Personnellement, je suis de plus en plus "latriviste" et je pense que si Framasoft a une dimension politique alors c'est avant tout sur ce "front" là qu'elle se trouve.
Assurément à faire diffuser de par sa clarté et accessibilité, si tant est que vous adhériez ;-)
--> Propriété intellectuelle : l’irruption du public (sur Freescape)
Extrait :
La contestation des règles de la propriété intellectuelle n’a rien de neuf. Mais il y a tout de même une spécificité à ce mouvement moderne de critique : tous ces néo-insurgés de la propriété intellectuelle forment un mouvement étonnamment large. Un mouvement qui réunit des internautes, des paysans, des militants d’ONG, des économistes... des juristes, même. Au Nord comme au Sud. Des internautes manifestent en Suède contre une loi durcissant le régime du droit d’auteur ; des informaticiens ferraillent sur le Web et dans les couloirs de Bruxelles et Strasbourg pour empêcher les brevets logiciels ; on pétitionne, partout, contre les brevets sur les médicaments. La critique de la propriété intellectuelle est désormais dans le débat public. La critique de la propriété intellectuelle émane désormais du public. Nous voila assez loin de la précédente contestation importante, celle qui vit les économistes libéraux mener la charge contre les brevets au milieu du XIXème [1]. Ca tangue, mais les experts ne sont plus les seuls à discuter, on n’est plus entre soi.
Cette fois, le public s’est invité à bord. Par hasard ? Non, par nécessité : il est désormais touché par un droit qui jusque là concernait surtout les professionnels. Car la culture, pour atteindre le public, a longtemps requis des intermédiaires, des investissements, l’entremise d’un objet physique qui incarnait cette propriété immatérielle. Pendant que les auteurs, compositeurs, interprètes, éditeurs, producteurs, diffuseurs s’étripaient au nom du droit d’auteur ou des droits voisins, le public n’était pas touché, faute d’avoir accès lui-même à des moyens de reproduction ou de diffusion. On lui avait même aménagé des espaces de liberté -droit de citation, fair use ou copie privée- afin que ses usages de copieurs ne tombent pas sous le coup de la loi.
Avec l’Internet et le numérique, c’en est fini. L’oeuvre s’est détachée de son support, reproductible d’un clic. Et seule la règle de loi, pas des contingences techniques ou matérielles, en bride la circulation infinie. Se saisissant de l’oeuvre elle-même, qu’il peut manipuler, remixer, diffuser, copier, le public se retrouve confronté en direct au droit d’auteur.
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aKa
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