desesperatly a écrit:Ensuite, si la question n'est pas de trouver un "moyen de diffuser la culture" mais de trouver un "moyen de diffuser la culture gratuitement sans rémunérer les auteurs", c'est un autre combat, et je ne crois pas que ce soit celui du droit d'auteur...
Hmm… tout dépend de la définition du droit d'auteur. Une définition qui a pu évoluer au cours des trois derniers siècles… y compris tout récemment en s'adjoignant de « droits voisins » dont je ne suis pas sûr que Beaumarchais – puisque c'est la référence à deux francs inévitable de ce débat – les aurait appréciés.
Le droit d'auteur et un monopole légal, et tout le débat se situe sur l'étendue que l'on doit attribuer à ce monopole. S'il était parfaitement strict, la seul possibilité d'accès à une œuvre serait que chaque individu acquite d'un droit d'accès individuel, sans droit de diffusion ou de reproduction quelconque, même au sein d'un même foyer. S'il était inexistant, toute reproduction ou diffusion serait autorisée, ce qui ne garantirait pas la moindre rémunération aux auteurs.
À peu près tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut trouver un équilibre entre ces deux pôles… mais personne ne le situe exactement au même point.
Il y a sans doute des téléchargeurs qui se foutent pas mal de la rémunération des auteurs. Mais je pense qu'une bonne partie n'est pas dans la recherche d'un « moyen de diffuser la culture gratuitement sans rémunérer les auteurs ». Pour ma part, et je pense que beaucoup se reconnaîtront dans cette vision des choses, j'estime qu'il est important qu'une partie des échanges soit non rémunérateurs. Échanges au sein du foyer, échanges entre amis et connaissances, voire même des échanges distants – faut-il dire P2P… il n'y a pas que ça, d'ailleurs – entre personnes ne se connaissant ni d'Ève ni d'Adam, tant que ceux-ci restent raisonables.
Ces échanges non directement rémunérateurs doivent-ils être supprimés, régulés et générateurs de rémunération indirecte (publicité, licence globale), ou pas ou peu régulés. Dans le dernier cas, on peut estimer qu'un volet d'échanges non marchands, un « marché gris » des œuvres, peut s'avérer profitable globalement à la vitalité et au financement de la culture. Sauf pour un certain pourcentage (non négligeable mais loin d'être majoritaire) de réfractaires, les gros téléchargeurs sont aussi de gros acheteurs. Sont-ce des « très bons clients » du marché de la culture qui devienne, par l'utilisation du P2P, des « demi-très bons clients », ou bien de cette pratique fait-elle de « clients moyens » des « bons clients », en les incitant à consommer plus de culture, et à acquérir une partie des produits culturels qu'ils consomment ? À mon avis, ça dépend de chaque personne, mais statistiquement on est entre les deux…
Tu vois, desesperately, il me semble que le débat sur le téléchargement dépasse la simple volonté de tout avoir gratuitement, qui se cacherait derrière une notion hypocrite d'accès à la culture.
Je n'ai pas particulièrement envie de m'en prendre à ta manière de faire, mais autant j'apprécie tes remarques pertinentes (sur le fait que le le test en trois étapes ne justifie en rien la copie pour usage privé d'un original prêté par un ami – donc extérieur au foyer), autant j'ai vraiment du mal avec les petites piques qui te servent à titiller tes "adversaires" tout en caricaturant leurs positions… ce qui a pour conséquence, entre autres, qu'ils te le rendent bien.
Mais je suppose que les débats posés et constructifs sont passés de mode ?
Enfin bref, ce n'était pas le sujet. Je contestais juste que s'opposaient d'un côté
trouver un moyen de diffuser la culture et
trouver un moyen de diffuser la culture sans rémunérer les artistes. C'est extrêmement réducteur, et on ne peut pas faire un débat sur ce genre de bases.
Par contre, si un débat a lieu, il se peut que certains veuillent défendre une de ces deux positions, plutôt que des positions intermédiaires. C'est leur droit (ils n'auront pas forcément celui de les appliquer, par contre).