En tenant compte de vos remarques, voici ce que je compte proposer comme article pour ce petit journal. Encore une fois, toute critique constructive est la bienvenue.
- Qu'est-ce-qu'un logiciel libre ?
Il s'agit d'un logiciel qui est soumis à une licence libre (comme la « GNU-GPL(1) »), dont le « code-source » (
voir à côté) est visible et modifiable, en cela, il s'oppose aux logiciels dits « propriétaires ».
- Libre veut-il dire forcément gratuit ?
Pas nécessairement, une société peut faire payer des services en même que le logiciel (support technique). Néanmoins, dans les faits, c'est principalement le cas.
- À quoi sert un code-source disponible quand on ne sait pas programmer ?
Cela implique tout d'abord d'être à peu près assuré(e) qu'il n'y a pas de « code malfaisant »(2), c'est-à-dire de fonctions cachées destinées à dérober des informations confidentielles à l'insu de l'usager(e)s. En effet, des personnes indépendantes peuvent vérifier ce que fait réellement le programme. Cela permet aussi une détection plus facile des "bugs", une participation collective à l'amélioration du programme et la possibilité de reprendre un projet qui aurait été abandonné. Les usager(e)s y gagnent autant que les personnes sachant programmer.
- Qui créent des logiciels libres gratuits ?
Il s'agit principalement de passionné(e)s de l'informatique qui développent durant leur temps libre, de façon bénévole et sans intérêt financier. Certain(e)s peuvent être salarié(e)s d'associations ou de fondations lorsqu'il s'agit de postes importants (responsable sécurité etc.). Les logiciels libres gratuits ne sont pas soumis aux lois du marché, à la pression des délais infernaux, aux contraintes d'une hiérarchie subie ; il s'agit d'autogestion.
- Moi qui suis débutant(e) en informatique, j'utilise les programmes qui étaient déjà présents gratuitement sur mon ordinateur quand je l'ai acheté. Pourquoi changer ?
Lorsqu'on achète un ordinateur, il y a presque tout le temps des logiciels propriétaires pré-installés (Windows, Outlook, Word etc.) qui, contrairement aux idées reçues ne sont pas gratuits mais chers (entre 100€ et 300€), ce qui a augmenté le prix de l'ordinateur en conséquence. Il s'agit d'une pratique courante, pourtant illégale (« vente liée »). D'autre part, ce ne sont pas forcément les meilleurs logiciels. Internet Explorer et Outlook Express sont, par exemple, les plus attaqués par les virus. MS-Word lit mal ou ne lit pas les autres formats que le sien, ce qui pose des problèmes de compatibilité (par exemple, la mise en page de votre document sera perturbée sur un autre ordinateur). Mieux vaut utiliser les alternatives libres (voir le tableau des correspondances) qui permettent une certaine compatibilité, une sécurité et une pérennité.
- Les logiciels libres sont-ils meilleurs que les logiciels propriétaires ?
Oui et non. Chaque logiciel, libre ou propriétaire, est unique. Un logiciel libre peut être une alternative, meilleure ou moins bonne, à un certain logiciel propriétaire, mais ce ne sera jamais une stricte équivalence. Du point de vue philosophique et/ou économique, le libre sera meilleur ; point de vue performance et efficacité, c'est à l'appréciation de chacun(e).
- Si les logiciels libres gratuits pouvaient réellement remplacer les logiciels propriétaires payants, pourquoi tout le monde ne les utilise pas ?
Tout d'abord, parce que la plupart des gens ne les connaissent pas encore, les logiciels libres grand-public sont plus récents. Aussi, ils comptent sur le bouche-à-oreille pour se développer, et non sur un marketing publicitaire agressif, ce qui est plus lent (mais plus sûr) pour s'installer dans les moeurs. À vous de les faire de connaître à vos proches.
- Puis-je prêter voire graver le CD « bureau libre » donné par ma fac ?
Bien sûr, c'est même conseillé ! Plus vous le ferez, plus le logiciel libre se répandra. La seule obligation est de ne pas en faire un commerce « lucratif » (vous pouvez tout de même demander 1€ ou 2€ pour le CD vierge et la gravure...). Pour information, copier un logiciel propriétaire, lui, est passible de 2 ans d'emprisonnement et de 150.000€ d'amende ; sanction maximale théorique, mais qui, contrairement aux croyances, donne fréquemment lieu à des condamnations surtout dans les petites et moyennes entreprises (voir le site
www.bsa.org/france qui se vante du nombre de condamnations).
1. Écrite par Richard Stallman, fondateur de la FSF (Free Software Foundation), la GNU General Public Licence est la licence dite « libre » la plus utilisée. Il existe d'autres licences libres pour les logiciels (BSD etc.) mais aussi dans d'autres domaines (Creative Commons, dans l'art, la musique, l'écriture par exemple)
2. Par exemple, des logiciels de cryptographie avaient par exemple des « portes dérobées » pour permettre de décrypter des messages confidentiels. On a découvert que l'on pouvait récupérer facilement dans les .doc de Word® des passages qui avaient été effacés (bravo s'il s'agissait de données sensibles !). Windows Media Player® quant à lui espionne via des « DRM » certains formats de morceaux de musique afin de vérifier que vous l'avez bien acheté sur une plate-forme légale. Ce ne sont que quelques exemples des dérives des logiciels propriétaires.