Voilà mon petit message sur le site de RDDV le grincheux, en espérant qu'au moins ses oreilles en sifflent.
Monsieur le Ministre de la Culture et de la communication, bonjour,
Je n'irai pas par quatre chemins, vu la tonne de mail que vos secrétaires doivent avoir à éplucher, je voudrais vous faire part de mon indignation quant à la manière dont vous avez "orchestré" (champ lexical de la musique, comme ça on croira que je suis rigolo) ce débat, vous multipliez les excès de mauvaise foi et les mensonges (depuis quand être contre les DRM proposés par votre DADVSI me transformerait en "partisan de la licence globale" ?). Je tiens, à vous assurer une visibilité dans mon entourage, et soyez certains que dès que votre majorité ce sera faite éjecter tant et si bien du côté culturel (DADVSI) que social (CPE), les choses redeviendront comme le peuple (demos en grec) désire qu'elles soient.
Je ne supporte pas le moins du monde la façon témeraire dont vous vous obstinez à répeter les mêmes discours vides et insipides pendant trois jours de débats. Je présume que le chef du gouvernement vous incite à ne pas lâcher prise, mais vous savez, il n'y a aucune honte à ne pas sombrer dans l'obscurantisme marchand du monopole de la musique (qui n'est pas la seule forme de culture). Ni la manière dont vous dilapidez le denier national pour faire de la propagande.
Ensuite, je ne cautionne pas non plus l'évocation de personnes éclairées comme les lumières : "Deux principes simples me paraissent devoir nous guider dans la recherche de cet équilibre. Le premier est que le droit d’auteur est un droit fondamental et intangible. Héritier des Lumières, il a su s’adapter aux innovations technologiques, comme l’invention du disque et de la vidéo." qui ont réfléchit bien avant les rapports de Lakanal à l'ouverture de la science et de la culture... tout le contraire du projet de loi DADVSI. Les Lumières étaient éclairés, vous êtes visiblement, si je peux me permettre pour le trait d'esprit, illuminé... sans doute les projecteurs.
Internet est une chance, et vos beaux discours de réduction de fracture numérique ne sont que poudre de perlimpimpin. La culture française est en danger avec vos exactions et machinations politiques, vous désirez offrir l'accès total du "marché culturel" (je hais ce genre d'expression qui rapproche culture à commerce) à des entreprises américaines et prétendez défendre des emplois en france ? vous ne pensez pas que la france, devrait, comme me l'a rappelé un ami très récemment, rester l'exception culturelle européenne ? Ne pensez-vous pas que faire rayonner notre culture serait bénéfique à l'ensemble des industries en pertes de vitesse ? Je sais que vous n'êtes pas ministre des affaires étrangères, mais passer pour un peuple d'idiots fermés et refractaires à l'évolution technologique n'est pas, à mon sens, une bonne politique pour les marchés extérieurs.
Sur ce, je devrait sans doute me taire et vous laisser à ces questions de fonds (oui le fond, celui que touche les débats à l'assemblée quand vous vous enttetez à garder l'urgence sur ce débat, pas les fonds des détournements), je ne suis qu'écrivain et ne cotoye que des dizaines de musiciens, et vous, monsieur le ministre vous êtes leur bienfaiteur, vous êtes mon bienfaiteur.
Sincèrement ! MERCI de menotter les chances que j'avais de me faire connaitre sans débourser des milles et des cents que je n'aurais jamais pour payer l'édition et la diffusion de mes textes, car absorbé par le Da-Vinci-*plagiat?*-Code. De la même manière que mes amis musiciens vous remercieraient sans doute pour les empécher de s'épanouïr quand la star académie (culture au combien! cruciale et de qualité excellente que tout un chacun se doit de connaître) remplit des salles de concert à 40euros la place (soit environ quatre fois le budget mensuel que je m'accorde à dépenser pour votre culture). Pire !
Cette même culture se vend en sonnerie de téléphone portable à un prix frollant celui d'un "cd de quartier" d'aussi bonne qualité que la soupe des plateformes commerciales i-thunes et consors.
Je vous ai vu grimacer Monsieur le Ministre, j'ai vu votre air déconfit, mais celà ne m'enchante guère. J'espère toutefois que la lecture de cet email, vaste tirage d'oreille, longue liste non exhaustive de rappels à l'ordre sur vos fonctions en tant que représentant du peuple et défenseur de la Culture, ne marquera pas votre front de futiles rides supplémentaires.
Pour finir, je ne vous ferais pas l'affront de vous rappeller le soutien que les intermittents du spectacle vous portent.
Veuillez accepter, Monsieur le Ministre, mes plus démocratiques salutations.
--FrihD (nom, prénom, étudiant à l'ENSERG qui n'ose se déclarer "artiste" de peur de rentrer dans votre caverne à "Culture")