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[résumé] Alternatives pour l'avenir de la culture numérique

Le Libre soulève de nombreuses questions, notamment sur la vente liée, les verrous numériques, les libertés numériques.., Parlons-en avec écoute et respect de l'autre.

Jeu 05 Jan, 2006 17:37

Trois grandes alternatives pour l'avenir du téléchargement de musique ?

La dépénalisation du Peer to Peer à des fins non lucratives (cf. l'Espagne)

Le téléchargement et l'upload (mise en ligne de fichiers) par les particuliers sont autorisés (tout au moins, tolérés).
Ceci nuit évidemment aux plateformes de téléchargement légales et, potentiellement, aux artistes (loin d'être certain toutefois, car il n'a jamais été démontré que le téléchargement nuit effectivement aux ventes d'albums et à la fréquentation des concerts).

L'interdiction totale du Peer to Peer

On interdit le téléchargement et le upload en dehors des plateformes légales.



Il s'agit d'abord de mettre en place les mesures de contrôles et de repression adéquates, dans le respect de la loi et de la vie privée des internautes. Quels moyens seront accordés à la police du net pour contrôler près de dix millions d'internautes ? Quels seront les preuves recevables par un tribunal ? Autorisera t'on les FAI à communiquer des données privées à des organismes non publics (pire, des entreprises privées) ? Si mesure graduée il y a, comment sera t'il possible de la mettre en place ? Que faire lorsque les internautes utiliseront d'autres systèmes que le p2p pour échanger des fichiers ? Quid des échanges de musique par e.mails ou par chat ? Contrôlera t'on aussi les communications privées ?

Par ailleurs, une fois que les plateformes légales resteront les seules à distribuer de la musique (situation plutôt utopique), de nombreux distributeurs (la Fnac, iTunes, HP, ...) comptent proposer des abonnements permettant l'accès illimité à leurs catalogues. Quelle sera objectivement la différence pour l'artiste avec un projet de licence globale ? Moins de revenus... Et pour le public ? Une dépendance accrue aux majors, un catalogue plus réduit que celui disponible actuellement sur le p2p libre (moins de diversité culturelle donc) et un coût plus élevé (iTunes évoquait un abonnement de 15$ par mois, la Fnac de 15€...).

La question des DRM est aussi un point délicat : un fichier musical téléchargé sur une plateforme n'est valable que pour un baladeur numérique particulier. Les collections de fichiers musicaux avec DRM ainsi constituées n'existeront que pour une durée limitée et devront être renouvellées à chaque changement de matériel audio (ou de pc, mac, ...). Par ailleurs, comment les petits labels indépendants de musique, les créateurs de logiciels libres, peuvent continuer à travailler et subsister avec d'une part des plateformes de téléchargement et des DRM coûteux à maintenir et d'autre part, un blocage des techniques DRM par les firmes propriétaires ?

Si le détournement des DRM est effectivement autorisé (tels que prévu dans certains amendements), quel devient, alors, l'intérêt d'utiliser des DRM contournables ?

La licence globale optionnelle

Le téléchargement et le upload sont autorisés pour les particuliers sous réserve qu'ils s'acquittent d'une redevance mensuelle (de 4 à 5€ mais des enquêtes montrent que les internautes sont prêts à payer davantage).

La question de l'honnêteté du public est posée mais, si la majorité paie (et les études montrent que ce serait a priori le cas), il sera d'autant plus facile de contrôler les resquilleurs. Peut-on donc espérer limiter les abus ?

La redistribution suppose un système plus compliqué. Doit-on le réaliser au pro-rata des ventes d'albums ou plutôt des téléchargements ? Comment les mesure t'on concrètement ? Des sociétés privées proposent d'ores et déjà aux services marketing des majors des statistiques précises sur les oeuvres téléchargées via le p2p. Ceci semble démontrer la faisabilité technique du système. Par ailleurs, sans crainte de poursuites judiciaires, il est probable que les particuliers accepte de livrer des stats anonymes en échange d'une redistribution des sommes versées aux artistes.

Un autre souci est l'identification des fichiers téléchargés : comment s'assurer que les fakes ne circulent pas de manière trop importune (des techniques anti-fakes existent déjà sur certains réseaux p2p, des forums "assurent" la pertinence des liens, mais est-ce suffisant ?).

En contrepartie, la liberté d'uploader ce que l'on veut assure la plus grande diversité possible sur le réseau et correspond davantage à l'idée humaniste de ce qu'est la culture plutôt qu'un système "légal" où ce sont des sociétés privés qui contrôlent ce qui circule.

Un problème supplémentaire concerne la viabilité des plateformes légales actuelles en France. Elles devront proposer des fichiers de qualité supérieure et des services avec une plus-value réelle pour le client pour subsister à côté de l'offre liée à la licence globale. Devront-elles conserver l'usage des DRM dans ce contexte ? L'existence d'une licence globale, en ouvrant le marché, représente par ailleurs un manque à gagner sur des recettes potentielles espérées par les majors (dans le cas d'une interdiction totale du p2p où le marché leur serait réservé). C'est sûrement ce dernier argument qui fait réagir les majors : est-il licite de les priver d'une telle source de croissance pour le bénéfice de la collectivité ? (la réponse est peut-être dans la question...).


[hr]
Voici, en gros, les trois principales alternatives que je distingue pour l'avenir du téléchargement de la musique. Ils existent des variantes, j'ai beaucoup résumé et passé certains arguments pour être concis. Qu'en pensez-vous ?
gutenberg

Messages : 411

Jeu 05 Jan, 2006 19:13

J'ai pensé à un truc, comme ca.. pourquoi ne pas faire, plutot qu'une licence globale optionnelle, un logiciel qui se connecte aux différents réseaux de p2p, et qui est payant?

En effet, cela permettrait d'une part d'avoir des stats gérées par le logiciel (et non pas par un programme supplémentaire intrusif), qui pourraient etre redirigées vers une organisation indépendante qui comptabilise qu'est-ce qui a été téléchargé, afin de rémunérer les ayants droits, et ce avec la somme forfaitaire payée pour l'accès au logiciel.

Comme ca, plus besoin de déclarer télécharger ou pas, plus besoin de faire des statistiques qui pourraient etre faussées, et un compromis agréable entre liberté des internautes et rémunération des ayants droits.

Un problème reste pour les fichiers non en vente mais protégés par la propriété intellectuelle (bootlegs, entre autres...) ...

Au moins, ca nous permettrait de conserver un peu de diversité culturelle tout en acquérant légalement des oeuvres protégées par droits d'auteur.
Latex

Messages : 187

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