Forest Ent a écrit:leto_2 a écrit:ce que tu décris là n'est ni dû à la décision de la CNIL, ni à l'arrêt du Conseil d'État : c'est là le fonctionnement normal d'un client ed2k. C'était déjà le cas avant, rien ne l'empêche et cela n'a rien d'illégal.
Je n'ai pas dit que c'était illégal. Je pense que nous avons clarifié le sujet : il n'y aura pas surveillance de tous, ni uniquement de ceux qui enfreignent la loi, mais de tous ceux qui utilisent les protocoles p2p retenus pour la surveillance.
Ce point là doit effectivement être assez clair pour tout le monde. Mais, à mon avis, ce n'est qu'un point de droit, une seule des facettes du sujet de ce fil de discussion.
Savoir si oui ou non, formellement, il s'agit de « surveillance de tous », ou d'une « surveillance proportionnée » est une question essentielle en droit, elle motive la décision du Conseil d'État, et par voie de conséquence, celle de la CNIL.
Mais ce n'est là que la facette formelle de l'expression « surveillance de tous », le sujet de ce fil.
Une facette qui n'est qu'une précision de droit, mais cette facette est explicitement opposée ici à une autre facette, par skuizh par exemple, comme on peut le voir clairement dans ce message au sens limpide :
skuizh a écrit:Bref, c'est comme dans la vie ; on ne va pas se plaindre qu'un délinquant soit fiché.
Ou là :
skuizh a écrit:Espionner qui ? Quelqu'un qui vole de la musique (ou un film, un logiciel, etc...) ?
Normal, non ?
À cette question simple et explicite, beaucoup (sur ce fil et ailleurs) répondent « Non, ce n'est pas normal ».
En raison d'un principe tout simple (tout bête comme dirait skuizh) : la
solidarité.
Suivant ce principe, je ne peux pas considérer que ce soient de simples
délinquants qui seront surveillés (voire fichés), alors qu'il s'agit de gens comme moi (ce que je traduisais par « moi, ma femme, mes enfants, mes voisins, mes amis, ... », des millions aux dernières nouvelles), et qu'ils sont taxés de délinquants pour des actes que je considère comme parfaitement défendables, "légalisables".
On parle de la surveillance de gens comme moi, des "tout un chacun", j'emploie donc l'expression « surveillance de tous », par solidarité.
« Bref, c'est comme dans la vie ; on ne va pas se plaindre qu'un délinquant soit fiché. » ?
« Quand ils sont venus chercher les juifs je n'ai rien dit, je ne suis pas juif.
Quand ils sont venus chercher les communistes je n'ai rien dit, je ne suis pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les homosexuels je n'ai rien dit, je ne suis pas homosexuel.
...
Quand ils sont venus me chercher j'ai appelé au secours, mais il n'y avait plus personne pour m'entendre. »
Je pense que cette maxime s'applique parfaitement au cas qui nous occupe ici.
Une activité défendable est déclarée arbitrairement illégale (je veux dire, par la volonté de quelques uns et le jeu du lobbying et autres jeux de pouvoir) ; des millions de personnes semblables à moi sont ainsi déclarées "délinquants" ; maintenant "ils viennent les chercher" ; et nous savons tous que cela n'est qu'une étape, et que nous serons probablement victimes d'une étape suivante.
Il me semble même que nous sommes ici dans le cas le plus pragmatique de solidarité.
Et je refuse de laisser noyer ce principe sous un point de droit, aussi exact soit-il.
Il n'y a pas si longtemps que ça, tout un tas d'articles encadraient et autorisaient l'esclavage dans les textes de loi.
Je veux dire par là que le droit, par lui même, ne justifie rien. Il formalise, c'est tout. Et c'est déjà bien.