
Que le serveur du Géoportail de l’IGN se soit planté au démarrage ne me surprend pas : cela relève de la « physique de l’information », qui dépend du comportement des utilisateurs. Quand vous faites une annonce sur les médias, vous déclenchez une avalanche qui emporte tout...
On peut tirer de cette affaire une autre leçon. L’intérêt du Géoportail avait peut-être été sous-évalué. Les administrations détiennent un trésor de données dont elles ne connaissent pas bien la valeur et, lorsqu’elles le mettent à disposition sur le réseau sous une forme commode, elles sont surprises de l’engouement qui en résulte. La BNF a sous-estimé la valeur de son stock de livres ; l’INSEE, celle de ses statistiques et de ses études ; les archives nationales, celle de leurs documents ; l’AFPA et les universités, celle des cours que dispensent leurs professeurs ; les éditeurs, celle des livres qu’ils publient et les revues, la valeur des articles.
Si chacune des institutions qui détiennent un stock de contenu le mettait sur le Web en l’entourant des outils qui en facilitent la consultation, nous vivrions dans un autre monde. Certes, la mise en réseau a un coût, ainsi que la conception et l’administration des outils nécessaires à la consultation commode des données. La « valeur » que j’évoque ci-dessus ne se transformerait peut-être pas immédiatement en profit pour les propriétaires des données mais en utilité pour les consommateurs, ce qui est la vraie, la seule définition économique de la valeur – et cette utilité, finalement, se transformera en richesse sonnante et trébuchante : voyez Google !
A propos de l'ouverture du Géoportail, par Michel Volle
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AntoineP
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