Forest Ent a écrit:Attention : "à une échelle commerciale" ne signifie pas "de manière commerciale" !
Oui, c'est ce que je me suis dit aussi.
En fait, le problème est que "un logiciel
manifestement utilisé à une échelle commerciale pour la mise à disposition ou l'acquisition illicite d'œuvres ou d'objets protégés" ne veut rien dire du tout!
Pour moi, l'echelle sous-entend une certaine quantité, un certain volume. Dans ce cas une echelle commerciale peu signifier peu comme beaucoup, ça n'a pas de sens, "commercial" ne renvoyant pas à une quantité.
"à une echelle commerciale" n'est pas "à une grande echelle". C'est comme dire : t'en veux combien ? tu m'en mets rouge. Il n'y a pas de correspondance de sens entre les deux mots.
Quelqu'un a une meilleure interprêtation ?
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edit : Voici ce qu'en pense
Robert :
Fig. A l'echelle (de) : selon un ordre de grandeur.
suivent des exemples : à l'echelle nationale, à l'echelle de l'homme
V. mesure. "Un monde qui n'a de réalité définissable qu'à l'echelle des grandeurs moyennes qui sont les nôtres"
Commercial : qu a un rapport au commerce
Péj. Conçu, exécuté dans une intention lucrative, et pour plaire au plus grand public. "Un film commercial". "Une peinture purement commerciale".
Commerce : opération qui a pour objet la vente d'une marchandise, d'une valeur, ou l'achat de celle-ci pour la revendre après l'avoir transformée ou non
Fig. Trafic de choses morales. "Commerce honteux, infâme". "Il fait commerce de son nom"
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Même si la disposition ne veut rien dire (Conseil Constitutionnel, si tu me lis...), il faut bien l'interprêter.
Je pense qu'il faut y voir une référence à l'aspect lucratif de la chose. "A des fins commerciales", en somme.
Reserver les sanctions aux actes réalisés à des fins commerciales, c'est d'ailleurs ce que recommandait le
CSPLA dans son
compte rendu de la séance du 4 octobre 2001 (p. 13 : pour le CSPLA, la directive requiert de sanctionner les actes de fabrication et distribution ou de possession
à des fins commerciales de dispostifs litigieux)
Si le Sénat ne retouche pas ou ne supprime pas cette disposition (incompréhensible mais surtout dangereuse dans son principe de responsabiliser l'éditeur d'un logiciel pour l'usage qui en est fait par des tiers) , le Conseil Constitutionnel devra la censurer pour inintelligibilité