Plagiat dans les copies

[Totophe]

Marre de corriger des devoirs et autres dossiers repompés intégralement ou partiellement sur internet? (moi, oui, en tout cas).

Première solution, la mienne : faire une recherche googeulistique en tapant les occurence fumeuses trouvées dans la copie... et mettre un zéro.

Mais une société à trouvé que le créneau pouvait s'avérer juteux :

Je signale un article paru dans le Nouvel Observateur du 12-18 janvier 2006, P. 84-85, intitulé "Etudiant : alerte à la triche, la toile est devenue un libre-service où le pillage est la regle".
Une société est née récemment, qui vend aux établissements d'enseignement (universités, Ecoles, etc.) un abonnement à un service en ligne (assez cher) qui se nomme Compilatio. Le principe est simple : vous chargez un rapport, un mémoire ou un dossier d'un étudiant sur le serveur, il est analysé en faisant une recherche par occurence (sur google je suppose) et recense toutes les phrases, bouts de paragraphes ou paragraphes, et signale les alertes. Il vous reste à récupérer le document avec toutes les adresses web où l'étudiant à recopié du contenu.
http://www.compilatio.net/ : il est possible de faire une analyse gratuite.

Dommage que ce ne soit pas libre : je crois qu'il y a un créneau

[leto_2]

bah, je pense que le meilleur détecteur est encore l'humain qui corrige... à force d'en corriger, ça se flaire à plein nez les devoirs repompés... ce qui motive à remonter jusqu'à la source, et là effectivement la note s'en ressent :
"Pour vous permettre de vous évaluer, votre devoir doit être personnel. 0".

[Invité]

Vous êtes quand même dur avec vos élèves. Je l'ai fait une fois pour un devoir de philo, je recopié mot pour mot un texte trouvé sur Internet (même les phrase que je ne comprennais pas). Bien entendu mon prof l'a vu. Mais il ne m'a pas mis de zéro, il m'a juste demandé de recommencer mon devoir. :-) (ah le bon temps de l'école)

[Totophe]

Là où ca pose problème, c'est à l'université !
En ce moment même j'ai 223 dossiers-maison à corriger (aevc un autre collègue) : je vous jure que c'est les derniers que je demande à des étudiants. On n'atteind même pas le niveau d'un TPE et des paragraphes entiers sont repompés sur le net, Wikipédia en tête de liste.
Même en ayant été briefés sur l'indication de références précises, sur l'exigence d'analyse, etc., un très grand nombre ne comprennent toujours pas qu'ils sont à l'unviersité : c'est pas un TPE qu'on demande mais un travail de recherches approfondies.
Et là c'est de plus de 50% des copies dont je parle : j'ai fait trois échantillonages aléatoires de 20 copies résultat : 15/13/10 contiennent des paragraphes entiers recopiés.
Lorsque c'est recopié à partir d'un livre, cela se sent déjà bien : non seulement l'expression change mais surtout la cohérence de la dissertation en pâti largement, ce qui ne donne jamais de note au dessus de la moyenne.

Mais là c'est pire : non seulement les devoirs sont incohérents mais ils sont le plus souvent dotés d'informations erronnés.

Cela à un lien avec les logiciels libres, arpès tout : quelle est la place de la propriété intellectuelle ou du partage des connaissances si rien ne garanti leur intégrité ? Ces étudiants n'ont parfois meme pas conscience de s'approprier le travail d'autrui (et encore, lorsque ce travail est bon, ce qui est rare sur le net).

[leto_2]

Vous êtes quand même dur avec vos élèves. Je l'ai fait une fois pour un devoir de philo, je recopié mot pour mot un texte trouvé sur Internet (même les phrase que je ne comprennais pas). Bien entendu mon prof l'a vu. Mais il ne m'a pas mis de zéro, il m'a juste demandé de recommencer mon devoir. :-) (ah le bon temps de l'école)

Dur, je ne sais pas... ce que je voulais faire comprendre à ceux qui recopiaient, c'est que ça ne permettait pas de les évaluer eux, d'où l'appréciation explicative. Généralement que ce soit par la note ou l'appréciation, le message finit par passer. On discutait ensemble de ce qui pouvait pousser certain à tricher (manque de confiance en soi, paresse, etc).
Le but est de leur faire prendre confiance en eux, leur montrer qu'ils sont capables, par eux-mêmes, de mener un raisonnement personnel.
Les premiers demandeurs à la chasse contre la triche, ce sont les étudiants eux-mêmes. J'ai très précisément en tête une discussion avec un groupe d'étudiants, désabusés de se dire qu'un tel a triché à tel devoir/exam, et a eu telle note de ce fait.

Donc mettre zéro à une copie pompée, avec l'appréciation que j'ai précisé, ça me paraît être juste.
Bien entendu (mais ça je ne le précisais pas), c'était un zéro spécial pour moi, compensable par des devoirs futurs, que je ne manquais pas de ramasser, ainsi que la participation orale.

Là où ca pose problème, c'est à l'université !

c'était justement des étudiants de fac en l'occurence.
Pour rassurer leviathan, quand j'en recroise, je ne suis pas accueilli avec des jets de pierre, bien au contraire.

[sirakawa]

Des TPE normalement faits, ce n'est pas de la copie du NET. Mais c'est vrai que aussi bien au collège qu'au Lycée, les élèves cherchent d'abord, et souvent exclusiement, sur le NET.

J'ai demandé Mardi en 4ème une carte de la Rome ancienne, et récupéré de misérables cartes en noir et blanc, quand au CDI il y a de splendides cartes couleur et relief....

On n'a pas eu le temps d'aller au CDI...

[playmobil]

Pour avoir eu affaire à ce genre de problèmes, je confirme que les étudiants ne sont souvent pas fins dans le pompage de document. Si au moins, ils reprenaient la rédaction des dits-documents plagiés pour homogénéiser leur document. C'est vraiment se foutre de la gueule du correcteur que de laisser la prose initiale. Celà dit, c'est vrai que la limite entre source d'inspiration et plagiat est quelques fois assez floue. Un étudiant qui empilerait un ensemble de morceaux de textes disparates en citant les sources de chacun est-il plus coupable malgré son honnêteté que le gars qui repompe des documents en prenant soin d'homénéiser sa prose et ne cite pas ses sources. Sachant que le second aura le bénéfice du doute s'il est un bon faiseur.