Si elle est bonne, ça me prendra pas longtemps.
-
mpop
- Messages : 777
- Géo : Lyon
Après 15 années d’existence, le forum historique de Framasoft, ferme ses portes.
Pour les nostalgiques et les curieux, il reste toujours possible de consulter les discussions mais c’est maintenant le forum
Framacolibri qui prend la relève.
Si vous avez des questions, on se retrouve là-bas…
[À la demande de nombreux media étrangers qui souhaiteraient couvrir
cette histoire, et de disposer d'un lien en anglais, voici un résumé de mon
calvaire.]
Voici ce qu'il m'est arrivé alors que j'essayais de défendre l'utilisation
légale des réseaux peer-to-peer (P2P) en Espagne.
J'enseigne la «propriété intellectuelle» (bien que je n'aime pas cette
expression), ainsi que d'autres sujets, à des étudiants de Maîtrise à
l'université polytechnique de Valence (UPV, en Espagne), depuis plus de cinq
ans. Il y a deux semaines, il était prévu que je donne une conférence
(j'étais invité par l'association universitaire de l'ETSIA et par le groupe
d'utilisateurs de Linux dans le cadre de la «semaine de la culture») dans
l'un des batiments de l'université. Pendant cette conférence, je devais analyser
l'utilisation légale et les avantages des réseaux P2P, y compris dans le cas
d'œuvres protégées par le droit d'auteur (selon la loi espagnole sur la
propriété intellectuelle, sur la droit à la copie privée, ainsi que de
nombreux travaux de recherche, livres et décisions de justice). J'avais même
l'intention d'utiliser le réseau afin de «prouver» que c'était légal,
puisque des membres de la société SGAE étaient passés à la télévision pour dire
tout simplement que «les réseaux P2P sont illégaux» (sic) ; et c'est
pourquoi j'avais même contacté SGAE,
la police nationale et le procureur général pour les informer de ma conférence.
La veille de la conférence, le Doyen de l'université (sous la pression de
l'association de l'industrie du disque espagnole «Promusicae», comme je
l'ai découvert plus tard puisqu'elle s'est reconnue dans une citation du
quotidien national El País, et même sous la pression de l'association
américaine MPAA, comme l'indique un autre journal) a essayé d'empêcher la
conférence en retirant la permission d'utiliser le créneau retenu. J'ai donc
programmé une deuxième conférence, qui a été refusée également. Puis une
troisième. J'ai finalement donné ma conférence à la caféteria de l'université,
pendant cinq heures, devant 150 personnes.
Un peu plus tard le jour même (le 4 mai, je ne l'oublierai jamais), j'ai reçu
un coup de fil du directeur des programmes de Maîtrise de mon université, qui
m'a informé que le Doyen de l'université l'avait appelé et lui avait demandé de
«s'assurer que je n'enseignerai plus ici», puis, lors d'un deuxième
appel, m'a dit : «c'est ton choix, mais aussi ta responsabilité».
Le directeur m'a appelé et m'a d'abord demandé de retirer tout hyperlien de mon
site personnel vers celui de l'université, et de «cacher» le fait que
j'enseignais là-bas. Puis, il m'a parlé des pressions et des menaces dont
lui-même mais aussi l'université avaient fait l'objet (être sujet à une
inspection sur les licences logicielles, des inspections de violation de droits
d'auteur, ou de toute chose susceptible de leur causer du tort). De toute
évidence, il me fallait démissionner pour sauver son emploi (ainsi que ceux de
tous les intervenants en Maîtrise). J'ai donc démissionné.
Mais même après ma démission, quand les média (qui commençaient à s'intéresser
à l'affaire, comme vous pouvez le voir dans les liens ci-dessous) ont appelé,
le vice-doyen responsable de la communication a eu le culot de dire que je
«n'ai jamais été professeur dans cette université», et que je «n'avais
fait cours qu'à quelques classes». Bien sûr, je n'étais pas Professeur
d'université (ce que je n'ai jamais prétendu être), mais j'y ai enseigné
plusieurs sujets pendant plus de cinq ans!
Le plus important n'est pas que j'ai perdu mon travail, bien que les notes que
j'ai obtenues dans le questionnaire de satisfaction des étudiants soient les
plus élevées de tout le secteur Maîtrise, et que je n'ai jamais enfreint aucune
règle, aucun contrat, aucun règlement. Ça ne me gêne pas non plus de ne jamais
avoir reçu le moindre coup de téléphone direct de la part de ceux qui ne
partageaient pas mes idées ou ma manière de faire. Ce que je regrette le plus,
c'est d'avoir subi une censure à l'intérieur de ma propre université
(dans un pays membre de l'Union européenne de surcroît !), et qu'elle soit le
résultat de pressions et de menaces émanant de collectifs de l'industrie du
disque et de l'industrie cinématographique (vous trouverez des preuves de tout
cela sur mon site web).
Quand allons-nous faire quelque chose contre cela? Nous ne pouvons pas les
laisser imposer leur modèle économique dépassé, inefficace et voué à l'échec
par les menaces, les pressions et le silence imposé. Nous devons briser ce
silence. J'aimerais parcourir le monde (comme je le fais actuellement en
donnant des conférences à travers l'Espagne) pour raconter mon histoire,
et ils ne m'obligeront pas au silence. La vérité doit être connue ! Mais pour cela j'ai besoin de votre aide.
Cette histoire a déjà été couverte par plus de 400 blogs espagnols, radios
nationales, magazines et journaux. Mais personne ne semble la connaître hors
d'Espagne. Pourriez-vous, s'il vous plaît, m'aider à la faire connaître par-delà ses frontières?
Si vous avez besoin d'informations complémentaires, n'hésitez pas à me le faire savoir.
Bien amicalement, et d'avance, merci beaucoup.
[À la demande de nombreux media étrangers qui souhaiteraient couvrir
cette histoire, et disposer d'un lien en anglais, voici un résumé de mon
calvaire.]
Voici ce qu'il m'est arrivé alors que j'essayais de défendre l'utilisation
légale des réseaux peer-to-peer (P2P) en Espagne.
J'enseigne la «propriété intellectuelle» (bien que je n'aime pas cette
expression), ainsi que d'autres sujets, à des étudiants de Maîtrise à
l'université polytechnique de Valence (UPV, en Espagne), depuis plus de cinq
ans. Il y a deux semaines, il était prévu que je donne une conférence
(j'étais invité par l'association universitaire de l'ETSIA et par le groupe
d'utilisateurs de Linux dans le cadre de la «semaine de la culture») dans
l'un des batiments de l'université. Pendant cette conférence, je devais analyser
l'utilisation légale et les avantages des réseaux P2P, y compris dans le cadre
d'œuvres protégées par le droit d'auteur (selon la loi espagnole sur la
propriété intellectuelle, sur le droit à la copie privée, ainsi que de
nombreux travaux de recherche, livres et décisions de justice). J'avais même
l'intention d'utiliser le réseau afin de «prouver» que c'était légal,
puisque des membres de la société SGAE étaient passés à la télévision et dans
les journaux pour dire tout simplement que «les réseaux P2P sont illégaux» (sic) ;
et c'est pourquoi j'avais même contacté la SGAE, la police nationale et le procureur
général pour les informer de ma conférence.
La veille de la conférence, le Doyen de l'université (sous la pression de
l'association de l'industrie espagnole du disque «Promusicae», comme je
l'ai découvert plus tard puisqu'il s'est reconnu dans une citation du
quotidien national El País, et même sous la pression de l'association
américaine MPAA, comme l'indique un autre journal) a essayé d'empêcher la
conférence en retirant la permission d'utiliser le local retenu. J'ai donc
programmé une deuxième conférence, qui a été refusée également. Puis une
troisième. J'ai finalement donné ma conférence à la caféteria de l'université,
pendant cinq heures, devant 150 personnes.
Un peu plus tard le jour-même (le 4 mai, je ne l'oublierai jamais), j'ai reçu
un coup de fil du directeur des programmes de Maîtrise de mon université, qui
m'a informé que le Doyen de l'université l'avait appelé et lui avait demandé de
«s'assurer que je n'enseignerai plus ici», puis, lors d'un deuxième
appel, m'a dit : «c'est ton choix, mais aussi ta responsabilité».
Le directeur m'a appelé et m'a d'abord demandé de retirer tout hyperlien de mon
site personnel vers celui de l'université, et de «cacher» le fait que
j'enseignais là-bas. Puis, il m'a parlé des pressions et des menaces dont
l'université et lui-même avaient fait l'objet (être sujet à une
inspection sur les licences logicielles, des inspections de violation de droits
d'auteur, ou de toute chose susceptible de leur causer du tort). De toute
évidence, il me fallait démissionner pour sauver son emploi (ainsi que ceux de
tous les intervenants en Maîtrise). J'ai donc démissionné.
Mais même après ma démission, quand les média (qui commençaient à s'intéresser
à l'affaire, comme vous pouvez le voir dans les liens ci-dessous) ont appelé,
le vice-doyen responsable de la communication a eu le culot de dire que je
«n'ai jamais été professeur dans cette université», et que je «n'avais
fait cours qu'à quelques classes». Bien sûr, je n'étais pas Professeur
d'université (ce que je n'ai jamais prétendu être), mais j'y ai enseigné
plusieurs sujets pendant plus de cinq ans !
Le plus important n'est pas que j'ai perdu mon travail, bien que les notes que
j'ai obtenues dans le questionnaire de satisfaction des étudiants soient les
plus élevées de tout le secteur Maîtrise, et que je n'ai jamais enfreint aucune
règle, aucun contrat, aucun règlement. Ça ne me gêne pas non plus de ne jamais
avoir reçu le moindre coup de téléphone direct de la part de ceux qui ne
partageaient pas mes idées ou ma manière de faire. Ce que je regrette le plus,
c'est d'avoir subi une censure à l'intérieur de ma propre université
(dans un pays membre de l'Union européenne de surcroît !), et qu'elle soit le
résultat de pressions et de menaces émanant de collectifs de l'industrie du
disque et de l'industrie cinématographique (vous trouverez des preuves de tout
cela sur mon site web).
Quand allons-nous faire quelque chose contre cela ? Nous ne pouvons pas les
laisser imposer leur modèle économique dépassé, inefficace et voué à l'échec
par les menaces, les pressions et le silence imposé. Nous devons briser ce
silence. Je suis prêt à parcourir le monde (comme je le fais actuellement en
donnant des conférences à travers l'Espagne) pour raconter mon histoire, et ils
ne m'obligeront pas au silence. La vérité doit être connue ! Mais pour cela
j'ai besoin de votre aide.
Cette histoire a déjà été couverte par plus de 400 blogs espagnols, radios
nationales, magazines et journaux. Mais personne ne semble la connaître hors
d'Espagne. Pourriez-vous, s'il vous plaît, m'aider à la faire connaître par-delà ses frontières ?
Si vous avez besoin d'informations complémentaires, n'hésitez pas à me le faire
savoir.
Bien amicalement, et d'avance je vous dis merci beaucoup.
Avoir un wiki fixe et pérenne à disposition lorsque le besoin s'en fait sentir me semble en effet pertinent.
frenchy a écrit:Merci, Merci, M'sieur aKa
Un professeur d'une université espagnole censuré pour avoir défendu les réseaux P2P
Version anglaise publiée le 20 mai 2005
---
À la demande de nombreux media étrangers qui souhaiteraient écrire sur cette affaire, et disposer d'un lien en anglais, voici un résumé de ma mésaventure.
---
Ce qui suit est un résumé de ce qui m'est arrivé lorsque j'ai essayé de défendre les usages légaux des réseaux P2P en Espagne.
Depuis plus de cinq ans maintenant je donne un cours sur, entre autres, la « propriété intellecuelle » (bien que je n'aime pas ce terme), au sein d'un parcours de Master à l'Université Polytechnique de Valence (UPV). Il y a deux semaines, il était prévu que je donne une conférence (sur invitation du syndicat étudiant ETSIA et d'un groupe d'utilisateurs de Linux, à l'occasion de la « Semaine de la culture ») dans l'un des bâtiments de l'université. J'avais prévu d'analyser, au cours de cette conférence, les usages légaux et les avantages des réseaux P2P, y compris dans le cadre d'œuvres protégées par le droit d'auteur (usages en accord avec la loi espagnole sur la propriété intellectuelle, l'exception de copie privée, ainsi que de nombreux travaux de recherche, livres et décisions de justice). J'avais même l'intention d'utiliser le réseau afin de « prouver » que ces usages sont légaux, puisque des membres de la société de perception des droits d'auteur SGAE avaient déclaré sans sourciller à la télévision et dans les journaux que «les réseaux P2P sont illégaux» (sic). Dans cette optique j'avais même contacté la SGAE, la police nationale et le procureur général pour les informer de ma conférence.
[Note : Master's Degree >> traduction par "Master", pour deux raisons :
1/ ce terme correspond à un niveau de diplôme du système anglo-saxon et ne correspond pas au niveau "Maîtrise" français
2/ ce terme commence à avoir une réalité avec la mise en application de la réferme LMD dans l'éducation supérieure française]
La veille de la conférence, le Doyen de l'université (sous la pression de l'association de l'industrie espagnole du disque «Promusicae», comme je l'ai découvert plus tard, et comme il l'a reconnu lui-même dans le quotidien national El País, et même sous la pression de l'association américaine de l'industrie cinématographie MPAA, comme l'indique un autre journal) a essayé d'empêcher la conférence en nous refusant l'accès au local préalablement retenu. J'ai donc demandé une deuxième salle, qui a été refusée également. Même chose pour la troisième. J'ai finalement donné ma conférence dans la caféteria de l'université, pendant cinq heures, devant 150 personnes.
[Note : la syntaxe du texte d'origine me semble comporter une faute... (n'oublions pas que l'auteur n'est pas anglophone et/ou que la traduction a pu être approximative) ou du moins une imprécision: il faudrait comprenre "as I found later, and AS he recognized himself"... parce que sinon, to recognize oneself ne se dit pas en anglais à ce qu'il me semble]
Un peu plus tard le jour-même (le 4 mai, je ne l'oublierai jamais), j'ai reçu un coup de fil du responsable des programmes de Master de mon université, qui m'a annoncé que le Doyen de l'université l'avait appelé et lui avait demandé de « s'assurer que je n'enseignerai plus ici » ; puis un deuxième appel de ce même responsable pour me dire : « C'est ton choix, c'est toi qui en porte la responsabilité » [NdT: "It's your choice, but also your responsibility].
Le Directeur m'a ensuite appelé et m'a d'abord demandé de retirer de mon site personnel tout lien vers celui de l'université, et de « cacher » le fait que j'enseignais là-bas. Puis, il m'a parlé des pressions et des menaces dont l'université et lui-même avaient fait l'objet (inspections sur les licences logicielles, les violation de droits d'auteur, ou toute chose susceptible de leur causer du tort). De toute évidence, il me fallait démissionner pour sauver son emploi (ainsi que ceux de tous les intervenants en Master). C'est donc ce que j'ai fait.
[Note : rajout du "ensuite" au début du paragraphe... l'anglais est très souvent parataxique, et il faut parfois expliciter les liens dans la traduction française]
Mais même après ma démission, quand les média (qui commençaient à s'intéresser à cette affaire, comme vous pouvez le voir dans les liens ci-dessous) ont appelé l'université, le vice-doyen responsable de la communication a eu le culot d'affirmer que je « n'avais jamais été professeur dans cette université », et que je « n'avais fait cours qu'à quelques classes ». Bien sûr, je n'étais pas Professeur d'université (ce que je n'ai jamais prétendu être), mais j'y avais enseigné plusieurs matières pendant plus de cinq ans !
Le plus important n'est pas que j'aie perdu mon travail, bien que les notes que j'ai obtenues dans le questionnaire de satisfaction des étudiants soient les plus élevées de tout le parcours de Master, et que je n'ai jamais enfreint aucune
règle, aucun contrat, aucun règlement. Ça ne me gêne pas non plus de ne jamais avoir directement reçu le moindre coup de fil de la part de personnes désapprouvant mes idées ou ma manière de faire. Ce que je regrette le plus, c'est d'avoir été CENSURÉ à l'intérieur de ma propre université (dans un pays membre de l'Union européenne de surcroît !), et cela à cause de pressions et de menaces émanant de sociétés de gestion des droits d'auteur, et d'associations de l'industrie
du disque et de l'industrie cinématographique (vous trouverez les preuves de tout cela sur mon site web).
Quand donc allons-nous réagir ? Nous ne pouvons pas les laisser imposer leur mauvais modèle économique, dépassé et inefficace, par des menaces, des pressions et la loi du silence. Nous devons briser ce silence. Je suis prêt à parcourir le monde (comme je le fais actuellement en donnant des conférences à travers l'Espagne) pour raconter mon histoire, et ils ne m'obligeront pas au silence. La vérité doit être connue. Mais pour cela j'ai besoin de votre aide.
Cette histoire a déjà été couverte par plus de 400 blogs espagnols, radios nationales, magazines et journaux. Mais personne ne semble la connaître hors d'Espagne. Pourriez-vous, s'il vous plaît, m'aider à la faire connaître par-delà ses frontières ?
Si vous avez besoin d'informations complémentaires, n'hésitez pas à me solliciter.
Bien amicalement, et d'avance je vous remercie d'avance.
Jorge Cortell
jorge (at) cortell (dot) net
jorgecortell (at) mac (dot) com
Utilisateur(s) parcourant actuellement ce forum : Aucun utilisateur inscrit