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Réalités virtuelles et utopies bien réelles

Le Libre soulève de nombreuses questions, notamment sur la vente liée, les verrous numériques, les libertés numériques.., Parlons-en avec écoute et respect de l'autre.

Mar 09 Mai, 2006 15:13

Votre humble petit monstre que voilà va décrire sa vison du monde sur lequel la loi DADVSI va tenter d'imposer sa marque.

Mais il faudrait peut-être commencer par le début ...


Il y a fort longtemps (pas si loin que ça en fait, environ 26 ans) est sortie des laboratoires de Sony et Philips un support numérique destiné au marché des médias audio, c’est-à-dire à remplacer à la fois la cassette audio et le vinyle.
Les industriels créèrent plusieurs normes de fabrications physiques, red (cd audio), yellow (disque optique compact), orange (cd réinscriptibles), green (cd-i), white (vidéo cd) et blue (laser disque compact).
Hors, les supports numériques, s’ils sont adoptés par la majorité des industriels, doivent affronter la normalisation de l'organisation internationale de normalisation.

Il fallut 8 ans pour que le format soit standardisé sous le code ISO 9660:1988. Cette normalisation attribuait la manipulation des données numériques à l'industrie de l'informatique. Le but principal n'était donc plus de remplacer cassette audio et vinyle mais d'offrir un support de stockage de fichiers et de transport logistique de données et ceci quelle que soit la norme de fabrication. Le CD audio devenait un support pour fichiers audio.

Le cd fit alors les belles années de l'industrie du disque et de l'informatique, tout deux lié par une norme, mais qui avaient des exigences différentes, deux mondes à part.

Un beau jour, en 1995, une personne comme vous et moi, discutait avec des amis fort lointains sur IRC. L'un d'eux parla du dernier Michael Jackson et cette homme eu envie d'écouter ce hit tant attendu, là, maintenant, mais comment?
Quelques heures plus tard (oui, à l'époque on mettait facilement 7 à 10 heures pour télécharger un morceau de 3mn pesant 10mo et compressé horriblement) les oreilles de l'homme étaient toutes à la joie, malgré les horribles grésillements à chaque poussée de basse, et c'était toujours mieux que les jingles en MIDI. L'expérience ne fut jamais renouvelée vue la facture téléphonique à la fin du mois.


Hérésie, l'industrie de l'informatique venait d'aider au pillage du premier morceau de musique compressé et inécoutable pour tout bon mélomane. De plus un phénomène étrange se propageait, certain achetaient des supports vierges et reproduisaient un album en une heure maximum, et parfois ils les revendaient. Les pirates !!! (copyright Tipiak)


Que faire pour que cela ne se propage:
-Interdire les ordinateurs personnels (si, ça a été proposé), contre technologique.
-Interdire l'accès Internet aux particuliers, contre technologique.
-Interdire l'accès aux sites internets proposant de télécharger des fichiers audio compressé. Mis en place mais peu suivit d'effets, nombres de serveurs sont dans des pays où la gestion du copyright ou des droits d'auteur sont absents.
-Interdire les logiciels qui peuvent entraîner des échanges de fichiers sous copyright, fait en partie, uniquement pour ceux qui stoquent leurs fichiers sur un serveur "publique" comme les sites Internet.
-Interdire les supports vierges et les logiciels de copie, contre-productive, les grandes entreprises archivent leurs données sous ce format.
-surtaxer les supports de fichiers audio, tout les supports. "Prendre aux pauvres pour donner à la riche SACEM". Fait en partie un 1er temps puis intégralement, cela a augmenté les prix des CD vierges puis de tout les autres supports (HDD, RAM, etc. . ...) mais surtout ralentit la croissance économique de l'industrie informatique en France (ralentissement du développement des autoroutes de l'information, perte de compétitivité de la bulle Internet française et absences de subventions aux entreprises du jeux vidéo).

En 95 le niveau de développement des télécommunications en France était du mène niveau qu'aux USA et en Corée et n'avait qu'un an de retard sur le Japon, 10 ans plus tard le Japon est entièrement câblé en fibre optique, la Corée à un territoire entièrement couvert en WiFi, les grandes villes des USA finissent développer les 2 systèmes de télécommunication simultanément. En, France les FAIs et les grands groupes de câblage en télécommunication (FT, TELIA, TISCALI-TIF) viennent à peine de finaliser le passage en IPv6.


En 95 le média dégageant le plus de marges par les achats des particuliers étés la musique, aujourd'hui c'est les jeux vidéo.
Comment un même support, une même norme évoluant dans un système de consommation identique peuvent-elles avoir eu des évolutions si différentes?

La réponse se trouve dans une autre question: Qu'est ce qui a rendu Bill Gates et Microsoft aussi riche?

L.I.C.E.N.S.E.S

Les licences !!!


Le jeux vidéo, et l'industrie informatique en général, fait ces gammes sur les ventes de supports, mais surtout sur les attributions de licences. On peut avoir un seul logiciel et des centaines des licences qui vous sont attribués.
Hors on ne peut avoir qu'un CD audio et être le seul a avoir le pouvoir l'écouter.

Quand on achète un CD audio, comme un CD-ROM avec un logiciel, on ne possède pas les données, on possède le droit de l'utiliser. D'écouter, d'appuyer sur "play" dans le cas d'un CD audio. De faire fonctionner l'application quand on a un CD-ROM, si l'on en possède la licence.

Dans ce contexte-là l'industrie du disque à été piégé par l'industrie de l'informatique et la norme ISO 9660:1988.

Avec l'avènement d'un net, ces interconnections rapides et des procédés de compression plus performant, limitant l'impact des surtaxes sur les supports numériques, l'utilisateur a pu acheter son CD audio et faire partager ce pouvoir d'écoute à grande échelle grâce à une copie par pertes contrôlées.
Les copies analogiques entraînent des pertes non contrôlées, les copies et compressions numériques offrent la possibilité de contrôler les pertes de qualité d'écoute et d'en gommer les méfaits, grésillements, perte de volume, etc ...


Quel parade adopter alors?
-Philips refuse d'inclure un autre procédé de sécurité autre que le SCMS dans sa norme RED, qui empêche la lecture d'un cd par certains graveurs.
-Il est possible d'inclure un code d'autorisation personnalisé pour chaque CD via l’ISO 9660:1988, mais celui-ci bloquerait l'utilisation dans les autoradios, chaîne Hi Fi, baladeurs, etc ...
-Il ne reste plus qu'à créer une nouvelle norme venant se pauser sur le RED et l'ISO 9660, empêchant les clients de lire leurs CD sur un ordinateur (Copy controled, Sony DADC, etc ...)

Problème pour cette dernière, aucun standard n'a été encore choisit, c'est le chaos total, et certaines protections entraînent une incompatibilité avec de simples lecteurs CD. Ces systèmes de protection sont illégaux, une atteinte directe aux droits à la concurrence, certains cd audio ne fonctionnant qu'avec certains lecteurs, et au droit a la copie privée.


Voilà quelle est la situation sans les stores sur Internet.

Avec, c'est encore plus un casse tète.


Faire court permet de clarifier la situation, parmis les stores sur Internet:
Quels sont les formats de protection normé:
-Le AAC (DRM) ISO/IEC 13818-7:2006

Quels sont les formats propriétaires:
-Le WMA (DRM)
-Le MP3 (DRM)
-Le ATRAC (DRM)
-Le RAM (DRM)

Quels sont les formats libres:
-Le MP3
-Le Ogg Vorbis

Suivant le même principe que pour le CD audio, à savoir on achète le droit de jouer le morceau sans qu'un numéro de licence soit attribué (frais supplémentaires) et permettant la copie sans condition, seul le MP3, le Ogg Vorbis et le AAC (le DRM étant neutralisant par l'acheteur grâce à un code qui lui a été délivré gratuitement) devraient mètre les seuls formats autorisés à la vente en ligne.


Maintenant faisons entre Madame DADVSI.

L'interopérabilité ... est une bonne chose, si elle est appliquée en fonction des normes internationales et non du lobbying préférentiel des maisons de disque.
Ce concept ne serait intéressant que si le format de DRM utilisé est le même pour le CD et le fichier compressé. Il y aurait alors une réelle interopérabilité.
Mais ce DRM ne doit pas empêcher la copie sans condition, une fois celui-ci neutralisé.
Il y a une condition qui serait acceptable, car déjà utilisé malgré eux par nos petits enregistreurs cassette: engendrer une perte aléatoire de qualité lors de la copie. Mais l'utilisateur doit pouvoir copier le fichier original à volonté.


La mise hors la loi des éditeurs de logiciels P2P ... sans distinction, adieu la mule, adieu MSN, adieu IRC, adieu Dameware, adieu VLC, adieu Itunes, adieu World of Warcraft updater, etc ...
Bizarrement il n'y a aucunes plaintes de la part des éditeurs concernés, il faut dire que cette nouvelle est tellement hallucinante qu'elle relève du roman plus que de la loi.
De plus, même si distinction il y avait, par lobbying, les logiciels P2P qui permettent d'utiliser des noms de domaines à IP fixe pour faire office de tapon anonyme sont déjà légion et leur nombres grandiraient.


Pour finir: les sanctions!!!
Elles sont tellement ridicules et le flux de données est tellement élevé qu'en cas d'application, les tribunaux seraient engorgés et engagés un procès entraînerait des dépenses non justifier.


La DADVSI est plus un acte d'euthanasie de l'industrie du disque que sont renouveau, elle scellera à jamais le pacte signé en 1988 faisant de l'industrie du disque l'esclave de l'industrie de l'informatique qui désormais dicte ces choix à la pauvre culture du ménestrel des temps modernes.


Car bientôt, derrière chaque CD ou fichier DRM vendu il y aura une licence qui ne rapportera jamais rien, ni aux voleurs de la SACEM, ni aux artistes volés.

Cordialement, un ennemi qui vous veut du bien.
Dernière édition par Bakemono le Mar 09 Mai, 2006 23:29, édité 1 fois au total.
Bakemono

Messages : 2

Mar 09 Mai, 2006 15:24

Merci Bakemono.

Très bonne analyse, à laquelle je souscris totalement.

;)
Saint-Chinian, parti

Messages : 2239
Géo : Paris

Mar 09 Mai, 2006 15:46

Depuis quand le mp3 est un format libre ?

PS: il serait sympathique et plus esthétique de corriger les multiples fautes de grammaire et d'orthographe. Les normes de la langue française, vous savez... :wink:
Haikai

Messages : 134

Mar 09 Mai, 2006 18:27

Oui oui, le MP3 n'est pas libre. Cachez cette coquille, ça fait tâche dans un joli texte.
isatis39871

Messages : 467

Mar 09 Mai, 2006 21:26

Salut

Bon article, l'analyse de la situation est convaincante.

Bienvenue sur les forum de Framasoft Bakemono .....
Steed

Messages : 213

Mar 09 Mai, 2006 22:26

Bakemono a écrit:Quels sont les formats propriétaires:
-le WMA (DRM)
-le MP3 (DRM)
-le ATRAC (DRM)
-le RAM (DRM)

Quels sont les formats libres:
-le MP3
-le Ogg Vorbis



Sans vouloir détourner l'intéret du propos le MP3 n'est pas un format libre
http://docs.mandragor.org/files/Misc/GL ... orbis.html
alaingre

Messages : 1192
Géo : http://brenta.free.fr

Mar 09 Mai, 2006 23:03

Pardon tout d’abord pour cette fin de texte tronqué.

Le temps c’est de l’argent et pour bien faire il me manque les deux.

Quelques précisions concernant la fin.

-le format MP3 (MPEG ½ Audio Layer 3) est le résultat des travaux réalisés par l’entreprise Fraunhofer dans le cadre des normes ISO pour le compte du bureau Moving Picture Expert Group (MPEG) qui est justement garant de la libre utilisation des algorithmes normalisés sous les références : ISO/CEI 11172-3 (MPEG1) et ISO/CEI 13818-3 (MPEG2) ainsi que des dérivés futurs.
Quand un codec est dit « libre » c’est que son algorithme de base peut être utilisé pour n’importe quelle application sans que personne n’en réclame de droits.
(Le lien juste au dessus est n'est pas exact, MPEG se réserve le droit d'attribuer l'utilisation de l'algorithme aux entreprises qui lui en font la demande, mais MPEG et Fraunhofer ne perçoivent aucunes rémunérations lors de la vente d'un baladeur estampillé MP3 par exemple, c'est un des principes du projet EUREKA lancé il y a longtemps par l'UE.)


-Le format MP3 DRM est en fait le codec MP3 libre auquel une couche logiciel DRM à été ajouté par un tiers, c’est le système DRM qui est propriétaire, pas l’algorithme de base.
L’institut Fraunhofer travail depuis 2003 sur le projet LWDRM, un DRM spécialement conçut pour les formats MPEG autre que le MPEG-4, qui devrait être standardisé depuis un moment d’ailleurs, mais depuis le Midem 2004 Fraunhofer n’a pas communiqué sur le sujet. En attendant les DRM sur le format MP3 reste une initiative du lobbying de l’informatique.



Pour finir, je suis piètre juriste, et tout aussi piètre en orthographe et grammaire, mais je suis sûr d’une chose, si la DADVSI est adoptée tel quel cela va contraindre la France à ralentir encore ces activités économiques liées à l’informatique, faute d’investisseurs.


Il nous faut accompagner le système actuel de l’industrie du disque dans son déclin et non la garder sous perfusion en menaçant le reste de l’économie de loisir, dont la musique n’est plus depuis longtemps le marchée leader.


Cordialement, un ennemi qui vous veux du bien.
Bakemono

Messages : 2

Mer 10 Mai, 2006 06:36

Belle analyse, bonne remise en situation historique de l'aventure numérique. Et très bonne référence, il n'y a pas à dire, tu maîtrises ton sujet. Par contre, je me pose la question : est-ce que les andouilles qui nous gouvernent mettront un jour le doigt sur ce point de vue ? Est-ce que les majors s'apercevront un jour qu'à vouloir trop tirer sur les pies de la vache, ils n'auront plus rien ? Ton analyse mériterait d'atterir sur leurs bureaux ...
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Wolfen,
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