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Un exemple d'application de DADVSI

Le Libre soulève de nombreuses questions, notamment sur la vente liée, les verrous numériques, les libertés numériques.., Parlons-en avec écoute et respect de l'autre.

Jeu 08 Déc, 2005 23:48

Je voudrais publier cet article à divers endroits du web open-publishing. Je voudrais savoir ce que vous en pensez...
Les { } correspondent à une syntaxe spip.

http://eucd.info/index.php?2005/11/14/1 ... techniques

Est assimilé à un délit de contrefaçon :

1° Le fait, en connaissance de cause, d'éditer ou de mettre à la disposition du public, sous quelque forme que ce soit, un logiciel manifestement destiné à la mise à disposition non autorisée au public d'oeuvres ou d'objets protégés par un droit littéraire et artistique qui ne comprend pas les mesures pour, en l'état de la technique, préserver ces oeuvres ou objets protégés contre un usage non autorisé.

2° Le fait d'éditer ou de mettre à la disposition du public, sous quelque forme que ce soit, un logiciel autre que celui visé au 1° ci-dessus, dès lors que, ayant connaissance de ce que ledit logiciel est manifestement utilisé pour la la mise à disposition non autorisée au public d'oeuvres ou d'objets protégés par un droit littéraire et artistique, l'éditeur n'a pas pris les mesures pour, en l'état de la technique, préserver ces oeuvres ou objets protégés contre un usage non autorisé.

3° Le fait, en connaissance de cause, de promouvoir directement la mise à disposition du public sous quelque forme que ce soit ou l'utilisation d'un logiciel visé au 1° et 2° ci-dessus.

4° Les dispositions ci-dessus s'appliquent sans préjudice de l'application des dispositions de l'article L121-7 du Code Pénal et de celles proprres à la loi du 21 juin 2004.

Y'a même pas réellement de baratin bureaucratique à décrypter : le projet de loi DADVSI est clair, tout logiciel logiciel qui n'intègre pas un dispositif-espion est interdit. Lire un DVD sous Linux serait donc interdit, utiliser le lecteur libre VLC même sous Windows aussi. Window$ Media Player©, le pire logiciel de lecture, par contre, serait tout à fait légal. À prendre la loi au mot, on pourrait carrément interdire les logiciels pour monter son propre serveur (il est possible de rendre dsiponibles des données (document, musique, vidéos etc.) de son ordinateur personnel sur internet). Les logiciels libres de p2p (peer-to-peer) - type eMule - qui permettent l'échange direct (ou presque) d'ordinateur à ordinateurs seraient eux-aussi interdits... Seuls des logiciels de p2p comme KaZaa bourré de logiciels espions et de pubs pourraient éventuellement survivre s'ils intègrent un dispositif ultra-contraignant validé par les grandes industries (interdiction de tout mot-clé se rapportant à des chansons copyrightées).

Ça, c'est pour la théorie. Même si ça passe, en pratique, c'est totalement inapplicable. Les logiciels libres ne peuvent pas être vaincus comme s'ils appartenaient à une société commerciale. Il est impossible de contrôler tous les serveurs-maisons, d'interdire le téléchargement à l'étranger. Même si les industriels réussissaient (et ce serait très difficile et coûteux !) à imposer un filtrage au niveau des fournisseurs d'accès pour reconnaître le téléchargement illégal, ce dernier se ferait de façon cryptée. D'autre part, les solutions d'anonymat sont possibles (les utiliser en cas de nécessité).

Pourquoi dans ce cas, s'inquiéter ? En réalité, les vieux réactionnaires de l'ancienne économie savent très bien qu'ils ne pourront pas gagner contre le p2p et l'échange en général. Ces lois sont inapplicables de façon globale ; par contre, elle peuvent très bien être utilisées dans des cas précis.

{{Exemple :}} L'exécrable et exécrée entreprise Micro$oft cherche à imposer son lecteur {Window$ Media Player}. Ce dernier comporte du code-espion (pour une fois ce n'est pas un virus, c'est normal !) destiné à vérifier que les fichiers multimédia ont été légalement achetés, et que vous ne puissiez pas non plus lire plus d'un certain nombre de fois les fichiers que vous avez payés (actuellement, cela ne s'applique que sur certains formats, mais cela peut très bien s'étendre). Ce logiciel intègre donc le dispositif légal prévue par cette loi liberticide. Le logiciel libre VLC Player quant à lui est un formidable lecteur, qui, bien entendu, ne cherche pas à espionner les usager-e-s. Certains constructeurs d'ordinateurs souhaiteraient intégrer VLC Player au système d'exploitation qu'ils fournissent avec l'ordinateur (Windows ou Linux) : Micro$oft les met en procès au prétexte qu'ils {« [mettent] à la disposition du public, sous quelque forme que ce soit, un logiciel manifestement destiné à la mise à disposition non autorisée au public d'oeuvres ou d'objets protégés par un droit littéraire et artistique qui ne comprend pas les mesures pour, en l'état de la technique, préserver ces oeuvres ou objets »}. Les constructeurs, soit retirent le logiciel de crainte du procès, soit perdent leur procès, soit doivent retirer VLC le temps du procès, résultat VLC ne peut pas être intégré par défaut !

Évidemment, vous me direz : oui mais les gens qui achètent les ordis pourront toujours aller télécharger le logiciel. C'est vrai ! cependant Micro$oft connait très bien les attitudes des gens en général : la plupart des personnes qui achètent un ordi utilisent les programmes déjà sur l'ordi sans en chercher d'autres. C'est pour ça que le pitoyable navigateur {Internet Explorer}™ est massivement utilisé alors que des navigateurs alternatifs (Mozilla-Firefox, Konqueror, lynx ;-) ) sont bien meilleurs. Si VLC Player est par exemple intégré au sein d'un Windows préinstallé, c'est autant d'utilisations de moins de {Window$ Media Player}. On le voit : ce genre de loi ne va pas faire disparaitre les logiciels libres (il faut arrêter les messages exagérés genre Linux devient illégal), par contre en rendant certaines possibilités de base inaccessibles, cela va mettre un frein réel à la réappropriation des moyens technologiques (ce qui est, en fait, l'objectif).

Cependant, même si cette loi ne passe pas, il faut tout même rappeler que les problèmes des brevets sont déjà existants. Je me suis à Linux il y a à peu près un an, changeant assez souvent de distribution, c'est toujours un problème pour faire marcher les mp3, wma, wmn, flash, java, extraire les rar etc. Pour les ogg, mkv, xvid, flac, tar.gz et tout AUCUN PROBLÈME !

Faîtes passer le message, allez éventuellement signer aussi la pétition (la dernière contre les Brevets Logiciels avait été réellement utile, c'est pourquoi je l'ai signée alors que je ne le fais quasiment jamais).

http://www.fsffrance.org/news/article2005-11-25.fr.html
http://eucd.info/petitions/index.php?petition=2

PS : J'ai posté cet article depuis une live CD-Linux (Kaella 2.1) téléchargée en p2p pour éviter de gaspiller la bande-passante des serveurs officiels...
bateauivre54

Messages : 75
Géo : UVSQ

Ven 09 Déc, 2005 18:18

bah alors personne y pense rien ? donne une critique, trouve une faute d'orthographe, dément l'exemple etc. ?? :-)
bateauivre54

Messages : 75
Géo : UVSQ

Ven 09 Déc, 2005 18:23

bateauivre54 a écrit:serveur (il est possible de rendre dsiponibles des données (document, musique, vidéos etc.)


J'ai trouvé une faute de frappe.... :D
boarf

Messages : 364

Ven 09 Déc, 2005 19:07

Faute de frappe:

"Y'a même pas réellement de baratin bureaucratique à décrypter : le projet de loi DADVSI est clair, tout logiciel logiciel qui n'intègre....."

plus une autre mais que je retrouve plus...

Sinon, le texte me parait bon. Tu peux aussi évoquer dans le paragraphe sur la "dépendance" vis-a-vis des logiciels propritétaires le fait que l'Etat français (et l'Eductation Nationale entre autres) sont de gros utilisateurs de LL. Rendre illégaux les logiciels libres permettant l'accès à la culture revient à faire un énorme cadeau à Micro$oft: des milliers de licences en perspective ou sinon plus d'accès la culture. Ce serait le comble pour l'école non ?
morgoth

Messages : 350

Ven 09 Déc, 2005 22:07

Vu la facilité qu'il y a, et qu'il y aura toujours, à charger des freeware US, parfaitement légaux aux US, et ceci, même sans aucune intention de frauder et/compréhension qu'on est en train de frauder, on doit se poser la question de savoir si la loi DADVSI est une loi, cad un texte destiné à décider ce qui est licite et ce qui ne l'est pas, ou bien une escroquerie intellectuelle destinée à permettre à l'état et aux grands groupes d'édition de traiter tous les citoyens Français comme s'ils étaient des criminels.....
laurent2

Messages : 37

Ven 09 Déc, 2005 23:42

on doit se poser la question de savoir si la loi DADVSI est une loi, cad un texte destiné à décider ce qui est licite et ce qui ne l'est pas, ou bien une escroquerie intellectuelle destinée à permettre à l'état et aux grands groupes d'édition de traiter tous les citoyens Français comme s'ils étaient des criminels.....


Bah, je donne un peu un début de réponse (c'est mon avis !). Cette loi étant totalement inapplicable, ce n'est en fait qu'une arme donnée aux grands groupes pour asseoir leur domination et faire reculer le mouvement. Ils savent très bien qu'ils ne peuvent pas le détruire.
bateauivre54

Messages : 75
Géo : UVSQ

Dim 11 Déc, 2005 17:17

bateauivre54 a écrit:Bah, je donne un peu un début de réponse (c'est mon avis !). Cette loi étant totalement inapplicable, ce n'est en fait qu'une arme donnée aux grands groupes pour asseoir leur domination et faire reculer le mouvement. Ils savent très bien qu'ils ne peuvent pas le détruire.



Pour moi c'est quand même très inquiétant de prétendre faire passer une loi inapplicable, parce que dans ce cas, il y une hypothèse optimiste et une hypothèse pessimiste sur ce que feront les magistrats collectivement et/ou individuellement, et même l'hypothèse optimiste n'a rien de réjouissante.
- ou bien ils constatent que cette loi est inapplicable, et, intelligemment ils refusent de l'appliquer même dans des cas simples. Dans ce cas, çà ne devrait pas aider le débat entre magistrats et législateurs
- ou bien ils prétendent, ou tentent de, l'appliquer quand même, et dans ce cas on va vers une divergence grave des décisions de justices selon la compréhension par les magistrats de problèmes essentiellement techniques ou selon les honoraires qu'on aura payé, ou pas payé, à des experts judiciaires (+- qu'une femme de ménage ?....)
laurent2

Messages : 37

Dim 11 Déc, 2005 22:44

bah, désolé de parler de ça mais c'est un peu comme les lois sur le cannabis. Y'a quasiment autant d'usagers de cannabis que de gens qui téléchargent (plusieurs millions). Pourtant, la loi prévoit encore des amendes exhorbitantes et pour une même affaire, on peut se retrouver avec une relaxe ou une peine de prison plus ou moins grave (exemple). Mon intention n'est pas de polémiquer sur la légalisation du cannabis, mais de simplement souligner le résultat des lois inadaptées aux réalités, comme on risque d'avoir sur internet.
bateauivre54

Messages : 75
Géo : UVSQ

Lun 12 Déc, 2005 00:14

bateauivre54 a écrit:bah, désolé de parler de ça mais c'est un peu comme les lois sur le cannabis. Y'a quasiment autant d'usagers de cannabis que de gens qui téléchargent (plusieurs millions). Pourtant, la loi prévoit encore des amendes exhorbitantes et pour une même affaire, on peut se retrouver avec une relaxe ou une peine de prison plus ou moins grave (exemple). Mon intention n'est pas de polémiquer sur la légalisation du cannabis, mais de simplement souligner le résultat des lois inadaptées aux réalités, comme on risque d'avoir sur internet.


la raison d'être de la loi, c'est de fixer des règles du jeux pour éviter, ou limiter, les incompréhensions et/ou les dérapages. Dans ces conditions, l'exercice qui consiste à faire voter des lois débiles en expliquant que de toutes façons elle ne seront pas appliquées est soit :
- un témoignage de la connerie monumentale de beaucoup de nos élus, et la connerie peut tuer mais généralement pas ses auteurs.
- une volonté délibérée de jeter un "flou artistique" sur les règles du jeux en usage de manière à bien différencier les "gens biens" (qui savent naviguer dans ce fouilli) de ceux qui ne le sont pas, et éviter ainsi tout risque de promotions sociale incontrôlée des "bandes de jeunes" des lycées de banlieux mal famée, de préférence aux enfants de la classe moyenne chérie par l'UMP.
- une volonté délibérée de flatter l'égo de certains policiers ou magistrats qui ont une vision un peu trop ludique de leurs fonctions, en leur donnant une liberté d'agir et de décider qui est généralement considérées comme incompatibles avec le concept même de "loi" dans les sociétés civilisées....

quand on crache en l'air, on le récupère souvent sur la figure....
laurent2

Messages : 37

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