à ce sujet je viens de terminer un texte assez long intitulé
"professionnels versus amateurs"
que vous trouverez sur cette page :
http://www.another-record.com/danahilli ... itings.htm
dans la section pompeusement intitulée : "écrits sur la dite culture", au format pdf, opendocument et htm
il a été largement inspiré par des tas de discussions tenues ici et aussi sur le site du foruma et musique-libre.org
et des conversations et expériences multiples et variées
en voici l'intro :
Dans le monde de la culture, il semble que les amateurs et les professionnels aient vécu en paix la plupart du temps. Brandir la menace, comme je m'y emploie dans le texte qui suit, d'une guerre possible entre les uns et les autres, c'est évidemment une provocation, une méchante idée. J'aime attiser les braises afin que le feu prenne et que de larges flammes soient visibles, plutôt que de laisser le feu couver discrètement sous les cendres - et quand l'incendie éclate, il est trop tard pour s'en prémunir. Une guerre larvée n'en reste pas moins une guerre, n'est-ce pas ?
Je voudrais dans les pages qui suivent décrire comment une situation particulière, le déploiement de vastes réseaux de pratiques artistiques en marge des circuits traditionnels de l'art (institutionnels et professionnels), a contribué à éroder le socle sur lequel reposait la culture autrefois dominante, à tel point que certains acteurs professionnels de la culture s'en inquiète, percevant à tort ou à raison, ces artistes alternatifs comme des concurrents potentiels1.
J'essaierai de lire à travers les lignes des discours et des textes produits au sujet des pratiques amateurs, l'ébauche d'une réaction face à ces menaces supposées : réaction incarnée notamment par le politique, sous l'égide du Ministère de la Culture. Nous verrons comment le concept, hautement discutable, d' « amateur », vient servir les intérêts conservateurs de la profession et devient une arme en vue de la domestication, de l'institutionnalisation, et, en définitive, du contrôle de pratiques qui, jusqu'à présent échappent aux pouvoirs institutionnels.
Enfin, nous nous efforcerons de sortir de l'opposition conceptuelle et administrative entre l'amateur et le professionnel, en proposant une vision pluraliste de la création et des créateurs.
et la :
Table des matières
1. Explorations sémantiques 4
1.1 Une distinction sociale 4
1.2. Une distinction morale 5
2. L' amateur, cet inconnu 7
2.1. Accompagner vers la professionnalisation : 7
2.2. L'impossible expertise des pratiques amateurs : 8
2.3. bilan provisoire : 10
3. Du conservatisme culturel 12
3.1. les pratiques amateurs : une aberration économique ? 12
3.1.1. un exemple : la scène des musiques actuelles 12
3.1.2 les resquilleurs : les licences de libre diffusion et la loi DADSVI 14
3.1.3. le conservatisme des professionnels 18
3.2. Un exemple de domestication des créateurs : le projet d'aménagement du décret de 1953 21
3.2.1. Le décret de 1953 21
3.2.2 L'avant projet de loi relatif à la participation des amateurs à des spectacles (15 mars 2006) 24
3.2.3. Administrer les amateurs pour renforcer la profession. 29
3.2.4 « Éduquer » les amateurs ? Ou bien... les « domestiquer » ? 32
4. Le sujet créateur 34
4.1. Le concept d' « amateur » ou le forçage de la réalité 34
4.2. Une histoire américaine 36
4.2. La création sans l'Etat 40
conclusion : annonce d'une guerre probable 46