Bon, débile est un bien grand mot, et fortement péjoratif...
Quelques chiffres, qui ont déjà été évoqués sur le forum) :
Source
Ratiatium, passage largement (et volontairement) coupé et réducteur :
Le prix courant d'un CD est environ 20 euros TTC, soit 16,72 euros HT.
26% vont aux artistes (auteurs et interprètes), soit 4,35 euros.
22%, soit 3,68 euros vont au distributeur. Dans le cas d'une diffusion via Internet, les coûts de diffusion sont nuls (si un système P2P est utilisé) ou simplement dérisoires (cas d'un système propriétaire).
52% (8,69 euros) vont ensuite au producteur, dont les rôles sont multiples. Les coûts de fabrication interviennent pour 1,82 euros (21% des 52% du producteur). La part des frais d'enregistrement (0,52 euros)
[les frais de promotion (2,69 euros, soit 31% des 52% du producteur)
les frais généraux de la maison de disques (2,17 euros, soit 25% des 52%)
sa marge d'exploitation (1,48 euros soit 17% des 52%)]
si l'on met de coté la marge brute (démesurément élevée pour cause de position dominante), les frais généraux représentent 30% des coûts totaux. Dans la mesure où le rôle de l'intermédiaire est considérablement amoindri (pas de distribution, frais de promotion réduits, pas de fabrication...), ce travail devient accessible à de plus petites structures, mieux organisées et plus productives. Dans cette optique, des frais généraux représentant 25% des coûts globaux (hors marge d'exploitation) me parait être le maximum acceptable. Or nous venons juste d'évaluer les frais directs de l'intermédiaire à seulement 0,52euros (enregistrement)+1euro (promotion)+ 0 euro (fabrication), soit 1,52 euros, ce qui représente des frais généraux de 0,51 euros par CD, soit 1.66 euros de moins que ce que dépensent les intermédiaires dans le système actuel ! Ceci nous ramène le prix du CD à 7,87 euros.
En France, pour un CD à 20EUR, on a donc grosso modo, d'après Ratiatium plus de 60% de bénéfices.
Ceux qui s'en mettent le plus dans les poches, ce sont les producteurs et les distributeurs.
Vendre un album numérisé via plateforme légale au même prix qu'un CD est donc complètement abhérrent, et sur ce point, il me semble qu'il n'y a aucun chiffre concernant la répartition des bénéfices. A la rigueur, si on me dit que sur les 1EUR par titre, 60% sont reversés à l'artiste, ça me choquerait peut-être moins.
En attendant, 20 EUR pour un CD, c'est énorme, et je répète que, comparé un CD d'une major à un CD d'indépendants, voire d'amateurs, produit en quantité bien plus faible, le prix du CD est largement inférieur... Complètement abhérrent, puisque il me semble bien que ce soit l'un des seuls secteurs économiques où c'est le cas.
Tolo.