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Page 2 sur 3Précédent 1, 2, 3 SuivantLes enjeux politiques du choix des logiciels dans Le Monde

Fil continu d'informations sur tout ce qui touche au libre, aux nouveautés et aux mises à jour majeures de logiciels libres. Merci de présenter toute news qui pointe vers un lien et de ne pas abuser des citations.

Jeu 16 Déc, 2004 19:10

skro a écrit:La peste, ou le choléra?

Les deux mon capitaine !

Pour l'histoire de l'UNESCO, un truc ou deux ont du m'echapper.
Il me semble que en informatique, propriétaire et légale, les logiciels et services se taillent la part du lion sur le budget par rapport au matériel, même si ce dernier reste cher (hors de prix même pour plus de la moitié de la planéte).
Mais ce que je n'ai pas bien compris c'est ce que Microsoft est censé faire dans cette histoire, achetter de beaux ordis à tous les enfants défavorisés de la planéte, leur offrir gracieusement de jolis logiciel Microsoft ou simplement installer dans des points clé (écoles, ...) de beaux ordis bourrés de lociciels Microsoft et fabricant des documents microsoftiens difficilement exploitables sur du non Microsoft, et plein de petits futurs clients Microsoft par la même occasion.

Je n'ai rien de précis contre les commerciaux, sauf s'ils s'appelent UNESCO et qu'ils jouent les VRP pour une multinationale qui a, il me semble, un énorme déficit en respectabilité.
Je peux comprendre (difficilement en fait) que le but de l'UNESCO est louable mais, Microsoft est-il bien la seule entité au monde à pouvoir financer quelques milliers ou millions de machines sous l'égide de l'UNESCO ?

Pour le "bon prince", tu peux te reporter à Shrek, il doit y en avoir un ou deux dedans qui correspondent bien à l'idée que je m'en fais.

Voilà, je crois que c'était moins tortueux ce coup ci.
A+
birin

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Géo : Gironde

Jeu 16 Déc, 2004 22:26

salut,

1. si on te laisses le choix entre la peste et le choléra, un conseil : choisis le choléra -le vaccin existe

2. MSFT et l'UNESCO. Etrange en effet quand on se rappelle les initiatives prises par l'UNESCO en faveur des LL.

Sur le wiki april un ensemble d'articles sur l'accord et ses conséquences pratiques : don d'ordinateurs à des établissements scolaires de pays africains, ouverture d'un centre de formation aux NTIC à Tunis, les propose 'rassurants' de l'UNESCO en ce qui concerne la continuité de son engagement pour les LL, etc.

Il faut quand mm se rappeler de l'existence du programme de licences MAR, avec un long et bon dossier de Christophe Guillemin dans ZDNet d'avril 2004 / Baptême du feu pour la licence Windows destinée aux PC d'occasion.

Extraits :

Microsoft prépare une licence spécifique pour les PC Windows "recyclés". Si elle convient à certaines associations caritatives en France, l'accueil est plutôt hostile du côté des acteurs de l'aide au développement par l'informatique, en Afrique notamment.

La récupération de PC d'occasion et leur reconditionnement, pour une seconde vie en milieu associatif ou dans les pays en voie de développement, prend de plus en plus d'ampleur.

(...)

C'est dans ce cadre que Microsoft propose une licence spécifique, baptisée MAR (Microsoft Authorised Refurbisher), qu'il destine aux «associations, entreprises ou collectivités locales, faisant du reconditionnement de PC».

«Nous avions jusqu'alors passé des accords [particuliers] avec des associations, au Royaume-Uni ou en France, mais rien d'aussi formalisé», explique à ZDNet Roger Abehassera, directeur général adjoint de Microsoft France. Il est en charge des questions de "responsabilité sociale et environnementale". «Nous avons eu des soucis de contrefaçon avec le reconditionnement de PC. Certains étaient revendus ou donnés, mais sans licence Windows. MAR est l'occasion d'apporter facilement une caution légale à ces machines d'occasion», poursuit le responsable. «Il est tout à fait possible de faire don d'une machine avec sa licence d'origine, mais les donateurs ne sont pas toujours en mesure de présenter leurs certificats, notamment parce qu'ils n'ont pas forcément gardé ces documents.»

La licence MAR est déjà effective ce mois-ci au Royaume-Uni (lire la Foire aux questions en anglais). Elle est en cours d'adaptation par Microsoft France et sera étendue à l'ensemble de la zone Emea (Europe, Moyen-Orient et Afrique), puis dans un second temps à d'autres pays. Le même type de "licence recyclée" pour d'autres produits Microsoft (dont Office) est également à l'étude.

Pour l'heure, MAR concerne seulement deux anciens OS: Windows 98 Seconde édition (plus vendu à ce jour, mais support technique actif jusqu'à fin juin 2006), et Windows 2000 Professionnel (toujours vendu, support actif jusqu'à fin mars 2007). Si elle est destinée à des PC qui feront l'objet de dons, la licence MAR n'est toutefois pas gratuite: 5 euros pièce. «Le prix ne correspond à l'achat d'une licence mais aux frais de gestion du service», avance le responsable de Microsoft France.

(...)

L'éditeur cite trois principaux partenaires en France: les Restos du cœur, ATD Quart Monde et l'Association francophone des utilisateurs du net (Afnet). Il avait déjà passé avec eux un accord en mars 2003 , prévoyant l’installation gracieuse de Windows 98 sur des PC destinés à être reconditionnés (lire notre écho "Philantropie on demand" publié à l'époque). L'intérêt de la licence MAR se limite donc pour ces associations à Windows 2000.

«Globalement cette initiative de Microsoft est positive. Sur le plan organisationnel, la demande de licence en ligne va simplifier les procédures», déclare à ZDNet Marc Gallais-Hamonno, responsable de l'opération Internethon à l'Afnet. Lancée en 2000, cette initiative de collecte a permis de récupérer et remettre à neuf près de 6.000 PC. Ils sont ensuite revendus entre 50 et 100 euros pièce à des écoles, des centres de soutien scolaire ou de réinsertion sociale, etc."

Microsoft tient à donner un caractère "lutte contre la fracture numérique" à son initiative. «La licence MAR se destine également aux organismes souhaitant envoyer des PC d'occasion dans les pays en voie de développement, au premier rang desquels l'Afrique», précise Roger Abehassera.

Un argument réfuté par Alain Roblin Demont, membre de l'association Coopération, solidarité et développement aux PTT (CSDPTT). Elle distribue des PC de seconde main en Afrique précisément, issus de grandes entreprises comme La Poste ou France Télécom. Pour lui, la licence MAR «est absolument inacceptable». «Microsoft va, en pleine connaissance de cause, faire payer une deuxième fois l'utilisation de ses logiciels. Cette licence peut être intéressante pour des professionnels de l'occasion, mais en aucun cas pour des structures comme notre association, et pour aucune des associations d'aide au développement de ma connaissance.»

Sur place, des voix s'élèvent également contre le danger de voir le monopole de Microsoft étendu aux pays émergents. «Nous sommes au courant de cette initiative de Microsoft, j'y suis opposé et je l'ai d'ailleurs fait savoir au gouvernement de mon pays», explique à ZDNet Sylvestre Ouedraogo, enseignant à l'Unité de formation et de recherches en sciences économiques et de gestion de Ouagadougou (Burkina Faso). «Mais pour les autorités, c'est très tentant, et ça devient difficile de refuser».

Auteur du livre L'ordinateur et le Djembé (éditions l'Harmattan, décembre 2003), Sylvestre Ouedraogo est également responsable de l'association Yam Pukri, qui vise à la formation et à la vulgarisation des nouvelles technologies au Burkina Faso. Elle est présente dans des centres de formation de trois villes du pays.

(...)

Microsoft France, par la voix de son directeur général adjoint, ne cache d'ailleurs pas ses ambitions. «Nous avons pour l'instant aucun intérêt financier dans l'initiative MAR, mais elle correspond à notre ambition de permettre à tous d'utiliser nos produits, afin d'avoir un ordinateur Windows par personne dans le monde, l'objectif que nous nous sommes fixé depuis 25 ans», assure Roger Abehassera.

Pour le formateur du Burkina, «l'éditeur entrera par la grande porte dans nos États et commencera à attaquer tout ceux qui sont dans l'illégalité. Or vous savez que plus de 90% de nos ordinateurs ont des logiciels piratés».

Pour lui, la solution se trouve dans les logiciels libres, que Microsoft cherche à contrer également en Afrique. Le Burkina Faso est un des rares pays d'Afrique à accueillir depuis quelques années une association d'utilisateurs Linux.


«Nous pouvons monter la même initiative avec un apport national, en prenant des ordinateurs de seconde main gratuitement en Europe et en y installant des produits Linux», conclut Sylvestre Ouedraogo. «Le projet sera alors une initiative nationale, et non pas celle d'une grande firme qui compte nous appâter avec un gâteau à l'arrière-goût amer!»


A+LS.
Dernière édition par LS. le Jeu 16 Déc, 2004 22:39, édité 1 fois au total.
LS.

Messages : 3602

Jeu 16 Déc, 2004 22:38

re-,

et puisqu'on parle de travail de MSFT pour limiter le développement des LL en afrique, voici un article du défunt transfert.net

Microsoft à la conquête de l'Afrique
Par Jean-Marc Manach, Transfert.net Mardi 14 octobre 2003

Avec Bill Gates dans le rôle de VRP de luxe, la multinationale du logiciel entretient ses "amis" d'Afrique pour les détourner de la tentation des logiciels open source. Premiers convertis: Namibie, Ouganda, Angola.

En septembre dernier, Bill Gates était en tournée africaine avec sa femme pour le compte de leur fondation caritative, la Bill & Melinda Gates Foundation. A travers cette fondation, Microsoft aurait d'ores et déjà versé, depuis l'an 2000, l'équivalent de 3,5 milliards de dollars pour financer des projets de santé, dont un milliard pour l'Afrique, comme l'indique l'hebdomadaire Sunday Times de Johannesburg en Afrique du Sud, repris par le portail All-Africa.

Mais si Bill Gates se montre disert sur les dons de sa fondation en matière de santé, Microsoft reste pour sa part plutôt discret sur ses actions concernant le développement de l'"e-gouvernement" en Afrique.

Le leader mondial des logiciels a pourtant organisé, les 22 et 23 septembre dernier à Johannesburg, une rencontre placée sous le thème de l'"Edification de la société de l'information en Afrique". Entre autres représentants des gouvernements africains, pas moins de trente-deux ministres des Technologies de l'information ou de l'Education ont participé à ces journées.

"La meilleure entreprise du monde"

Le Quotidien Mutations de Yaoundé (Cameroun), rapporte qu'«il s'agissait de démontrer aux dirigeants africains que Microsoft est la "meilleure entreprise du monde", car capable de fournir des logiciels à bas prix, de les éditer en langues nationales et de proposer des outils de travail capables d'améliorer l'efficacité de leurs administrations».

L'homme le plus riche du monde a profité de ces journées pour rencontrer personnellement, en aparté, les délégations d'une quinzaine de pays africains, à qui il a exposé sa vision de l'"e-gouvernement". Et officialiser, ou signer, un grand nombre de contrats de partenariats.

Ainsi, en Ouganda, Microsoft proposera des formations, mais aussi du matériel aux différents ministères et administrations du pays. Des accords similaires auraient été passés avec le Nigeria et le Gabon.

Autre pays "chouchouté" par Microsoft : l'Angola. L'entreprise américaine développera gratuitement le portail gouvernemental du pays, offrira ordinateurs et systèmes d'exploitation à plusieurs écoles, ainsi que des formations professionnelles à divers organismes. Selon l'Angola Press Agency, la multinationale financera dans ce pays des projets à concurrence de 10 millions de dollars.

Bonjour Microsoft, exit Linux

Microsoft a également signé un protocole d'accord avec le gouvernement de Namibie, répercuté dans le quotidien national The Namibian. La société financera à hauteur de 250 millions de dollars un projet pilote de développement des nouvelles technologies dans l'éducation. D'ici 2004, 400 écoles devraient ainsi recevoir 4000 ordinateurs recyclés.

Dans un communiqué relatif à cet accord, Microsoft avance qu'il s'agit de «construire un écosystème de technologies et d'infrastructures» et de «créer un modèle de partenariat public-privé (PPP) visant à lutter contre la fracture numérique en Namibie».

L'école primaire Eden à Okahandja a ainsi reçu dix PC le 24 juillet dernier, qui ont pris la place des ordinateurs fonctionnant sous logiciels libres que SchoolNet, une ONG locale, avait mis à sa disposition.

SchoolNet fournit des services internet, du matériel et des formations. Elle a d'ores et déjà équipé, depuis l'an 2000, près de 250 écoles avec des ordinateurs tournant sous GNU/Linux et reliés à l'internet.

Interrogé par The Namibian, Joris Komen, le dirigeant de l'ONG, critique l'accord signé entre le gouvernement namibien et Microsoft. Un accord qui marginaliserait les efforts déployés par SchoolNet, d'autant plus que plusieurs autres écoles seront elles aussi amenées à remiser leurs PC "libres".


Foster Mijiga, conseiller du gouvernement namibien en matière de nouvelles technologies, avance pour sa part qu'«il s'agit d'un partenariat, pas d'un contrat. Je sais que SchoolNet pense que Microsoft est rentrée par une porte dérobée [backdoor, dans le texte, Ndlr]. Mais ce n'est pas le cas. Il serait idiot de fermer la porte à ses partenaires».

Une réaction pour le moins étonnante: en effet, le prix des logiciels reste quant à lui toujours «sujet à négociation», selon Mark East, responsable des solutions pour l'éducation de Microsoft Afrique.

Tous droits réservés | © Transfert.net 2003


C'est triste pour l'Afrique ? Pas que. Voir le récent accord cadre signé avec le Ministère de l'Education Nationale français en décembre 2004, et qui aura pour effet mécanique de limiter fortement le déploiement de LL dans les établissements scolaires français (financés avec nos impôts)

A+LS.
LS.

Messages : 3602

Jeu 16 Déc, 2004 23:30

LS, sache que je n'aime pas ta façon d'avoir réponse circonstaciée, doccumenté, pertinent et impertinente à tout !
Voilà.
Surtout quant elle est graphique, je ne suis pas si moche que ça, j'ai plus de cheveux :shock:
A+
birin

Messages : 600
Géo : Gironde

Ven 17 Déc, 2004 00:10

birin a écrit:Surtout quant elle est graphique, je ne suis pas si moche que ça, j'ai plus de cheveux :shock:
A+


ouais bon, ok, c'était un vengeur masqué un peu trendy. Maintenant si tu préfères plus classique, c'est jouable

:-)

A+LS.
LS.

Messages : 3602

Ven 17 Déc, 2004 01:33

Le Burkina Faso est un des rares pays d'Afrique à accueillir depuis quelques années une association d'utilisateurs Linux.


----> NTBF / "Nouvelles Technologies Burkina Fasso : pour la promotion des logiciels libres et des NTIC au pays des hommes intègres"

----> ABULL / Association Burkinabè des Utilisateurs de Logiciels Libres

----> AAULL / Association Africaine des Utilisateurs de Logiciels Libres

etc etc etc

+ bonus track : L'Afrique vote pour le libre (Philippe Davy , 01 Informatique, le 22/10/2004) :

Pour le continent noir, les logiciels libres représentent l'espoir de ne pas être exclu de la société de l'information. Ils ouvrent aussi des perspectives de formation et de création d'activité commerciale.

(...)

La bonne ambiance ne cache pourtant pas la gravité de l'enjeu pour les pays africains francophones et, au-delà, pour le continent entier. La promotion des TIC est désormais au coeur des préoccupations des dirigeants. Et même dans les pays les moins avancés, comme le Burkina Faso.

(...)

Dans ce pays, en effet, une licence Windows coûte seize fois le salaire mensuel minimum garanti. Dans ces conditions, il n'est pas envisageable d'assurer un accès démocratique équitable aux outils et techniques d'information sans recourir aux logiciels libres.

(...)

La logique du développement communautaire de logiciels demeure une source d'interrogations pour beaucoup, même si sa compréhension progresse. « En 1997, l'administrateur du site de l'Université de Ouagadougou a remplacé un serveur Linux offert par l'Agence de la francophonie par un serveur Windows NT, rappelle Pierre Ouedraogo, responsable de projets de l'Intif, un département de l'Agence intergouvernementale de la francophonie. Aujourd'hui, il utilise plusieurs serveurs Linux, dont il est très content. »

Les éditeurs traditionnels, Microsoft en tête, multiplient les accords ponctuels avec les gouvernements, au titre de l'aide au développement. Ainsi, des PC fonctionnant sous Windows ont été livrés dans le cadre du programme d'aide américain USAid pour équiper les écoles de différents pays. « Problème : au bout d'un an, nous devons renouveler les licences, mais nous n'en avons pas les moyens » , indique un responsable burkinabé.

(...)

De l'avis général, l'utilisation de logiciels propriétaires, si elle se révèle pratique, n'en place pas moins les pays africains en position de simples consommateurs de technologies, sans réelle capacité à promouvoir leurs spécificités. Sans même parler des moyens nécessaires, puisque les « cadeaux » initiaux s'avèrent le plus souvent hors de prix, en raison des coûts des mises à jour.

(...)

Alors que la coopération internationale se fait de plus en plus discrète, les pays africains doivent imaginer des solutions avec un minimum de moyens. La stratégie doit être en adéquation avec les ressources à disposition. Ainsi, selon Mamadou Decroix Diop, « le gouvernement électronique n'existera en Afrique que grâce au logiciel libre » . Il mise sur ces derniers pour réduire, voire résorber la fracture numérique Nord-Sud. Cela implique sans doute une remise en cause des habitudes de consommation en matière de logiciels. Et le ministre de plaider pour que chaque entrepreneur puisse décider en toute connaissance de cause d'utiliser de manière prioritaire les logiciels libres non pas seulement pour minimiser les coûts, mais aussi pour contribuer au développement de l'industrie locale du logiciel. « Il ne faut pas que les échanges entre les hommes se limitent à des rapports marchands. Les logiciels libres sont le moteur mondial de l'utilisation de standards ouverts permettant la transparence. Les citoyens doivent continuer à exercer leurs droits démocratiques, notamment dans la promotion de la diversité culturelle et du pluralisme linguistique. »

La question des brevets appliqués aux logiciels, qui se pose de façon conflictuelle en Europe, préoccupe au même titre nombre d'Africains. Lors des Rencontres, la session consacrée à ce problème, animée par François Pellegrini, professeur à l'Université de Bordeaux 1, a été suivie avec un grand intérêt. L'inquiétude est vive, face au choix européen proposé d'entériner de facto les pratiques américaines et japonaises sur les brevets logiciels. « Des dispositions législatives devraient être élaborées, à l'échelle des différents pays, pour garantir la pérennité des projets libres et les exclure du champ de la brevetabilité », soutient le docteur Abdoulaye Salifou, directeur du campus numérique francophone de Bamako (Mali), approuvé par l'assemblée. Autre question soulevée, l'existence d'un modèle économique spécifique pour les acteurs africains du libre. Alors qu'Alexandre Zapolsky, PDG de la SSLL française Linagora, vante un modèle basé uniquement sur les prestations de service, la réalité africaine oblige la plupart des acteurs à faire coexister leur activité dans le libre avec la vente de logiciels propriétaires. Ceux-ci préservent souvent dans l'esprit des clients une image de stabilité dont ne bénéficient pas encore les logiciels libres. Certaines sociétés contournent l'obstacle en commercialisant des serveurs Linux en mode « boîte noire » , misant sur l'avantage tarifaire conféré par le système d'exploitation libre. Ou encore assurent l'entretien et la maintenance de matériels, comme la SSII Assist en Côte-d'Ivoire. « Nous nous heurtons à l'ignorance des décideurs au sujet du libre, explique Christian Roland, PDG d'Assist. Parce que ces logiciels sont perçus comme gratuits, il est difficile de faire passer l'idée de services payants. » La solution passe par des packages et aussi par la vente de logiciels propriétaires.

(...)

Malgré la petite taille des entreprises en général, le libre remporte des succès, souvent en milieu scolaire ou universitaire, mais aussi dans quelques projets d'envergure. Ainsi, la Banque centrale d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) s'est engagée avec succès dans un plan de migration de deux cent cinquante serveurs vers Linux, tandis qu'elle installe la suite bureautique OpenOffice sur deux mille cinq cents postes de travail équipés de Windows ou de Linux. Côté éducation, des solutions apparaissent, comme Baobab Edu, une adaptation africaine de la solution destinée aux établissements scolaires Abuledu, qui se développe au Sénégal et au Mali. « Dans ce cadre, il faut favoriser la création de contenus africains tenant compte du pluralisme linguistique, explique Pierre Ouedraogo en conclusion de ces journées. Ici, il n'est pas encore exploité, mais nous avons pas mal d'associations et de nombreuses actions en cours. Il faut aussi limiter les dépenses de développement. Beaucoup de pays, en Amérique latine ou en Asie, commencent à prendre ce chemin. »

Dans ce contexte, le logiciel libre s'installe progressivement en Afrique. Il entre en résonance avec une culture où le partage est une vieille habitude, où les biens sont souvent communs, et avec l'enthousiasme des Africains en quête d'autonomie. Aussi, la question n'est plus pour eux de savoir s'il faut aller vers le libre, il n'y a même plus débat, le choix est entériné malgré la pression des éditeurs. La vraie question est de savoir à quel rythme, avec quels moyens, en s'appuyant sur quelle volonté politique et quelle sécurité juridique.


A+LS.
LS.

Messages : 3602

Ven 17 Déc, 2004 02:19

l'unesco fait une erreur c'est evident (volontaire). reduire le fosse informatique est important et necessaire, microsoft n'est certainement pas motiver par ces nobles intention. j'y vois la surtout un moyen de rendre dependant a ces OS plein failles trop chers le nouveau marche que sera l'afrique etc.
rappeler vous de la reactions de bilou au sujet du bresil qui avait opter pour linux.
eriol

Messages : 477

Ven 17 Déc, 2004 06:31

Choix d'autant plus sidérant, qu'en mars 2004, ce même UNESCO reconnaissait le projet GNU comme étant patrimoine culturel et immatériel mondial ...

Si cette reconnaissance était un bon exercice de style, et vu leur but, pourquoi ne vont-ils pas au bout de leur démarche ?...

Dans le creux de l'oreille, on me rappelle :" l'ARGENT " ...

Mon père me dit toujours : "Ce qu'on te donne d'une main, l'autre le réclame au centuple, un jour où l'autre ... ce monde libérale ne fait pas de cadeau, ce n'est qu'un acte déguisé ... TOUJOURS !"

Alors, oui, c'est sûr lutter contre la fracture numérique en fournissant matériel et formations, c'est bien ... mais, sous la coupe de quel "ange-démon" sommes-nous assujettis ?
Cette métaphore utilisé pour nous amener à réfléchir sérieusement sur nos choix, et la "politique" que nous laissons infléchir dans nos pays, voire ailleurs...
:-: Auteur Libre::EsteBaN-Hache.net :-:
:-: ecrits.net (LAL, GNU/FDL) :-:
PengouinPdt

Messages : 256

Ven 17 Déc, 2004 17:35

un peu d'espoir tout de meme, meme si la mise en place du projet est un peu louche, l'initiative prouve que ce qu'on dit dans les forum sociaux ne compte plus pour du beurre. ceux qu'on appelle altermondialistes ont donc leur role a joue dans le processus de la mondialisation neoliberale a present. preuve aussi que le neoliberalisme ne se suffit plus a lui meme et doit checher des solutions autrepart. le changement est lent, mais ca vient petit a petit.
eriol

Messages : 477

Ven 17 Déc, 2004 19:10

Salut PengouinPdt,
PengouinPdt a écrit:mais, sous la coupe de quel "ange-démon" sommes-nous assujettis ?

Je reste dans le registre mithologique et, dans la famiille sumerienne je demande ... Pazuzu (je crois que c'était à peu près ça mais en cunéiforme :wink: ).
Je l'aime bien celui là, un grand, vilain et méchant démon, comme tout démon qui se respecte, mais aussi protecteur des femmens enceinte.
Tout ça pour dire que l'idée énoncée par skro de s'associer avec le diable si c'est le seul moyen d'atteindre un but légitime, quitte à en payer le prix en connaissance de cause, je ne suis pas toujours contre, ça s'étudie en détail et au cas par cas, et dans celui qui nous occupe, ma conclusion personnelle est un non catégorique, mais ce n'est pas toujours le cas.
Je me méfie TOUJOURS autant des "évidences", tu as remarqué ?
Et j'aime toujours autant la discussion déguisée en polémique :wink:
A+
birin

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