J'ai deux filles que tu traites de crétins parce qu'elles veulent des produits que la pub matraque et que je n'ai ni l'envie ni les moyens de leur acheter , je trouve que c'est sévère, que c'est juste des pré ados et je vais donc les défendre.
Et je comprends. Excuse moi pour le qualificatif "crétin". Disons que j'ai aussi des raisons d'être énervé. Mais le mot crétin est de trop. Par contre, je maintiens que tes filles devraient effectivement éviter d'échanger par P2P des oeuvres copyrightées, voilà tout (puisqu'il y a des artistes qui manifestement se sentent spoliés). Ce serait une attitude responsable.
Il y a quand même dans cette histoire quelque chose de pourri. Les mouvements d'internautes qui défendent le droit de continuer à échanger des fichiers musicaux ou vidéos, ne représentent qu'eux mêmes : ce sont des mouvements de consommateurs - et d'ailleurs, les associations à l'initiative de la proposition de licence globale sont principalement des associations de consommateurs.
Leur problème c'est donc de pouvoir continuer à jouir de n'importe quel oeuvre sans risquer d'aller en prison ou de payer une amende. C'est normal de voir les choses ainsi dans leur position et je peux le comprendre.
D'un autre côté, il y a une sorte de consensus complètement délirant à mon avis (parce que son contenu n'est jamais explicité) sur le fait qu'on doive accorder aux auteurs une juste rémunération. Donc on essaie de trouver des solutions pour soi-disant réparer une injustice - le fait que dans la situation présente, les auteurs perdent de l'argent.
Alors, ça donne la licence globale, ou les DASVI etc.., bref autant de solutions pour concilier deux intérêts, celui du marché et celui du consomateur.
Faut payer pour jouir, voilà le truc.
Admettons.
Vu ainsi ce ne serait jamais que la répétition de ce qui a motivé la taxe (qui n'en est pas une stricto sensu) sur les supports numériques : une manière de concilier des intérêts divergents.
mais.
On voit bien qu'en réalité les choses vont plus loin que ça : parce qu'au fond ce sont les industriels du divertissement qui tirent les ficelles dans ce jeu là, tout le monde l'a bien compris ici.
C'était déjà le cas à l'époque de la taxe sur les supports numériques, ou en 1985, quand on a adopté le principe des droits voisins dans le CPI.
Bref.. le comportement de certains usagers du P2P vient fournir en quelque sorte l'occasion, le prétexte, d'une mascarade organisée par les industriels en vue de cadenasser la circulation de la musique sur internet, remettant en cause du même coup des dizaines de pratiques, d'usages, qui jusqu'à présent étaient légaux.
Voilà ce qui m'énerve.