Menaces sur IMSLP

IMSLP International Music Score Library Project qui propose plusieurs milliers de partitions du domaine public selon la loi canadienne moins restrictive que les lois européennes (50 ans après le décès du compositeur) a reçu des lettres de menace d'Universal Edition. Les partitions proposées étant téléchargeables à partir de pays où elles sont encore protégées. UE demande un filtrage des adresses IP ou la fermeture du site. Malgré le soutient des nombreux utilisateurs (universitaires, compositeurs, simple musiciens ...) le site est actuellement fermé. Des propositions de reprise sont lancées notamment par le parti pirate suédois en espérant que toute la richesse d'IMSLPF puisse survivre.

Il est d'autant plus rageant que certains éditeurs possédant les droits sur des oeuvres ne les publient pas ou alors à des prix exorbitants. Un ami mexicain me racontait que beaucoup des superbes pièces pour piano de Manuel Ponce étaient introuvables car l'éditeur américain possédant les droits ne trouvait pas assez rentable de les publier. Appréciant beaucoup la musique de Louis Vierne (1870-1937), j'ai essayé de me procurer ses Préludes, Nocturnes et Solitude pour Piano mais ce n'est vraiment pas évident, il faut s'adresser directement à l'éditeur : les partitions sont parfois épuisées ou tout simplement introuvables en France (comme les Préludes). Finalement j'ai pu télécharger toutes ses oeuvres sur la page consacrée à Louis Vierne sur IMSLP avant sa fermeture. Un projet comme IMSLP doit être soutenu, il s'agit de protection du patrimoine musical mondial. Qui jouera du Vierne ou du Ponce si leurs oeuvres ne sont plus publiées ?

Forum d'IMSLPF : http://imslpforums.org/viewforum.php?f=1

Oui, pour être consistant dans leur pensée et parce qu'ils veulent proteger les auteurs (en protégeants leur droits) et ainsi donc encourager la création, par c'est leur but d'après ce qu'ils disent... donc pour être consistant, il devrait y avoir une loi qui obligent les ayant droits à publier les oeuvres. S'ils peuvent pas le faire commercialement, ben ils devraient être obligé de la faire gratuitement car je soutiens fortement l'idée que la culture née de la culture et les artistes de demain sont les assoifés de culture d'aujourd'hui!

Aahh, je suis content qu'on en parle sur Framasoft!

J'avais vu hier l'annonce de fermeture en lieu et place de la page d'accueil d'IMSLP et je comptais faire circuler l'info aujourd'hui si personne ne l'avait fait.
En fait je n'ai pas du tout l'âme d'un écrivain et j'attendais que quelqu'un écrive quelque chose à ce sujet...
Merci chris! :wink:

Concernant la nouvelle elle-même je suis vraiment triste.

C'est comme souvent dans les conflits libre / "privateurs" un combat de David contre Goliath.
J'espère sincèrement que quelqu'un reprendra le flambeau (pas de Framasoftien intéressé?).
C'est un des sites que je consulte régulièrement (avec http://www.mutopiaproject.org) et qui est fort utile.

Perso j'ai vraiment du mal à comprendre où est le droit d'auteur (prôné par les éditeurs) pour des partitions dont le compositeur est mort depuis plus de 70 ans...

merci Xorios, pour le relais d'info. j'en fais écho sur dogmazine : Universal Edition = La culture qui paye pas c’est de la merde à éradiquer, en commentant la chose : j'ai repensé aussitôt à http://eldred.cc/ :

"Cela rappelle la pertinence de l’initiative eldred.cc, lancée par des défenseurs du domaine public, des biens communs, de la culture, dans les années 2002-2003 : il s’agissait - il s’agit toujours - de “sauver les oeuvres orphelines”, c’est-à-dire, les oeuvres dont les ayant-droits n’ont plus que faire, se foutent, en fait, car ça ne paye plus.
Or donc, argumentaient Eric Eldred et ses compagnons, instaurons un processus simple : quand une oeuvre tombe ou va tomber dans le domaine public, si l’ayant-droit le juge de son intérêt, qu’il paye donc 1 dollar - oui : 1 dollar - pour prolonger la durée de ses droits. Sinon, preuve étant administrée par l’ayant-droit lui-même que l’oeuvre désormais lui indiffère, qu’elle soit versée au domaine public, pour que les amoureux de cette oeuvre puissent continuer à lui donner le soin qu’elle mérite, et qu’eux savent bien lui donner."

Petite correction par rapport à mon premier message. Universal Edition n'a pas demandé la fermeture de IMSLP mais le retrait d'une soixantaine de partitions sous peine d'une pénalité de 3000 € pour chaque "violation du copyright". Néanmoins les administrateurs du site n'avaient pas réellement d'autres options que la fermeture "temporaire" du site tout d'abord pour sensibiliser tous les utilisateurs mais surtout pour ne pas céder face à cette manœuvre d'intimidation d'autant que certaines des oeuvres dont UE demande le retrait sont dans le domaine public même en Europe (Mahler, Janacek ...). Toutes sauf celles du compositeur Joseph Marx qui doivent être retirées sont du domaine public selon la loi canadienne, céder serait la porte ouverte à toutes les demandes (un éditeur mexicain dont les droits d'auteurs vont jusqu'à 100 ans pourrait demander la suppression de toutes les partitions ne respectant pas la loi mexicaine) et la fin du projet IMSLP.

Le courrier d'Universal dit que, comme les droits sont de 50 ans au Canada et de 70 ans en Europe, le site doit filtrer les IP européennes pour les oeuvres dont les droits sont entre les deux.

Forest Ent a écrit:Le courrier d'Universal dit que, comme les droits sont de 50 ans au Canada et de 70 ans en Europe, le site doit filtrer les IP européennes pour les oeuvres dont les droits sont entre les deux.

Mouahaha ! ils sont forts chez Universal

Quand Yahoo! a été sommé par l'État français de supprimer l'accès à un contenu nazi pour les internautes français, Yahoo! - avec tous les moyens à sa disposition - a préféré supprimer le contenu, alors même que celui-ci était parfaitement légal dans de nombreux pays en-dehors de la France, à commencer par les États-Unis..

De toute manière je ne vois pas bien ce qu'Universal peut faire contre une personne morale n'agissant pas en France mais au Canada où elle respecte (à première vue) parfaitement la loi.

Vu sur slashdot, project Gutenberg propose d'héberger une partie d'IMSLP dont une partie des documents contestés par UE.

Alix Cazenave a écrit:je ne vois pas bien ce qu'Universal peut faire contre une personne morale n'agissant pas en France mais au Canada où elle respecte parfaitement la loi.

Le courrier d'Universal s'appuyait sur des références de traités Canada-Union européenne.

Je précise Union européenne en toutes lettres, parce que je ne sais plus bien si UE ne désigne pas Universal Editions, et s'il y a une différence entre les deux.

Dans la lettre adressée par le conseil d'Universal, UE désigne bien la société Universal Edition (l'Union européenne, c'est EU en anglais ;-).

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