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Mar 22 Juin, 2004 17:44

cedric_joly a écrit:en fait l'idée n'est pas si spontanée qu'elle ni parait.
je suis partis d'un historique de roberst Chesnais "histoire de médias"(recueil de textes), retraçant l'histoire de medias de la rome antique à la naissance des autoroutes de l'information, c'est à dire les réseaux de télégraphes. Morse (point et trait) binaire (1 et 0).
en me concetrant sur un historique plus comtemporain, je me suis intéressé au mouvement du libre qui s'inscrit dans une tradition (ce n'engage que moi) humaniste héritée de certains pionniers de l'internet. je cherchais un dénominateur commun à ces évolutions technologiques, mais aussi à celles du champs du savoir. J'ai trouvé "l'utopie" qui serait (à mon humble avis) le "lien hypertexte" de cette évolution historique.
Lorsque j'ai soutenu cette argument devant un jury, la première réaction fut d'assimilé l'utopie à une idéologie.
Certes l'utopie est une "idéologie", mais la question est de savoir si le terme d'idéologie est négatif ( courant ambiant actuel) ou si l'utopie est un facteur de mobilisation politique?
Sous prétexte que l'idéologie est passée de mode , le terme 68art illustre et exprime le dénigrement de cette idéologie de l'utopie, se conformer. pour autant faut il adhérer à une idéologie dominante sous prétexte que la négativité (les communicant vous le diront , ne pas utiliser de négation dans les phrases fait un bon discours) réanime des peurs ancestrales hérité de la période sociétique et de ses dérives ?


Tu dois pouvoir faire sensiblement plus clair...

La théorie qui est enseignée à Lyon 2 est de René Kaes, si le polycopié et le cours sont de Claudine Vacheret. Leur interprétation est assez différente de la tienne.

Dans cette représentation, le stade idéologique est le plus régressé, le stade utopique l'est moins, et le stade le plus fécond est celui qui crée des mythes moteurs : le stade mythopoïétique.

Pour voir le stade idéologique dans sa plus grande férocité et dans sa plus grande bêtise, tu peux te brancher sur SOS Sexisme. Des sites nazis ou Ku-Klux-Klan doivent procurer le même frisson d'horreur, mais je n'en ai pas cherché... le groupe s'identifie à son Moi Idéal, et fait allégeance à ce Moi Idéal collectif. Et on élimine ou zigouille tout ce qui dépasse, tout ce qui n'a pas les apparences de la conformité.

Dans le stade "utopique", on continue de ne pas penser à se changer soi-même, mais on rêve de tout déménager ailleurs, où miraculeusement tout ira bien. Par exemple, toute la famille va déménager en Argentine, et tout s'arrangera, ou on va attendre d'être enlevés par les extra-terrestres, et tout s'arrangera. Si j'étais grand, si on remplaçait tous les hommes dans les postes de responsabilités par des femmes, etc. Un changement sans changement. Il n'existe pas d'institutions sans une part d'utopie.

Le stade qui mobilise vraiment les imaginations, qui autorise vraiment les deuils, est bien sûr le troisième, dit "mythopoïétique". Lui seul autorise les individus à se positionner par rapport à leur idéal du Moi. A Framasoft, caractéristiques sont les recherches autour des logos, slogans, dessins, sur la charte de bonne conduite et son application. C'est le stade le moins angoissé, le plus sain.

Il existe un esprit pionnier et fondateur qui nous revient des colons américains, par Richard Matthew Stallman. Par son caractère très réalisateur, il dépasse de beaucoup les limitations de l'utopie.

Dans cette Europe à 25 qui a tellement de mal à exister au ras des peuples, où les peuples ont si peu de pouvoirs, et où les oligarques en ont tellement, qui est en si rude concurrence économique avec les 30 millions d'esclaves des camps chinois, nous contribuons à prouver que des milliers de solidarités peuvent s'y tisser. Nous contribuons à prouver qu'à défaut de la vaincre, nous pouvons du moins rogner la toute-puissance des marchands.
Lavau

Mar 22 Juin, 2004 23:51

cedric_joly a écrit:en fait l'idée n'est pas si spontanée qu'elle ni parait.
je suis partis d'un historique de roberst Chesnais "histoire de médias"(recueil de textes), retraçant l'histoire de medias de la rome antique à la naissance des autoroutes de l'information, c'est à dire les réseaux de télégraphes. Morse (point et trait) binaire (1 et 0).
en me concetrant sur un historique plus comtemporain, je me suis intéressé au mouvement du libre qui s'inscrit dans une tradition (ce n'engage que moi) humaniste héritée de certains pionniers de l'internet. je cherchais un dénominateur commun à ces évolutions technologiques, mais aussi à celles du champs du savoir. J'ai trouvé "l'utopie" qui serait (à mon humble avis) le "lien hypertexte" de cette évolution historique.
Lorsque j'ai soutenu cette argument devant un jury, la première réaction fut d'assimilé l'utopie à une idéologie.
Certes l'utopie est une "idéologie", mais la question est de savoir si le terme d'idéologie est négatif ( courant ambiant actuel) ou si l'utopie est un facteur de mobilisation politique?
Sous prétexte que l'idéologie est passée de mode , le terme 68art illustre et exprime le dénigrement de cette idéologie de l'utopie, se conformer. pour autant faut il adhérer à une idéologie dominante sous prétexte que la négativité (les communicant vous le diront , ne pas utiliser de négation dans les phrases fait un bon discours) réanime des peurs ancestrales hérité de la période sociétique et de ses dérives ?


L'idéologie est toujours déjà-là, elle ne ressort pas d'un effet de mode, ou de quoi que ce soit d'éphémère, et elle n'est en aucun cas rattachée à une époque, une civilisation, une culture ou je ne sais quoi d'autre. Elle n'a, de ce fait, rien de péjoratif, ce sont plutôt les évènements, ou plutôt la construction médiatique autour d'évènements très empreints d'idéologie (l'expérience communiste à l'est, par exemple, mais aussi le libéralisme économique) qui font que nous pensons aujourd'hui l'idéologie comme négative ou péjorative. Il y a et il y aura toujours de l'idéologie étant donnée que celle-ci est consubstantielle de l'action. Et en ce sens, tout un chacun construit sa propre idéologie qui le fait plus ou moins adhéré à tel ou tel groupe, tel ou tel mouvement d'idées. Il faut entendre ici l'idéologie comme un système d'idées, celles-ci relevant à la fois des différentes sphères imaginaires du social. D'autre part, il n'y a aucune contradiction, ni assimilation entre l'idéologie et l'utopie. Ces deux notions sont même très complémentaires : l'utopie constituant un tout plus ou moins détaillé (telle l'utopie de More ou le familistère ou le phalanstère de Fourrier), souvent très conformiste (comme le souligne Lavau), voire très réactionnaire parfois, au moins extrêmement réglé dans lequel il y a abstraction de l'intériorité humaine au profit du fonctionnement socio-politique. L'idéologie, dans son articulation à l'utopie, n'est que la structuration du système d'idées, c'est-à-dire la manière par laquelle s'organisent les idées, les valeurs et les représentations, souvent en rapport avec le temps de l'expression de l'utopie, qui font que cette dernière devient un idéal justificateur de l'action à mener, donc un possible étendart de ralliement, un sens. Donc, dire qu'il y aurait une idéologie de l'utopie n'a pour ma part aucun sens précis.
En dernier lieu, l'utopie ne reste pas au niveau d'un espace idéal socio-politiquement réglé, mais les différentes études actuelles tendent à montrer que l'utopie s'inscrit dans chaque action humaine ; et l'utopisme définit cette tension existante, et qui participe fondamentalement de l'action, entre un état d'une chose sociale et ce qu'elle pourrait être en bien - le bien étant alors jugé et signifié à l'aune des valeurs idéologiques. En conséquence, nous sommes tous potentiellement des êtres animés par des idéologies que nos vécus (constitués de cette mutltitude relationnelle entre moi et le monde fait de choses et d'autres, plus ou moins pondérés par des héritages) respectifs alimentent, et en même temps mués par un idéal du bien faire et du bien être (çà, c'est l'utopisme).
En ce sens, il existe alors des utopies, de moins en moins esquissables, et de l'utopisme, toujours présent, dans les communautés du libre, qui ont besoin d'idéologies pour structurer leur action et donner du sens. Le souci, c'est la définition actuelle de l'utopie, c'est-à-dire l'éclaircissement de ce que serait le monde idéal, un monde selon celle-ci. Le fonctionnement idéologique des communautés du libre peut se permettre de ne pas avoir une totalité détaillée en ligne de mire et faire seulement avec une idée vague comme seule lumière (un monde libéré de l'emprise de la propriété par exemple), cela permet, sans nul doute, les variations d'idéaux.

Bien à vous

Sdj
Sdj

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Géo : Tours

Mer 23 Juin, 2004 09:11

lavau a écri
Il existe un esprit pionnier et fondateur qui nous revient des colons américains, par Richard Matthew Stallman. Par son caractère très réalisateur, il dépasse de beaucoup les limitations de l'utopie.


Pour la petite histoire, en tant que mythe fondateur du mouvement open source:
Richard Mathew STallman lorsqu'il était au MIT aurait reçu une imprimante de chez xerox, sur l'anciene, il avait modifier certaines fonctionnalités , mais avec la nouvelle, il ne pouvait modifier ce programme . Il aurait décider de téléphoner chez Xerox , et Xerox aurait refuser de lui donner le code source. Il aurait donc démissioné du MIT et fondé la FSF.

Merci à tous pour vos messages :D
cedric_joly

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Mer 23 Juin, 2004 11:47

il y a aussi l'étude du cyber mouvement du Libre rédigé par Antoine Boyer : un mémoire de maîtrise (je crois), accessible dans le secteur Tribune libre de framasoft et quelque part sur linuxfrench, et que je trouve très bien fait, très agréable à lire. La première partie est historique, et on comprends mieux comment la petite histoire (les ordinateurs de telle marque ne fonctionnaient qu'avec les imprimantes de telle marque) débouche parfois sur la grande histoire (la FSF). La seconde partie est un peu plus théorique, utile pour stimuler la réflexion à défaut d'adhérer aux développements proposés par l'auteur.

A+LS.
LS.

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Mer 23 Juin, 2004 14:56

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