Lun 02 Jan, 2006 16:59
Homme bienheureux, vous savez donc ce qu'est la poésie. Et bien moi je ne le sais pas, je veux dire que je peux trouver de la poésie sans faire de rime, sans même un mot : dans le reflet d'une tasse de thé, dans le mouvement d'une branche au vent, dans un sourire... ça me fait tout pareil que certains poèmes. Et oui, je n'ai que ce tout petit critère peut-être propre à ma pauvre carcasse - peut-être aussi dérèglée après tout - et de fait incommunicable (quoique faudra que j'essaie un jour...). Alors je ne donne pas de définition de la poésie au-delà de ça...
Aussi je veux bien tout ce qu'on veut, je veux bien qu'on me dise :
"Quand tu fais de la poésie, la grammaire c'est pas important
-- Ah oui ?
-- Oui, c'est pas important du tout.
-- Bin peut-être alors, oui, pourquoi pas après tout..."
Je veux bien qu'on me dise aussi :
"Et tu sais quoi ?
-- Non, quoi ?
-- Quand tu fais de la poésie, ce que tu dis, c'est pas important.
-- Ah oui ?
-- Oui, c'est pas important du tout.
-- D'accord, admettons, pourquoi pas."
Et puis, je veux bien qu'on me dise ensuite :
"Tu veux écouter de la poésie ?
-- Ah ça oui alors !
-- Alors écoute :
"Viens par ici salope!
De ma grosse bite,
Ton cul interlope
Fourrer je vais bien vite."
-- Bah alors vas-y...
-- Quoi vas-y ?
-- La poésie que tu voulais me dire, vas-y.
-- Je viens de le faire.
-- Ah pardon...
-- Alors, ça t'évoque quoi ?
-- Pauvre petite."
Et oui car si la poésie ne vient pas, une branche au vent reste une branche au vent, un reflet, un reflet, un sourire, un sourire, les mots, les mots. Tous plats, tous crûs. Je n'ai peut-être pas d'oreille, vous n'avez peut-être pas de talent. Mais voilà puisque dans le doute je veux bien que la poésie suive vos mots en vous, accordez que celle-ci peut rester à la porte de chez moi.