Réponse de Richard DELL'AGNOLA député UMP.
Afin de garantir la préservation du droit d'auteur, le principe de la
protection juridique des mesures techniques est clairement posé par la
directive. La seule latitude dont dispose le législateur national réside
dans la nature et la sévérité des sanctions destinées à garantir le
caractère effectif de cette protection, ainsi que dans les dispositifs
complémentaires dont il peut les assortir, pour garantir l'interopérabilité
et le bénéfice de certaines exceptions.
L'article 7 du projet de loi apporte ainsi un socle juridique
aux MTP, en précisant que « les mesures techniques efficaces destinées à
empêcher ou limiter les utilisations non autorisées par les titulaires d'un
droit d'auteur ou d'un droit voisin du droit d'auteur d'une ouvre, autre qu'
un logiciel, d'une interprétation, d'un phonogramme, d'un vidéogramme sont
protégées dans les conditions prévues au présent titre
La directive permet aux Etats de prévoir les conditions nécessaires à la
garantie de l'interopérabilité des mesures techniques de protection, c'
est-à-dire la possibilité donnée au consommateur de pouvoir lire sur tout
support une ouvre acquise légalement. En effet, certaines mesures techniques
de protection ont pour effet de rendre illisibles les supports numériques
sur certains appareils de lecture, alors que cette possibilité fait partie
des usages légitimes des supports. C'est pourquoi, dans l'intérêt du
consommateur, la CMP propose de réintroduire dans le projet de loi certaines
dispositions adoptées en première lecture par l'Assemblée Nationale. Ainsi,
le texte prévoit que « les mesures techniques ne doivent pas avoir pour
effet d'empêcher la mise en ouvre effective de l'interopérabilité, dans le
respect du droit d'auteur ». Par conséquent, « les fournisseurs de mesures
techniques donnent l'accès aux informations essentielles à l'
interopérabilité » dans les conditions prévues par le nouvel article 7 bis
A.
Le Sénat a substitué l'Autorité de régulation des mesures techniques au
Collège des médiateurs, en lui confiant la responsabilité de veiller à
l'interopérabilité des mesures techniques. La Commission mixte paritaire a
renforcé le champ d'action de cette Autorité qui devra désormais garantir l'
interopérabilité des systèmes et des services existants.
Le texte précise en outre la nature des « informations essentielles à l'
interopérabilité », à savoir « la documentation technique et les interfaces
de programmation nécessaires pour permettre à un dispositif technique d'
accéder [.] à une ouvre ou à un objet protégé par une mesure technique et
aux informations sous forme électronique jointes, dans le respect des
conditions d'utilisation de l'ouvre ou de l'objet protégé qui ont été
définies à l'origine ».
Afin de renforcer encore ce dispositif, la CMP a proposé de doter l'Autorité
d'un pouvoir d'injonction et de sanction. Elle pourra accepter des
engagements proposés par les parties ou, à défaut, émettre une injonction
« prescrivant, au besoin sous astreinte, les conditions dans lesquelles le
demandeur peut obtenir l'accès aux informations essentielles à l'
interopérabilité et les engagements qu'il doit respecter pour garantir l'
efficacité et l'intégrité de la mesure technique, ainsi que les conditions d
'accès et d'usage du contenu protégé ». En cas de non respect des
engagements pris, ou d'inexécution de ses injonctions, l'Autorité aura la
possibilité d'infliger des sanctions pécuniaires.
Soyez donc assuré de mon intérêt et de ma vigilance concernant
ce projet de loi.
Bref il croit dur comme fer que l'Autorité de régulation fera du bon boulo. Si vous avez un bon argumentair pour lui expliquer le contrair n'hésiter pas à lui écrir, je pense qu'il est capable de comprendre
Pour ma part je me suis contenté de lui envoyer cette réponse
Monsieur le député,
Je tiens à vous remercier pour votre réponse rapide et très instructive.
Je suis heureux de voir que vous prenez le projet de loi DADVSI au sérieux.
Je voudrais cependant vous faire remarquer que l'article 14 ter A du
texte remanié par la CMP impose à l'ensemble des français de procéder au
filtrage généralisé des données sur les ordinateurs connectés à
Internet. Aujourd'hui seul des pays comme la Chine et la Corée du Nord
ont recours à de telles mesures. La France ne peut pas s'abaisser à
faire la même chose.
En vous remerciant encore pour l'attention que vous portez à ma demande,
je vous prie, Monsieur le député, d'agréer l'expression de mes sentiments
les meilleurs.