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Page 2 sur 15Précédent 1, 2, 3, 4, 5 ... 15 SuivantVote électronique : la polémique enfle

Le Libre soulève de nombreuses questions, notamment sur la vente liée, les verrous numériques, les libertés numériques.., Parlons-en avec écoute et respect de l'autre.

Sam 31 Mars, 2007 12:30

Sans aborder les questions de fiabilité sur ces machines (je n'ai pas encore regardé les liens des premiers messages), je suis plutôt pour ces machines (si la fiabilité est validée) car ça évitera les erreurs de dépouillement.

Je ne sais pas si tous ceux qui se sont exprimés ont déjà participé au dépouillement des votes (ce que j'ai fait plusieurs fois) mais les erreurs (ou falsifications) sont tout à fait possibles. Pour info, la première fois que je l'ai fait, les explications étaient tellement peu claires que les 4 personnes de la table n'ont pas appliqué la méthodologie normale (4 nouveaux), d'où des erreurs à la fin. Heureusement, le tir a été corrigé (sinon, on aurait invalidé tous les votes du bureau !!) mais ça veut dire qu'il suffisait d'avoir 4 personnes complices pour falsifier tranquillement le décompte. Les scrutateurs ne sont pas toujours derrière notre dos pour vérifier ce qui est noté.
Ubuntu 6.06
Jean-Ni

Messages : 301

Sam 31 Mars, 2007 12:55

Jean-Ni a écrit:...mais ça veut dire qu'il suffisait d'avoir 4 personnes complices pour falsifier tranquillement le décompte.
... d'un seul bureau de vote.
Avec les "machines électroniques", il suffit d'un complice, le développeur du logiciel et c'est tous les bureaux de vote qui seraient concernés.
Et pas moyen de recompter.
Haddock

Messages : 267

Sam 31 Mars, 2007 12:56

@Jean-Ni : sur la fiabilité, les erreurs et les fraudes, je t'invite à lire le blog de david moniaux enseignant-chercheur en informatique à Normale et Polytechnique. Son principal sujet de recherche est, je cite, "l'analyse statique par interprétation abstraite de programmes, notamment pour y détecter de possibles erreurs à l'exécution. Il participe à l'analyseur ASTRÉE, utilisé sur le code critique des commandes de vol électrique des avions Airbus."

Ces systèmes sont extraordinairement complexes à auditer par rapport aux procédures manuelles qu'ils remplacent. Je suis très bien placé pour savoir que vérifier la fiabilité d'un système électronique embarqué n'est pas chose facile ! Qui audite ces systèmes, au juste ? Et comment les experts qui les auditent pourraient transmettre au public l'assurance que les résultats de leurs audits sont corrects ? (L'expérience montre qu'il est déjà difficile de convaincre des ingénieurs du bien-fondé de telle ou telle technique, alors le grand public...)

Au passage, rappelons qu'il est bien moins compliqué de sécuriser un système contre les pannes (une erreur de programmation, un rayon cosmique qui passe par ci par là, comme évoqué dans La Recherche) que contre des attaques volontaires, où il y a un individu malveillant qui cherche délibérément à provoquer l'erreur. Cela n'a cependant pas empêché la fusée Ariane 5 d'exploser au cours de son vol inaugural suite à une erreur de programmation.

Quand bien même le logiciel d'origine de la machine aurait été audité, il n'y a aucune assurance que c'est bien celui-ci qui sera mis en place dans la machine installée dans le bureau de vote. Une machine à voter est un ordinateur, et, comme tout ordinateur, elle exécute le programme qu'on lui a fourni dans sa mémoire. Il est possible de changer le programme qu'un ordinateur utilise simplement en changeant sa mémoire. Comme mon collègue Andrew Appel le montre, c'est à la portée de n'importe qui muni d'un tournevis ; le lycéen qui sait changer la carte son de son PC saura changer les circuits mémoire de la machine à voter.


Le vote électronique c'est plus de complexité, plus de possibilité de fraudes et d'erreurs, et moins de participation des citoyens à la vie démocratique. C'est déléguer aux experts le contrôle des élections fondant la légitimité des représentants du peuple. C'est une barbarie car comme l'a écrit Comte-Sponville, «On a donné le pouvoir à ceux qui savent; autant dire qu'on l'a retiré à tous les autres, qui sont la majorité. Que reste-t-il de la démocratie ? Rien d'autre, je le crains, qu'un simulacre. Barbarie technocratique : tyrannie des experts. »
cespern

Messages : 75

Sam 31 Mars, 2007 13:24

Jean-François a écrit:[un peu HS mais important, il y a des similitudes entre les logiciels verrouillés et les démocraties verrouilléesles...]
Au passage le fait que le Conseil Constitutionnel avalise un mode de vote incontrôlable par les citoyens en dit long sur l'état et le rôle de cette institution.
_ Au mieux, il est totalement incompétent (au sens d'inapte) à exercer les fonction pour lesquelles il est censé être compétent (au sens de habilité juridiquement)).
_ Au pire il se rend complice des fraudeurs potentiels ou intentionnels.

Cela illustre les limites de toutes les commissions de "sages", dont la particularité n'est pas tant la sagesse, mais le fait qu'ils sont à l'abri de tout contrôle des citoyens.


il ne faut pas non plus le jeter avec l'eau du bain, depuis sa création en 1958, le Conseil constitutionnel a fait énormément pour les libertés publiques et droits fondamentaux.
leto_2

Messages : 2305

Sam 31 Mars, 2007 14:02

Le vote électronique n'est pas plus compliqué qu'une transaction bancaire sécurisée. Donc peut-être que ce n'est pas encore super sécurisé (bien que pour aller changer la puce, il faut déjà en vouloir donc à grande échelle, c'est aute chose). Quant à la modification du code, une simple procédure de test en début de vote devrait couvrir ce risque ; au moins, on aurait besoin de bonnes volontés au début du vote et pas à la fin quand tout le monde est pressé de rentrer chez soi.
Ubuntu 6.06
Jean-Ni

Messages : 301

Sam 31 Mars, 2007 14:34

Jean-Ni a écrit:Le vote électronique n'est pas plus compliqué qu'une transaction bancaire sécurisée
Dans les transactions bancaires sécurisés il y a traçabilité de la transaction, identification de la source et tout un tas d'autres informations pouvant servir à revalider à posteriori la dite transaction. Ce n'est pas le cas avec une machine de vote où l'on appuie sur un bouton et basta.

Jean-Ni a écrit:Donc peut-être que ce n'est pas encore super sécurisé
Et peut-être même que cela ne peut jamais l'être "super sécurisé". Ce n'est avant tout qu'une machine dont on ne connait rien. Quelles sont les réactions face aux aggressions extérieures genre EMP (impulsions électromagnétiques), coupures ou surcharges de courant ? Quelle est la transparence lors du décompte ? N'y a-t-il pas de risque de fuite des informations lors de la journée ?

(J'ai aussi une formation électronique et "informatique", en plus d'aimer Slackware :))

C'est un système trop compliqué pour être compris du plus grand nombre, donc impossible à ce plus grand nombre de vérifier par lui même du bon déroulement du scrutin. Cf barbarie technocratique.

Jean-Ni a écrit:Quant à la modification du code, une simple procédure de test en début de vote devrait couvrir ce risque
Qui va effectuer l'opération de contrôle et à partir de quelles informations va-t-on établir cette procédure de contrôle ?

Des chercheurs ont trouvé des failles exploitables par buffer overflow dans des machine à voter. Ce genre de failles ne se détectent pas par une simple simulation de vote. Nul doute que d'autres exploitation sont possibles en tenant compte de l'environnement dans lequel ces machines sont utilisées. Pour prévenir des agressions extérieurs sur les serveurs banquaire et autres, on les enferment dans des chambres fortes, qui sont aussi des cages de faraday, avec accès restreint. Va-t-on faire de même pour les gadgets techno. que sont les machines à voter ?
Attentyon, ponaytte maychante !
Téthis

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Géo : De passage chez les cathares

Sam 31 Mars, 2007 16:29

Le Monde a écrit:Quelque 1,5 million d'électeurs (sur 44,5 millions d'inscrits) pourront ainsi (électroniquement) exprimer leur voix le 22 avril. - Source

tns-sofres.com a écrit:Le « 21 avril » [...] la différence de voix entre Jean Marie Le Pen et Lionel Jospin n'est que d'environ 200 000, ça s'est joué disons à trois voix près dans les 65 000 bureaux de vote. - Source

... sans commentaire
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Sam 31 Mars, 2007 17:00

Jess a écrit::shock:

Arrrrrrrrrrgh !

Orsay et Villebon-sur-Yvette ! C'est pas passé loin ! :?

Peut-on refuser d'utiliser ces machines et exiger de voter "papier" dans son bureau de vote?


tiens toi aussi tu es du coin ?

91 Bures-sur-Yvette Autorisation préfectorale 2006
91 Corbeil-Essonnes Autorisation préfectorale. Aucun projet pour 2007
91 Evry Autorisation préfectorale. Aucun projet.
91 Juvisy-sur-Orge Autorisation préfectorale 2006
91 Linas Autorisation préfectorale 2006. Probable équip Nedap 2007.
91 Orsay Expérim. True Vote 2003. Autorisation préfectorale 2006
91 Villebon-sur-Yvette Autorisation préfectorale 2006
91 Wissous [Equip iVotronic 2007->http://www.wissous.fr/529-actualites.html]


:shock:
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Sam 31 Mars, 2007 17:07

cespern a écrit:Le Conseil Constitutionnel a subito estimé (bonjour M. Debré ;-) qu'il se devait d'intervenir.

Sur ce, Gilles J. Guglielmi (notamment professeur agrégé de droit public à assas) s'est fendu d'un billet ou il rappelle que le communiqué du conseil n'a aucune valeur juridique et que laisser croire, comme le fait le conseil constitutionnel, que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes juridiques possibles pourrait bien être qualifié par certains de tentative de désinformation par usage d’un argument d’autorité.


Au feu les pompiers (constitutionnels) ! - A propos du vote électronique

jeudi 29 mars 2007, par Gilles J. Guglielmi
Où la température des puces des "machines à voter" commence à réchauffer le macrocosme.

Le Conseil constitutionnel a cru bon de publier un communiqué laconique le 29 mars 2007 rappelant tout d’abord que "l’utilisation des machines à voter pour les élections, notamment présidentielles, est autorisée par le législateur depuis 1969", ce qui est un fait historique ; et ensuite que "Ce recours aux machines à voter dans les conditions fixées par l’article L. 57-1 du Code électoral a été déclaré conforme à la Constitution par le Conseil constitutionnel", ce qui est au mieux une approximation, au pire une tentative de couper court à un soupçon grandissant sur la transparence et la sincérité des votes qui seront émis en 2007.

(...)

La suite : http://www.guglielmi.fr/spip.php?article71




ça me rappelle le retrait de l'article amendé de la loli DADVSI en séance illico déclaré conforme par Debré (alors Pdt de l'Assemblée)... un peu vite, toutefois.

Quelles sont les références de la décsion du Conseil qui aurait validé cette procédure ?!
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antistress

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Sam 31 Mars, 2007 17:10

Bourgpat a écrit:Il semble qu'un citoyen puisse à tout moment du vote demander à ce que soit contrôlé la sincérité du scrutin auprès du personnel surveillant le scrutin et cela ne pourrait être refusé sous peine d'invalidation. Si chaque électeur demande des phases de test tout au long de la journée, cela risque de prendre un peu plus de temps.


est-ce confirme ? en vertu de quelle disposition ?
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