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ecole en ligne

Le libre et l'école vont (ou devraient aller) si bien ensemble...

Lun 30 Mai, 2005 11:36

bonjour,

je viens de migrer depuis le salon présentation où une série assez longue d'échanges tournait autour de l'école en ligne et de la confrontation de nos visions.

Je suis prof de maths et à la recherhce d'école en ligne gratuite et multilingue pour :1) certains de mes élèves et 2) pour d'autres ailleurs...

cela dit , étant très débutant dans le 'monde du libre' et en informatique
(je suis un utilisateur idiot), j'avais une vision très austère de la chose.

Mercdi à tous ceux-celles qui ont répondu.

je digère et je réfléchis.

Mais je ne vous quitte pas sans vous poser une question concernant la notion d'animateur. Pardonnez son éventuelle candeur :
puisque enseigner , c'est un métier (rénuméré) et que la signification du mot 'animateur' semble être bénévole, votre vision a pour différence avec la mienne (initiale) qu'au lieu de se reposer sur des machines, on est conduit à continuer à être actif derrière un écran .

Mais, il s'agit alors d'une école gratuite avec des travailleurs bénévoles.

Là il y a encore autre chose qui me heurte: le travail bénévole.
Dans quel cadre l'envisagez-vous?

1) Un travail 'libre' (free donc aussi gratuit) en complément d'un travail lucratif (mais 'contraint'). Quelle motivation?

2) Un travail 'libre' mais financé par une institution et laquelle? L'état? le privé? una association? dans ce cas, il s'agit d'une nouvelle version du métier de prof. Ce qui est possible.

J'avais espéré candidement que ladite technologie permettait de réduire la triade prof-savoir-élève à la dyade savoir-élève.

Merci de m'éclairer sur la motivation d'animateur bénévole et de son adéquation avec la (triste ) réalité de la nécessité marchande (jusqu'à nouvel ordre mais c'est "un autre débat est possible").

En clair, qu'est-ce qui vous fait courir? Où voulez vous en venir si vous n'abolissez pas in fine un certain travail ?

Pardonnez ces questions de novice peut-être désarmante. loin de moi l'idée de vous saper le moral. Juste confronter, voire articuler nos visions pour l'instant différentes.
gaiapolis

Messages : 19

Lun 30 Mai, 2005 12:38

Ante scriptum : l'ami Gaïapolis (encore un fois, bienvenue sur Framasoft) fait référence avec [gotopost=51640]ce fil de discussion[/gotopost], qui se poursuit donc ici.

Je reviens juste d'un mot sur la différence entre animateur et enseignant (pour ceux que ces 2 mots accolés font tiquer, voir mes messages dans le fil mentionné ci dessus).
Un animateur n'est pas nécéssairement un enseignant, ça serait même tres rarement le cas.
Il est plus là pour éviter les "calages" et les "dérapages" des élèves que pour leur transmettre un savoir. Sa mission est structurante, pas pédagogique.
L'animateur peut parfaitement être un retraité, un tourneur-fraiseur, un eleve plus âgé, un etudiant, un dentiste, voire (pourquoi pas) un enseignant.

Alors qu'est-ce qui les fait courrir, ces bestioles là ?
La même chose qui fait courir :
- le bénévole du resto du coeur
- celui de la croix rouge
- celui du club de pétanque
- celui qui amene les gamins au match de foot
- celui qui s'occupe de nettoyer le vomi apres les soirées étudiantes (vécu inside)
- celui qui s'occupe du club théatre
- (même) celui qui développe des logiciels libres
- etc.

La France compte entre 10 et 15 Millions de bénévoles (même si on estime que moins de 10% ont une activité "régulière").
La motivation, c'est le partage (d'une passion, d'être avec les autres, etc.).
Je suis athée, plutôt pessimiste sur l'avenir qui nous attend, revenu d'ideaux auquel je ne crois plus (tout ça pour dire que je ne vis pas dans le monde des bisounours), et pourtant je donne de mon temps en travaillant sur des logiciels libres. Pourquoi ?
Parce que j'aime ça (passion) et que je trouve ça gratifiant (adhésion à un mouvement auquel j'adhère mais pas aveuglment).
Relire à ce sujet La Cathédrale et le Bazar (c'est pas long, et une bonne démonstration du fait que le partage de connaissance, même sporadique, conduit vers un mieux).
Pourquoi d'autres ne souhaiteraient-ils pas consacrer un peu de leur temps à vouloir donner un coup de main à des gamins ?

L'avantage de la technologie, c'est qu'elle te permet de t'affranchir d'une partie des contraintes temporelles.
Personne ne t'oblige à suivre 10 (ou même 1) gamin de bout en bout, à te connecter tous les jours ou toutes les semaines.
Tu le fait quand tu le veux, si tu le veux, mais surtout **parce que tu le veux**.

Un peu comme sur ce forum, si qq1 à un probleme, il pose sa question : ce ne sont pas toujours les mêmes qui répondent (heureusement), mais ceux qui le font le font bénévolement, alors qu'ils pourraient être à la pêche. Pourquoi ? J'aurais du mal à croire que les 3000 membres de ce forum le font par idéal de liberté ou volonté de faire la nique à la société de consommation. Je crois qu'ils le font plus par volonté d'aider (peut être de façon désinteressée, mais peut être aussi dans l'espoir d'être aidé un jour à leur tour).

Ce n'est pas "un autre monde est possible", ce monde existe déjà (800 000 associations en france, evidemment **beaucoup** sont "inactives").
C'est plutôt "un autre partage est possible" avec ses inconvénients (on rencontre rarement les gens physiquement) mais aussi ses avantages (moins de contraintes).

J'avais espéré candidement que ladite technologie permettait de réduire la triade prof-savoir-élève à la dyade savoir-élève.

C'est evidemment un point de vue tres personnel, mais pour moi, mettre l'eleve face au savoir et à le laisser se débrouiller revient vraiment à le lâcher dans une bibliothèque. Il va aller vers ce qu'il aime et aura du mal à faire l'effort de creuser ce qu'il ne connait ou n'aime pas.
La technologie n'est qu'un outil, sans un minimum de relations humaines pour guider et encadrer, cet outil finira mal employé (et ça vaut pour quasiment toutes les technologies, et ça ne vaut pas que pour les eleves).

Juste confronter, voire articuler nos visions pour l'instant différentes.

Tout à fait :)
J'en remet d'ailleurs un couche pour dire que les propos ci dessus et du post précédent n'engage que moi et ma vision des TICE.
Il y a de la place pour toutes les visions, toutes les experiences. Certaines (peut être la mienne) échoueront dans l'oeuf, tandis que d'autres se transformeront et s'adapteront.
Mais si chaque experience est transparente, aucune n'aura été inutile : cela évitera de réinventer la roue en tirant bénéfice des enseignements du passé.

Pour l'instant, il m'est difficile de confronter ma vision avec la tienne car :
- ma vision n'est pas arrêtée
- la tienne n'a pas encore été exposée ;)

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pyg

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Messages : 7858
Géo : Lyonnais

Lun 30 Mai, 2005 16:59

Bonjour,

Je participe depuis bientôt 3 ans à des projets de formation à distance, à plusieurs niveaux : en tant que concepteur d'outils (plateforme, générateurs, contenus,..) web et non-web (générateurs de parcours, d'exercices et de contenus), auteur de contenu, formateur à distance. Je sais, ça fait beaucoup.. :))

Dernier projet traité : 1200 heures de formation pluri-disciplinaires diffusées en mixte pédagogique (présentiel et distanciel). Je vous assure, ca rend modeste.

Quelques conclusions en réponse aux remarques des précédents messages :

- Le coût de revient est nettement plus élevé que pour la formation "traditionnelle" : c'est lié aux coûts de conception, de production et de diffusion.

- Le "Tout en ligne" est une abérration pédagogique et pourrait se traduire par "tiens, voilà un tas de savoir, débrouilles-toi avec..". D'autre part, une bonne formation s'appuie sur la dynamique du groupe et sur les échanges indirects.

- L'effet "Self-service" dans un parcours de formation via un media TICE, est surement un des pièges majeurs : risque de ne plus avoir ou ne plus contrôler la progression pédagogique.

- Après 2 ou 3 années pendant lesquelles tout le monde était focalisé sur la technique (les plateformes), on s'intéresse enfin aujourd'hui aux contenus... Et a mon humble avis, on se posera ensuite d'autres questions capitales sur la scénarisation pédagogique et les aspects économiques et on se rappellera enfin peut-être un jour que tout cela est destiné aux "apprenants", aujourd'hui "grands oubliés" des projets.

- Le métier de formateur (ou qq soit le nom qu'on veut bien lui donner) est en profonde mutation aujourd'hui. D'un simple "transmetteur de savoirs", le formateur doit aujourd'hui acquérir des compétences nouvelles à des degrés divers (ingénierie de formation, ingénierie pédagogique, scénariste, techniques informatiques).
Toutes ces compétences sont requises pour faire de la "bonne" formation à distance.
Rassurez-vous, les formateurs ne sont pas prêts de disparaître.. Même si le face à face pédagogique perd peu à peu de son importance, ils peuvent dès aujourd'hui, en fonction de leurs goûts et compétences, orienter leurs activités dans de multiples directions (concepteur de dispositifs, auteurs, producteurs de contenus, animateurs en mixte).

Enfin, et ca n'engage que moi :)) ...

Pour faire du libre en formation à distance, il faut soit être un super motivé du bénévolat (heureusement, ca existe encore), qui va trimer jour et nuit pour un peu de notoriété, ou être une association grassement subventionnée par la Région ou L'Europe.

A mon avis, le "gratuit" (je n'ai pas dit le Libre) n'existe pas. Il y a toujours quelqu'un qui paye directement ou indirectement.
dmjp

Messages : 3

Lun 30 Mai, 2005 21:56

merci pour ces réponses.
je vois que je débarque dans un TGV.
pour commencer des réponses,et après encore des questions
simplettes :
les réponses: jecrois qu'on m'a fait remarquer que je n'avais pas développé ma vision; je vais donc essayer de vous éclairer.
Comme j'ai annocé dès le début que je m'y connaissais en corail, vous allez voir quelques liens avec ce qui va suivre:

les coraux sont (avec les éponges les plus vieux animaux (pluricellulaires) de la Terre (Gaia en grec). L'évolution n'ayant pas eu leur peau, ils sont les piliers de vastes écosystèmes marins (les récifs coralliens). De par leur production primaire ( ce sont des effecteurs) et leur biodiversité ils se situent au premier rang mondial des écosystèmes, ex aequo avec les forêts tropicales. Mais leur surface projettée est très réduite. ce qui les fait sousestimer souvent.
1979: dans les caraïbes survient le premier épisode d'une série croissante appellée blanchissement corralien. : les coraux meurent.
Les causes locales sont parfois entremêlées, mais la corrélation avec les épisodes hyperthermiques a déclenché la prise de conscience aujourdhui mondiale de la transition éco-climatique.
2015-2020: le maximum thermique mortel est atteint de façon quasi permanente à l'échelle terrestre: les récifs "mutent" un peu mais disparaissent beaucoup. la biodiversité aussi et les cycles d'énergie-matière sont remplacés par d'autres.
en lisant quelques messages, sur linux, j'ai cru comprendre qu'il était très "stable" parce que très "simple" (ne me demandez pas d'explication). avec les écosystèmes c'est le contraire: la complexité est garante de stabilité. donc l'éco-climat devient instable (sans même parler de sa tendance au réchauffement, source initiale de la déstabilisation).

Certaines projections non officielles à 2100 sont dès lors très pessimistes.

J'ai travaillé dans de tels milieux professionnels.

Ma vision éducative en découle: il faut que l'humanité franchisse le mur de l'officiel. comment? en croyant le peremier venu comme moi maintenant? il n'y a pas d'effet placebo à ce genre de problème.
ce remède serait inopérant.
alors comment? en refaisant tout le trajet ( mais avec raccourci): ce qu'on appelle , entre autre : progression pédagogique.
Mais quelle institution peut garantir une telle réponse cognitive? L'éducation nationale (pourtant championne dit on au niveau mondial...)?
qui le croit? 2015, c'est demain.

Très franchement, le théorème de pythagore n'est pas d'une utilité folle pour cette situation.

et pourtant, la réalité est que les élèves "mutent" eux aussi. ce contenu là les ennuie. les méthodes (fussent-elles au dernier cri de la pedagogie) n'ont rien changé à la finalité.

l'autodidactisme ( et plus souvent l'echec) en attire de fait pas mal;
il m'est donc venu à l'idee de combiner ces facteurs:
repondre a la demande, mais en changeant la finalité et la modalité.
bien sur d'autres considerations que je crois vous savez mieux que moi m'ont orienté vers le net puis vers le libre .

maintenant les questions:

1) dmjp a écrit (désolé je sais pas faire les citations à votre manière)
"le gratuit (je n'ai pas dit le libre) n'existe pas". Dans le libre il y a donc du fric en jeu? Qui paye? Et qui encaisse? je suis deçu; ce n'est pas conforme à ma finalité.

2) pourtant le bénévolat dont pyg parle dans le message juste précédent celui de djmp semble aller vers un acte non lucratif. Le développeur de libre semble être un bénévole.
je vois là une contradiction. avec le 1). je fais erreur?

3) le métier de formateur (enseignant si j'ai bien traduit) est en pleine
mutation. quelle est la cause de cete mutation?
Est-elle univalente? quelle est sa finalité?
gaiapolis

Messages : 19

Mar 31 Mai, 2005 07:58

Une réponse rapide avant d'aller bosser.
Cependant, je voudrais pas donner l'impression de m'accaparer le discours, je suis un peu étonné qu'il n'y ait pas plus de réactions. Ca doit être le deuxième effet référendum ;)

1) Oui, le libre à un modèle economique.
Libre ne signifie pas nécéssairement gratuit.
- tu peux parfaitement vendre ton soft ou tes sources (à la conditions que tu ne restreigne pas les droits de diffusion des acquéreurs).
- tu peux parfaitement vendre du service autour (c'est ce que font pas mal de SSLL (société de services en logiciels libres)

95% des logiciels libres (il y en a de bons, mais aussi des mauvais) sont considérés comme "gratuits", tout simplement parce que leur gratuituité permet à chacun d'enclencher un cercle virtueux en terme de développement : c'est gratuit donc les gens peuvent essayer, si qq chose leur manque et que le soft le interessent, ils proposent des améliorations/corrections.

Relire à ce sujet le Livret du libre, un texte à destination du grand public : http://www.livretdulibre.org

2- Le développeur libre semble être un bénévole.
Là aussi, c'est le cas dans 99,9%.
Certains, heureux sont ils peuvent se faire rémunérer pour ddévelopper des logiciels libres : par exemple les logiciels phares du libres sont souvent développés par des gens qui bossent pour des sociétés privées qui revendront ensuite du service autour de ces softs (Développeurs Sun pour OpenOffice, Linspire/Daniel Glazman pour NVu, etc.)
Mais cela reste marginal.

Alors, est-ce en contradiction avec le point 1 ?
Non :)
Pour prendre mon cas personnel (que je connais bien ;) ) je suis bénévole.
Est-ce à dire que je suis désintéréssé ? ben non...
Certes, je ne gagne pas d'argent avec ce que j'ai fait (ou que je fait encore) pour le libre, pourtant j'y ai aussi un interêt en termes de compétences et de notoriété.
En regardant ma signature, tu verras que je cherche à changer de boulot.
Développer des LL me permet d'élargir mon champs de compétences dans des domaines que je n'aurais pas utilisés dans mon cadre professionnel actuel, et accessoirement (et dans une moindre mesure) à me faire connaître.
J'y donc un interêt financier indirect (que j'assume). Cela n'est pas mon objectif premier, qui reste de partager et de faire partager le libre avec d'autres, de travailler avec des communautés sympas, d'échanger avec des gens que je ne connais pas (toi, par exemple), etc.
Mais il serait malhonnête de ma part de dire que cela est 100% désinteressé. J'ai été co-développeur d'une plateforme de e-learning (sous licence libre), le fait de pouvoir exercer mes droits de modifications dessus m'a permis d'acquérir une bonne compétence dessus. Ce logiciel étant relativement répandu, ces connaissances sont relativement recherchées aujourd'hui et sont un atout dans ma recherche d'emploi. Pourtant, il va de soi que je ne me suis pas dit au départ : tiens, et si je devenais un "expert" de ce Ganesha, j'aurais pas de mal à me recaser plus tard. C'est juste la cerise sur le gateau.

3- le metier de formateur
Pour moi, qui bosse dans un centre de formation : formateur =/= enseignant.
Un formateur, c'est quelqu'un qui connaît le metier et qui va faire de son mieux pour l'expliquer et donner des clefs à des personnes souhaitant acquerir des compétences.
Un enseignant, lui à suivi une formation (dont on peut penser ce que l'on veut).
Les objectifs sont les mêmes, mais le métier reste différent (ou alors ça voudrait dire qu'un comptable pourrait te remplacer en cours de math sous prétexte qu'il manipule bien les chiffres).
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pyg

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Géo : Lyonnais

Mar 31 Mai, 2005 08:40

merci pyg pour le livret du libre
gaiapolis

Messages : 19

Mer 01 Juin, 2005 01:05

Bonjour,


1) dmjp a écrit (désolé je sais pas faire les citations à votre manière)
"le gratuit (je n'ai pas dit le libre) n'existe pas". Dans le libre il y a donc du fric en jeu? Qui paye? Et qui encaisse? je suis deçu; ce n'est pas conforme à ma finalité.


La réponse est peut-être plus complexe qu'il n'y paraît..

Je prends un exemple qui confirme le post précédent de pyg :

Des plateformes de formation libres représentent un travail important, même en équipe de bénévoles : je présume que ces équipes qui travaillent sur ces projets y trouvent très probablement des retombées indirectes en termes d'image, de notoriété, voire de subventions publiques. D'autre part, cet apport dans le monde du libre ne peut pas faire de tort à leurs autres activités lucratives (développement, formations, animations de séminaires, etc...)

Enfin, et sans le vouloir vraiment, le "libre subventionné" occasionne de fait une concurrence plutôt déloyale pour de nombreux indépendants.. Certains développeurs indépendants souhaiteraient bien pouvoir vivre de leur travail, sans se heurter à des réponses clients du type "pourquoi votre logiciel, puisque je peux trouver du gratuit.."..

Le "Libre" s'inscrit bien donc dans un modèle économqiue, de façon directe et indirecte.


2) pourtant le bénévolat dont pyg parle dans le message juste précédent celui de djmp semble aller vers un acte non lucratif. Le développeur de libre semble être un bénévole.
je vois là une contradiction. avec le 1). je fais erreur?


Chacun a son opinion sur le sujet, et c'est tant mieux..
Pour ma part, je distingue très bien deux sortes de 'Libre' :
- le libre, fruit de passionnés ou d'humanistes qui donne sans espoir de retombées d'aucune sorte, juste pour donner, comme ils donneraient de leur temps dans une assoce ;
- le libre, outil de stratégie commerciale ou moyen d'existence à travers le subventionnement public.


3) le métier de formateur (enseignant si j'ai bien traduit) est en pleine
mutation. quelle est la cause de cete mutation?
Est-elle univalente? quelle est sa finalité?


Plusieurs causes :

- Cause économique, d'abord, pour ce qui concerne la formation continue : dans un secteur où tout le monde pouvait il n'y a pas si longtemps se déclarer organisme de formation, l'argent coulait à flots.

Mais aujourd'hui, la source se tarit, et le temps est aux économies.
Nombres d'organismes de formation ont déjà mis la clef sous la porte ou se sont fait absorber. Les autres traquent le client...

Pour les chanceux qui restent, la diversification et la productivité sont devenus des réalités quotidiennes. Le formateur doit aujourd'hui, comme dans les autres entreprises, "être capable de.." :

- former
- trouver des clients
- faire de la recherche et du développement
- concevoir et réaliser des solutions pédagogiques et techniques de formation

Les 3 derniers audits que j'ai réalisé dans différents organismes de formation confirment la tendance : Le métier de formateur n'est plus mono-compétence, mais multi-compétences, et cela occasionne bien des inquiétudes...

Deuxième cause, technique..
L'arrivée des TICE constitue à la fois une opportunité de diversification pour les organismes de formation, et un terrain de positionnement privilégié pour les formateurs (plan de carrière, remotivation, etc..).

L'avenir dira si tout cela repose sur de vrais besoins..

A+
dmjp

Messages : 3

Mer 01 Juin, 2005 10:50

Bonjour,

djmp, entièrement d'accord avec toi sur le fond !

Le "Libre" s'inscrit bien dans un modèle économique, de façon directe et indirecte.
On peut distinguer deux sortes de 'Libre' :
- le libre, fruit de passionnés ou d'humanistes qui donne sans espoir de retombées d'aucune sorte, juste pour donner, comme ils donneraient de leur temps dans une assoce ;
- le libre, outil de stratégie commerciale ou moyen d'existence à travers le subventionnement public.

Et je comprend qu'il est facile d'opter pour le premier type quand par ailleurs on dispose d'une ressource économique indépendante (autre job, rentes de situation etc). Plus diffiile quand c'est ton boulot (du verbe bouloter: manger). Loin de moi toute intention moralisante. ce n'est pas mon style en général.

Mais précisément, puisqu'il y a toujours un intéret indirect (meme et surtout chez les "gratuits"), laisse moi te redire plus explicitement celui que je connais le mieux: le mien:
la démarche école en ligne (gratuit) s'inscrit dans la copyleft attitude d'Art Libre pour un raison très simple: le métier d'enseignant "mute "lui aussi , non par nécessité, mais par force (le ministère, l'europe du oui et l'AGCS). il y a , c'est le moins qu'on puisse dire, et malgré la propagande, un front du refus.

Pourquoi? Parce que c'est un monde anthropologiquement impossible. Une utopie .

Pourquoi? Parce que l'humain est la seule espèce capable d'association (lobes orbito-frontaux), donc d'imagination, et de création. C'est sa propriété caractéristique, sa définition, son essence, son être.

Une des stratégies de ce front du refus , c'est précisément cette philosophie du Libre et Gratuit : sortir de la sphère marchande.
Dans le domaine TICE et multimedia (Art compris) c'est possible car la nature des "produits" est différente: c'est de l'information pure, reproductible à coût technique nul.
Cette stratégie est , en régime de concurence libre et non faussée, gagnante.C'est pourquoi "les monopoles de la violence légitime" (définition Weberienne de l'Etat) tendent à criminaliser le Libre (en particulier sa composante copie) pour augmenter artificiellement le coût de reproduction et maintenir un marché.

Dans cette situation conflictuelle, les "Libre et Payant" sont un peu le cul entre deux chaises à mon avis.

D'un côté ils sont contre le Propriétaire et lui font une concurrence féroce et gagnante semble-t-il; Et du coup ils se trouvent aux prises avec l'europe des brevets, l'europe des marchés....

De l'autre, leur insertion professionnelle, c'est à dire économique, les oblige à rester dans l'univers marchand. Et cela alors même que la concurrence y est faussée en permanence par des lois ad hoc.

Tu a fini ta réponse par :
"L'avenir dira si tout cela repose sur de vrais besoins.. "

je crois qu'en dépit des mutations plus ou moins téléguidées ( par les flux de cash ou par les lois), les vrais besoins sont qualitativement autres. Et c'est ce que vit toute la communauté du libre semble-t-il : besoin de Liberté, d'Egalité et de Fraternité (idée affirmée dans l'article La cathédrale et le bazar, de E.S. RAYMOND que tu peux trouver sur framasoft - je sais pas activer le lien, désolé).

A partir de là, nous avons intérêt à mettre en musique nos différents instruments, je veux dire nos différentes stratégies.
je reste à ta disposition.
gaiapolis

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