jjacquesb a écrit:Bonjour à tous,
Je suis le collaborateur parlementaire de F. Dutoit
et l'auteur avec lui de l'amendement 381...
L' idée que je tente de promouvoir est simple (peut être trop ou pas assez)
Le principe d'une offre publique légale.
Dans quel cadre légilsatif cela s'inscrirait :
- Légalisation le P2P
- Proscription des DRM
- Création d'une plateforme légale (sur laquelle tous ceux des artistes qui souhaitent toucher une rémunération viendraient proposer leurs oeuvres... ceux qui ne le souhaitent pas s'exposant aux conséquences du P2P ou à se faire plumer "légalement" par le spalteformes commerciales)
Pour le financement de cette plateforme:
Une contribution des FAI, une taxe sur les maisons de disques (par exemple, sur les activités relatives aux sonneries de téléphone)
Un forfait mensuel acquitté par les internautes désireux de s'enregistrer sur cette plateforme (montant 5 euros maxi), en partant de l'idée que 80% des internautes sont favorables à l'idée de payer des droits d'auteurs mais qui aillent vraiment aux auteurs, et si possible aux auteurs qu'ils téléchargent. (donc, révision du mode de redistribution)
Il s'agirait en quelque sorte de proposer une médiathèque en ligne.
On y voit plusieurs avantages:
- des contenus sécurisés pour les utilisateurs ( ce qui n'est pas le cas sur le P2P)
- une rémunération juste et équitable des auteurs ainsi que le respect de leur droit moral.
Il s'agirait d'une licence globale améliorée.
Je réfléchis avec F. DUTOIT à la rédaction d'une proposition de loi. vos suggestions et critiques sont les bienvenues.
S'agissant de l'amendement voté jeudi, il est plus restrictif.
Il peut être lu comme ambigu mais nous voulions jouer de cette ambiguité
pour introduire l'idée d'une plateforme publique comme un cheval de troie à l'intérieur du projet de loi.
En l'orientant "Jeunes créateurs", nous savions que le ministre ne pourrait pas se prononcer contre.
Compte tenu en particulier des missions de son ministère. Et ca le sert, car il fait montre ainsi qu'il ne s'intéresse
pas uniquement au sort des majors.
Pour nous, c'est un tremplin vers la crédibilisation de la licence globale
auprès des auteurs encore réticents que nous voulons rencontrer.
A bientôt
Bonjour et bienvenu sur ce fil de discussion.
Comme beaucoup ici je pense que le motif qui anime la présentation de cet amendement est parfaitement louable, mais...
Plusieurs points suscitent chez moi quelques interrogations, voire quelques réticences. Plateforme légale le mot est sensé s'opposer au peer-to-peer et aux plateformes commerciales. Dans le second cas c'est peut-être vrai, puisqu'il me semble que la SPEDIDAM à lancé des procès envers un certain nombre de ces plateformes pour contrefaçon : voir cet article
http://www.ratiatum.com/news2908_La_Spe ... iales.htmlD'autre part les parlementaires semblent aujourd'hui connaître le logiciel libre mais pas la musique libre. Savez-vous que certains artistes ont compris que faire payer d'emblée ne sert à rien et qu'internet permet de se faire connaître vite et par un très grand nombre. Ils diffusent VOLONTAIREMENT leur musique GRAUITEMENT tout cela dans un cadre légal de licences d'utilisation que sont les Créative Commons ou Licence Art Libre. Les plateformes qui diffusent ces musiques sont réellement LEGALES et en plus GRAUITES.
C'est une démarche alternative où tout le monde s'y retrouve : l'internaute pour la diversité et la gratuité et l'artiste pour la diffusion la proximité avec l'auditeur et surtout une liberté de composition et de diffusion. La démarche peut s'accompagner de dons aux artistes, si ceux-ci en acceptent. Et en général les licences choisies prévoient que pour l'usage commercial il faut s'entendre avec l'auteur. A cette occasion il pourra demander une rémunération (passage en radio nationale, musique de pub, film...)
Mais on a trop tendance dans les débats à assimiler le droit de l'auteur et la rémunération (par contrat, une licence en général) du droit de l'auteur. Ce système est bien entendu incompatible avec une adhésion à la SACEM (tant que la SACEM campe sur ses positions...) mais ceux qui l'ont choisi en sont ravis. Cette démarche relève d'une certaine éthique qui n'est pas celle des majors.
Vous voulez réellement soutenir la création artistique dans sa diversité et sans pression commerciale ??? Oui vraiment, Alors soutenez l'action des associations telles que musique-libre.org. Trouvez avec eux les moyens de financer toute la création artistique. Car vos objectifs sont semblables :
Objet de l'association :
L'association dite musique-libre.org a pour objet de :
Soutenir & promouvoir la création & l’exploitation musicale indépendante dans le cadre des licences libres.
Militer pour la gestion individuelle des droits d’auteur auprès des sociétés civiles, organisateurs de spectacle, labels & diffuseurs.
Informer les artistes & le public sur les modes émergents de diffusion & d’exploitation des œuvres musicales à l’ère numérique & sur l’économie qui en découle.
Personnellement je trouverais cette démarche beaucoup plus constructive que de confier à l'Etat la gestion d'un site qui sera sûrement géré avec la plus grande incompétence (voir messages plus haut).
Mr Dutoit ferait avancer le débat si au moins une fois dans l'assemblée il faisait référence à ce mouvement qui prend une ampleur considérable et qui replace l'internaute ET l'auteur/artiste au centre du sujet sans jamais les opposer bien au contraire.
Je vous redonne les liens cités plus haut dans le fil :
http://www.musique-libre.org/
http://www.jamendo.com/
Ce sont des sites que je fréquente souvent, surtout le premier mais il y en a d'autres.
Pour les licences (alternatives à l'adhésion à la SACEM qui, pour rappel, n'est en rien obligatoire pour faire valoir la paternité d'une oeuvre)
http://fr.creativecommons.org/
http://artlibre.org/
Ce sont les plus connues mais il y en a d'autres.
Voilà j'espère avoir été assez claire sur ce sujet... qui me passionne ... aïe mon post fait 3 kilomètres...
Isabelle.