille distraite. Il arrivait qu'on en surprenne un de temps à autre, qui cueillait des champignons phosphorescents à la lisière des bois, non loin des premières routes, mais il était bien rare qu'ils s'aventurent jusque là, si près des villes, et on les regardait sans aucune crainte, presqu'amusé, comme on regarde un lapin de garenne.

Il est vrai que ces bonshommes vivaient somme toute de manière tout à fait pacifique, et, pour ce qu'on en savait, ils semblaient passer leurs journées à inventer des choses nouvelles. Les inventions c'était là leur plus grande joie, et il était, parait-il, très étonnant de les observer traçant des signes sur la terre jonchée de feuilles, en vue de l'édification d'une nouvelle cabanne, ou d'une autre construction. Ces êtres là créaient aussi d'étranges sculptures avec le bois des arbres, fabriquaient des objets dont l'usage échappait au commun des mortels, récupéraient ce qu'ils pouvaient en vue de réaliser des objets dont ils tiraient manifestement grand plaisir.

Ce goût pour la création n'avait d'égal que le plaisir qu'ils prenaient à parler, à ratiociner, à concilliabuler, à se raconter des histoires - et c'était de longues heures à échanger leurs dernières idées, leurs dernières trouvailles : il semblait que leur vie se déroulât comme si c'était toujours la première heure du monde, dans un éternel recommencement, une jouissance sans cesse renouvellée. Certes, il arrivait que les tribus se disputent au sujet d'un problème particulièrement épineux - mais tout se réglait bientôt par la discussion et l'échange des connaissances dont chaque village était riche.

D'une tribu à l'autre, on se passait aussi bien des messages : des médiateurs, postés aux plus hautes branches des arbres, envoyaient au voisinage des signaux de fumée colorée - si bien qu'on savait immédiatement quelles étaient les dernières nouvelles du village d'à côté, et comme les Nautes, malgré un caractère parfois difficile, n'en demeuraient pas moins les personnes les plus serviables qui soient, si quiconque avait besoin d'aide, ses voisins les plus proches, sitôt prévenus, accouraient dilligemment à son secours.

Chaque tribu comptait quelques bardes - dont les ethnologues ont déjà noté la ressemblance avec les griots d'Afrique de l'Ouest ou les troubadours de la vieille Europe -, individus qui passaient le plus clair de leur temps à inventer et jouer de nouvelles mélodies, allant chez les uns ou les autres entonner leurs chansons, contre quelques champignons ou une concoction de mûres et de fruits de la forêt. Ainsi les chants circulaient bien vite au sein de la communauté et, si un air avait du succès, il était fréquent qu'il soit repris et entonné en choeur par les membres de la tribu voisine, si bien que s'était au fil du temps constitué un repértoire sans pareil pour une si petite communauté.

Bref, ils vivaient parfaitement heureux, tout occupé à leurs petites affaires : inventer, discuter, raconter, chanter.

Mais, comme il arrive souvent de par le monde, il advient qu'un homme de la cité, qui faisait du négoce et s'en trouvait fort riche, découvrit par hasard que la vaste forêt dont nous parlons, recelait une extraordinaire richesse : un minerai fort rare nommé la Thune. Ô certes, on connaissait depuis fort longtemps l'existence de cette matière, mais jusqu'à présent, on n'avait pas jugé utile de l'exploiter, ne sachant au juste qu'en faire. Mais la science va toujours de l'avant, et l'industrie n'attend pas : lorsque notre négociant apprit qu'on avait découvert un usage possible de la thune, il se souvint des gisements que recélait la forêt, empoigna sa calculette et, en deux temps trois mouvements, prit conscience qu'il pouvait assez aisément accroître sa fortune d'environ cent mille milliard de dollars. Il lui suffisait de défricher les bois pour y laisser la place à quelques pelleteuses, quelques chargeuses, quelques compacteuses, quelques extrayeuses, et, à lui le précieux minerai.

Il alla informer le bourgmestre de la cité de son projet (tel était l'usage), lequel ouvrit d'abord de grands yeux écarquillés, car c'était une jolie somme tout de même, et il avait vite entrevu son propre avantage (un accroissement providentielle des revenus d'imposition de l'industrie, et la possibilité d'agrandir le terrain de golf situé à la lisière de la forêt - et le bourgmestre n'aimait rien tant que jouer au golf avec ses amis le dimanche après midi.). Toutefois, il ne put s'empêcher de froncer les sourcils : "mais vous n'ignorez pas tout de même mon cher ami, qu'une tribu habite la forêt en question, une tribu d'hurluberlus certes, sans doute, j'en conviens, mais tout de même, j'en connais au conseil municipal qui ne verront pas cela d'un bon oeil, si nous rasons la forêt. Et que ferons nous de ces Nautes ? On ne sait pas grand chose de leurs moeurs ni de leur coutûmes, et je doute fort qu'ils puissent se faire aux règles de notre cité. Cela risque d'accroître le taux d'insécurité, sans compter que ça ferait des bouches supplémentaires à nourrir : on ne peut tout de même pas les exterminer ?!" (dit-il, pensif et anxieux, en proie à quelque préoccupation morale telle qu'il n'en avait pas connu depuis la construction de la grand route - il s'agissait alors de couper le passage d'une colonie de tortues rares en voie de disparition - tout en tripotant sa barbe blanche).
Le négociant, qui avait pensé à tout lui répondit en substance : "Mais, mon cher ami, vous êtes le maire : il vous suffit de faire passer un décret, applicable dans les deux mois qui viennent, et cela en toute discrétion, sans publicité aucune : le temps que vos administrés soient informés de notre projet, le temps qu'ils réagissent, il sera bien trop tard et la décision sera déjà prise. Certes on n'évitera pas quelques sensibleries larmoyantes au sujet de ces .. commet les appelez-vous déjà ? ...Nautes, mais vous auriez tort de vous en soucier : les gens oublient vite, vous savez, et pourquoi pas leur promettre aussi de construire un parc d'attraction pour les enfants à l'emplacement de la forêt ? Aucune pleurnicherie compatissante ne résiste à la joie d'un enfant, vous ne l'ignorez pas ?"

Et c'est ainsi, grâce à cette argumentation brève mais imparable, que le projet de loi visant à raser la forêt des Nautes fut portée au programme de la prochaine réunion du Conseil Municipal.

La suite de l'histoire, qui pourrait très bien s'intituler : de la résistance des Nautes et ce qui s'ensuivit, nous la raconterons une autre fois.
dana

Messages : 251
Géo : uzbekistan

Mar 13 Déc, 2005 18:53

si certains d'entre vous se sentent le don de raconter des histoires, des contes, qu'ils ne se gènent pas pour mofidier, amender, augmenter ou réduire cette petite histoire (cette allégorie), et aussi pour corriger les erreurs d'orthographe éventuelles :)
si quelqu'un veut faire des dessins, enfin ce que vous voulez quoi..
(j'ai écrit ça parce que birin voualit que j'écrive une chanson avec ma métaphore des pygmées.. et en fait j'ai pondu ça :)
dana

Messages : 251
Géo : uzbekistan

Mar 13 Déc, 2005 18:54

comme c'est mimi tout plein :D
boarf

Messages : 364

Mar 13 Déc, 2005 19:01

ça mérite un fil tout propre rien que pour ça pour continuer la suite en bande

jolie histoire.
LS.

Messages : 3602

Mar 13 Déc, 2005 19:19

Chapeau bas.
Toutes mes plus sincères félicitations.
Clap clap clap et encore Clap !

Une bien belle histoire, qui va me faire pleurer au fond de ce qui nous reste comme bois...

Ah et si c'était juste un conte de fées ? Juste un conte qui fait juste peur aux petits Nautes ? Hein ? S'il vous plaît dites-moi que c'est ça...
Tolosano

Messages : 1940
Géo : Toulouse

Mar 13 Déc, 2005 22:34

C'est assez sympa comme histoire. Il y a quelques faiblesses dans la narration, trop généraliste et pas assez incarnée : l'histoire gagnerait en présence à travers les yeux d'un personnage, par exemple. Mais ce qui me gène vraiment, c'est l'aspect finalement assez caricatural.

Mais je suppose que c'est inévitable dès qu'il s'agit d'allégorie. Ça me rappelle la brouille entre J.R.R. Tolkien et son ami et collègue C.S. Lewis, à ce sujet. Tous deux appartenaient au même cercle littéraire (avec deux autres amis également professeurs de fac, dont l'un a également publié quelques livres... mais leur nom ne me revient pas). Tolkien était un catholique convaincu, et il a eu un rôle important dans la conversion de son ami Lewis. Quand Lewis lui fait lire ses chroniques de Narnia, Tolkien y repère instantannément l'allégorie chrétienne... or il a une haine farouche de l'allégorie, qu'il trouve contestable d'un point de vue éthique (on cache le message que l'on veut faire passer) et dangereuse d'un point de vue littéraire (les allégories donnent rarement de bons textes...). D'où la brouille des deux vieux amis.
Note : le mariage de Lewis et le fait que Tolkien ne supportait pas sa femme ont également joué un rôle !

Tout ça pour dire que l'allégorie est à prendre avec des pincettes. Le texte de Dana est assez sympa, mais un peu maladroit. Je pense qu'une bonne allégorie doit être capable de se détacher du modèle original (celui qu'on transpose en image allégorique) pour s'animer d'une vie propre. Que l'histoire suive son cours sans chercher à être raccord avec le modèle original. Bref, une bonne allégorie n'est plus une allégorie ! (J'ai été tenté de dire : "une bonne allégorie est une allégorie morte" !)

Désolé d'être aussi critique :( ... j'ai tenté d'apporter un avis littéraire, mais je me retrouve à fournir un jugement esthétique et éthique*.

Beau travail quand même !, même si je ne serais pas du tout parti dans cette direction, selon moi assez casse-gueule. Le texte en lui-même a moins d'intérêt s'il se cantonne à l'allégorie pure... il peut avoir un intérêt stratégique : il s'agit alors de convaincre, surtout dans l'urgence. Mais je ne connais pas beaucoup de formes de discours qui soient efficaces pour convaincre, mis à part :
  • l'exposé construit d'arguments
  • le témoignage
S'il s'agit de parler aux enfants, c'est vrai que les argumentaires leurs passent souvent par dessus la tête (quoique...), mais ils sont parfois réceptifs au témoignage, si celui-ci est mis à leur portée. Ce qui est pas hyper évident, je veux bien le concéder !

[hr]
* l'éthique appliquée à la littérature est aussi de l'ordre de l'esthétique, donc c'est un peu redondant.
mpop

Messages : 777
Géo : Lyon

Mar 13 Déc, 2005 22:57

Allegorie ou pas, moi j'aime bien les histoires et celle-ci est joliment raconté : simple, courte, pas de phrases allambiquées ... bref bien sympathique à lire.
Mais je vois pas trop ce que J.R.R Tolkien vient faire là, des allégories, il y en a surement ailleurs sans devoir prendre le dernier truc à la mode (je hais la mode).

Allez, zou, c'est pas tout ça, j'ai Pierre Naudin à terminer (cycle d'Ogier d'Argouges ... entre autre) et puis après .... le seigenurd es anneaux (13 eme fois ??? ben oui ... ou le silmarillion (12) ... j"hésite)

Bonne nuit et merci pour ce conte (de noël ?)
J'adore faire l'amour, j'aimerai bien recommencer un jour
*******
Win XP + Ubuntu 5.10 (on continue ...)
afondafond

Messages : 52
Géo : Limoges

Mar 13 Déc, 2005 23:16

Une autre Fable de Noël moderne pour enfants contemporains.

C'était l'histoire d'une bande de pingouins très fins
qui voulaient aller jouer au légo dans un pays cool
sans marsouins crétins, et qui disaient :
- "on est peut-être des pingouins, mais on est pas
manchot"

Les marsouins crétins eux se reposaient tranquillement
sur leur lauriers, jouaient avec des légos duplos en plastique
moux à deux balles, que même tu peux pas faire de jolis
maisons bien comme il faut, se reproduisaient entre eux,
engraissaient une batteries de petites poules pour
leur besoin, et élevaient une floppée d'émois,
qui répêtaient à l'envie "et moi et moi" et entendaient comme réponse :
- "signe là mon petit émoi, ensemble nous ferons des
petits cochons bien gras, lorsque je t'aurais bien tondu,
tu passeras à la télu, et toi aussi tu auras droit à
qques une de mes petites poules".
Les émois étaient tondus, certes, mais émus.

Pendant ce temps les pingouins très fins mirent au point des voitures
légos, des avions légos, des fusées légos et même des poules légos !
(appelés aussi play - mobile) C'en était trop !

Les marsouins crétins essayaient alors avec leur légos duplos
de faire la même chose mais ça marchait po.
Alors ils allèrent voir leurs copains lapins-malins,
et exposèrent leur pb :
- "Oh toi grand mixo-matheux aux yeux rouges, regarde
ce que font les pingouins, ils utilisent mes légos duplos
pour fabriquer des poules qui volent, foi de marsouins,
demain, ces poules auront des dents, c'est intolérable"
(- mais mon minet, moi aussi j'ai des dents, osa
lui chuchoter Maman Maquerelle
- Ta mère elle chausse du 2, poufiasse, lui répondit Papa marsouin)

Ainsi lapin-malin lui dit :
- "très bien, c'est du vol, pour des poules, enfin,
je veux dire, des poules qui vols pour des noix,
bref, foi de lapin, j'va en parler aux tortues-séniles,
vont t'arranger ça mon gars, mais faudra trouver un truc
pour les moutons-ducon, sinon vont nous briser les oreilles
(au fait, la p'tite poulette là, comment qu'é 's'appelle ?)
Et le marsouin-crétin qui aimait taper bien bas,
surtout pour les pingouins, lui dit :
- "nos émois-émus s'en prennent plein le .. dos eux aussi,
on les voit plus à la télu, on regarde les poules qui volent,
d'ailleurs, ha ha, toi aussi lapin-malin tu seras
plus télu à la télu si les moutons-ducon la regardent
plus".

Le sang du lapin-malin ne fit qu'un tour, ces yeux
rouges devinrent bleus, et c'est ainsi qu'il présenta
les choses aux tortues-séniles :
- "Regarde moi dans les yeux tortue-sénile, que vois tu ?"
- "Du bleu du bleu du bleu"
- "Alors regarde le ciel, tortue-ducul, et dis moi
ce que tu vois ?"
- "Ah bah ça alors, des poules qui volent en légos duplos"
- "Il faut que cela cesse, poils aux ... lapins".

Les tortues séniles écrivirent alors un jeux de l'oie
pour interdire aux poules en légos duplos de voler,
(mais qu'étaient des poules en légos, pas en duplos dit
un petit qui suivait ...)
et le grand chef des lapins-malins s'adressa ainsi à
l'assemblée :
- "Oh les mains, peaux de lapins, votez malin, sus aux
poules qui volent, poulent qui pas volent nous sus ;
les émois-émus sont tondus, z'ont plus rien à se mettre
sur le .. dos, et les moutons-ducon font l'avion à force
de voir des poules qui volent"

C'est ainsi que les pingouins très fins perdirent leurs
poules qui volent et leur légos (pas duplos), et le pays
cool devint un pays franchement nawak.
Alors on entendit dans le lointain quelques dauphins
qui disaient :"
- "Salut, et encore merci pour le poisson"
Puis une grande autoroute passa par là et PAF !
plus de mouton-ducon, plus de télu, plus de lapin,
plus rien.
Et voilààà, c'est finiiit ...

Interlude.
- Elle est pas drooole ton histoire, c'est nul.
- Tu veux quoi déjà pour Noël ?
- Pfeeuu ...

Désolé !!
:D
vslash

Messages : 110

Mar 13 Déc, 2005 23:24

mouarff
excellent vslash
mais : pourquoi les pingouins :)
(c'est bête qu'on ait pas des smileys pingouins)
heu
pour les critiques littéraires :
je suis mort de rire : j'ai écrit ça en une heure et alors je vais vous dire sans prétention aucune
et Tolkien heu..
déjà charles perrault ou Andersen arff
moi je suis juste un pov type hein :)
c'est bien la première fois de ma vie que j'écris un conte
et l'allusion aux enfants est ironique à mon avis
e la fin caricaturale c'est parce que j'ai eu la flemme de raconter la fin (le magasin où je fais les courses allait fermer donc..)
(on a du mal à se comprendre ces derniers jours mon ami
bizarre...)

(tu es prof de littérature mpop ??)
dana

Messages : 251
Géo : uzbekistan

Mar 13 Déc, 2005 23:29

mais non, c'est un autre style, c'est tout !
n'empêche que sans ton idée, tu m'aurais pas inspiré
cette histoire débile ... ça déride un peu (enfin moi en tous
cas ça m'a bien fait marrer).
Merci Dana !
++
v.
vslash

Messages : 110

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant actuellement ce forum : Aucun utilisateur inscrit