desesperatly a écrit:Je comprends que l'on puisse s'inquiéter de cette évolution des choses.
Mais ça n'a malheureusement rien de propre au droit français. Le modèle du pay-per-use est celui de la directive de 2001 qui, notamment, prévoit un régime hyper privlégié en matière de services interactifs à la demande...
C'est clairement ce que l'on constate aujourd'hui, pour ceux qui prennent le soin de lire les CGV de ces services.
Mais à la limite pourquoi pas ? Ces services ne sont pas mauvais en soi : la location, l'abonnement sont des business model intéressant et qui ont besoin de DRM pour exister. Le problème c'est que les gens ne sont pas interessés par ces systèmes : ils préfèrent acheter plutôt que louer.
Or, là où à mon sens cela devient scandaleux, c'est que les fournisseurs sont conscients de ce rejet et "masquent" le problème. iTunes/Fnac.com/Steam se présente comme des sites de VENTE de contenu, alors qu'en fait il ne vendent que des "droits d'accès", des sortes d'abonnements payables en 1 fois sans être vraiment à vie. Il y a un vrai décalage entre le discours marketing et la réalité contractuelle. Certes pour l'instant, il n'y a pas eu de gros clash (pas de grands marchands qui ait fermé leur service ou changer drastiquement leur conditions d'utilisation). Mais tout est en place, tant d'un point de vue technique que juridique, pour que ça arrive à moyen terme : imaginons qu'iTunes France ferme à cause d'une action de Real avec l'autorité de régulation des MTP... Que se passera-t-il pour ceux qui n'auront pas pensé à sauvegarder leurs "achats" sur CD audio ? D'ailleurs seuls les fournisseurs de musique proposent un tel système de sauvegarde non-DRMisé : cela n'existe pas pour les films ou les logiciels.
Malheureusement, DADVSI ne traite absolument pas de ce sujet. Cela fait-il d'ailleurs parti du domaine de l'autorité de régulation, qui de toute façon ne peut pas être saisi par les consommateurs, les seuls véritablement concernés ? La solution sera-t-elle d'attendre une multiplication de plaintes pour publicités trompeuses auprès de la DGCCRF et des procès pour nettoyer les clauses abusives, comme ce que l'on vit avec les FAI en ce moment ?
J'ai du mal avoir comment, avec cette méfiance permanente des éditeurs envers les clients (par l'utilisation massive de DRM), et la méfiance grandissante des clients envers les fournisseurs (mauvaises expériences avec les CD copy-control, clauses bizarres dans les contrats, vie privée, sécurité informatique, recherche difficile d'informations précises sur les DRMs employés et leurs effets), comment le gouvernement espère qu'un marché numérique de la culture va pouvoir sereinement se développer ?
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dupont54
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