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L'Open Source n'est pas bien différent du propriétaire...

Le Libre soulève de nombreuses questions, notamment sur la vente liée, les verrous numériques, les libertés numériques.., Parlons-en avec écoute et respect de l'autre.

Mer 12 Oct, 2005 10:56

Vu sur le journal du net, cette excellente interview qui ouvre de nombreuses réflexions :

Fondateur de plusieurs entreprises de développement libre, Emmanuel Raviart insiste sur la spécificité d'une démarche qu'il distingue clairement de l'Open Source...


Lire la suite :

http://developpeur.journaldunet.com/itws/itw-entrouvert-emmanuelraviart.shtml

On peut ne pas être d'accord avec cette réflexion, mais je ne suis pas loin d'être d'accord avec lui car cela éviterait à de nombreux projets de disparaitre ou de repasser par la case "non libre" (cf http://forum.framasoft.org/viewtopic.php?t=10785 ).

Cela montre également que ce marché est assez mûr pour se poser la question de sa pérénité.
Invité

Mer 12 Oct, 2005 15:53

En même temps ses exemples sont assez rigolos. Il dit : « En France, les créatrices du compilateur Ada libre (ndr : GNAT, par AdaCore), ou en encore Disruptive Innovations avec Nvu, sont des preuves que l'on peut avoir une véritable démarche libre en France. »

Alors que Gnat Pro, édité par AdaCore, a obtenu la lanterne rouge à notre benchmark de logiciels « libres »...
AntoineP

Messages : 1038

Jeu 13 Oct, 2005 09:24

Pourquoi pas pour ton exemple...mais tu es d'accord qu'un exemple ne fait pas une généralité, non ?

Et par ailleurs, sans vouloir critiquer le benchmark en question (qui est bien construit), tout test est relatif...non ?
Invité

Jeu 13 Oct, 2005 13:56

Pour avoir travailler avec manu, je sais qu'il considère normal pour un code GPL qu'un industriel diffuse le logiciel sans trop dire que c'est du GPL en espérant que personne demande les sources. Il explique que c'est conforme à la GPL, c'est vrai par rapport au texte de la licence, mais c'est assez éloigné des pratiques de diffusion de code sous GPL. J'ai fait un driver pour le noyau linux 2.2 qui n'était pas binaire et que vous ne trouverez jamais dans les sources de linux. Il est éxigeant sur la licence (il est pro GPL copyleft), mais si le libre n'est pas une question de licence mais d'organisation, pourquoi ne pas utiliser aussi la licence BSD ?

Néanmoins même si il rejoint les propos de libroscope j'ai jamais réussi sur un plan pratique à être d'accord avec lui. C'est un peu comme si les organisations et les méthodes de travail qu'il implémentait dans la vraie vie déviait avec un biais systématique de l'intention. Sa vision à mon avis est une superposition d'intentions qui mêlent code, libre et politique, et surtout il a des éxigences élevées. Et il fait parfois le grand écart pour que tout rentre dans la boîte ce qui donne d'un coté une éxigence d'éthique forte (la GPL) et une réalisation autre (l'acceptation que le code ne soit pas diffusé).

Depuis que je ne fréquente plus les ultras du libre (alcove, easter eggs) je publie bien plus de code libre et mes clients me font confiance et se font "contaminer" plus facilement bien que je pousse très peu pour que le libre rentre (si il est pas adapté je vais pas aller vers l'échec non plus, hein ?).

Les démarches de changements d'organisation doivent être évolutives et non révolutionnaires, c'est la ma principale divergence avec Emmanuel : on n'a pas un devoir d'éducation (se placer en tant que prof) qui connaît ce qui "va bien" et qui va tout changer, mais une démarche d'accompagnement (marcher avec les gens, et prendre le risque de sauter sur les mines) qui permet d'admettre que le libre est parfois pas la solution. Plutôt que d'arriver avec des outils des incantations (mettez sous GPL, utilisez des bugtrackers publiques), je préfère que les gens trouvent se posent des questions clés quitte à ce qu'ils répondent par la négative.

C'est bizarre, mais justement, plus le temps passe plus je me sens proche des communautés BSD françaises (dites open sources) qui ont justement un doute et une humilité qui laisse ouvert les portes au dialogue et à l'évolution, et plus ils se questionnent, plus paradoxalement, ils isolent un noyau de choses sur lesquelles ils pensent pouvoir s'appuyer et qu'on pourrait appeler les valeurs du logiciel libre.

Plus le temps passe plus je trouve que la tendance GPL du logiciel libre se fige dans un dogmatisme où les intentions initiales généreuses (partage de l'information, éducation, retour du savoir à tous, transparences) divergent de plus en plus de la pratique et de l'organisation (logique de statut, amour du secret et contrôle).

En conclusion, jugez les gens sur ce qu'ils font et non ce qu'ils semblent être. Par exemple : quelle est la légitimité de notre benchmark dans l'absolu ? Aucune, par contre la démarche que les lecteurs ont j'espère eu est de se questionner sur les étiquettes : est-ce qu'il suffit qu'un logiciel se déclare libre pour être libre ? Est-ce qu'une organisation est libre parce qu'elle se déclare comme t'elle. Dans un environnement non hiérachisé, la réponse ne peut venir que du débat ouvert car si il se ferme à des experts, le libre deviendra une idéologie de plus à mettre sur l'étagère des grands gachis. Ce n'est pas à un journal, une entreprise un codeur de dire ce qui est libre, c'est le rôle de tous ceux que ça intéresse de débattre pour qu'il survive.

PS pour ceux qui veulent débattre si vous êtes pas d'accord avec moi considérez que c'est un indice fort comme quoi vous avez tort.
http://libroscope.org le site des Femmes libres.
jul

Messages : 41
Géo : Pontoise (Vexin Français)

Ven 14 Oct, 2005 09:23

jul a écrit:Pour avoir travailler avec manu, je sais qu'il considère normal pour un code GPL qu'un industriel diffuse le logiciel sans trop dire que c'est du GPL en espérant que personne demande les sources. Il explique que c'est conforme à la GPL, c'est vrai par rapport au texte de la licence, mais c'est assez éloigné des pratiques de diffusion de code sous GPL.


C'est malheureusement toujours le même débat : il y a le texte et d'un autre côté l'état d'esprit.

Ici en l'occurence, le raisonnement est assez "subtil" mais quelque peu injuste et je dirais même, opportuniste (en fonction du sens du vent ?)

jul a écrit:Depuis que je ne fréquente plus les ultras du libre (alcove, easter eggs) je publie bien plus de code libre et mes clients me font confiance et se font "contaminer" plus facilement bien que je pousse très peu pour que le libre rentre (si il est pas adapté je vais pas aller vers l'échec non plus, hein ?).

Les démarches de changements d'organisation doivent être évolutives et non révolutionnaires, c'est la ma principale divergence avec Emmanuel : on n'a pas un devoir d'éducation (se placer en tant que prof) qui connaît ce qui "va bien" et qui va tout changer, mais une démarche d'accompagnement (marcher avec les gens, et prendre le risque de sauter sur les mines) qui permet d'admettre que le libre est parfois pas la solution. Plutôt que d'arriver avec des outils des incantations (mettez sous GPL, utilisez des bugtrackers publiques), je préfère que les gens trouvent se posent des questions clés quitte à ce qu'ils répondent par la négative.


Ca, j'apprécie.

Depuis près de 20 ans que fais de l'info à titre professionnel, j'ai toujours considéré que le conseil primait avant tout et que le client devait trouver la solution qu'il cherchait.

Nous sommes des professionnels avec un devoir de conseil, pas de ayatollah bornés près à tout pour faire passer "notre" vision des choses.

On apprend autant, si ce n'est bien plus des autres : non seulement ça ne coûte rien, mais ça permet de surcroît de dépanner et de conseiller les autres !

jul a écrit:Plus le temps passe plus je trouve que la tendance GPL du logiciel libre se fige dans un dogmatisme où les intentions initiales généreuses (partage de l'information, éducation, retour du savoir à tous, transparences) divergent de plus en plus de la pratique et de l'organisation (logique de statut, amour du secret et contrôle).


Ah l'éternel "savoir" jalousement gardé par les informaticiens "d'en haut".

Je me bats pour piquer sur ce point car je trouve que cela se répend de trop...mais ce sont les vieux démons qui reviennent (déjà, il y a 20 ans, les informaticiens savaient, les autres étaient des imbéciles).

Le libre est un concept formidable, espérons qu'il ne deviennent pas un "ancien concept qui était formidable".

jul a écrit:PS pour ceux qui veulent débattre si vous êtes pas d'accord avec moi considérez que c'est un indice fort comme quoi vous avez tort.


Tu aurais pu t'abstenir car cette phrase illustre parfaitement le "j'ai raison, taisez-vous"... :(
Invité

Ven 14 Oct, 2005 09:41

jul a écrit:
PS pour ceux qui veulent débattre si vous êtes pas d'accord avec moi considérez que c'est un indice fort comme quoi vous avez tort.

Tu aurais pu t'abstenir car cette phrase illustre parfaitement le "j'ai raison, taisez-vous"... :(

Je crois que c'était de l'ironie ;) C'est une manière aussi de rappeler que les débats sont souvent enflammés entre personnes passionnées, et que débats ne veut pas dire kermesse ou réunion d'autosatisfaction. Quand on pense avoir un petit quelequechose d'intéressant à promouvoir, il est logique d'admettre qu'on perd un petit peu d'objectivité. La seule chose c'est de pas trop en perdre.
http://libroscope.org le site des Femmes libres.
jul

Messages : 41
Géo : Pontoise (Vexin Français)

Ven 14 Oct, 2005 10:11

jul a écrit:
jul a écrit:
PS pour ceux qui veulent débattre si vous êtes pas d'accord avec moi considérez que c'est un indice fort comme quoi vous avez tort.

Tu aurais pu t'abstenir car cette phrase illustre parfaitement le "j'ai raison, taisez-vous"... :(

Je crois que c'était de l'ironie ;) C'est une manière aussi de rappeler que les débats sont souvent enflammés entre personnes passionnées, et que débats ne veut pas dire kermesse ou réunion d'autosatisfaction. Quand on pense avoir un petit quelequechose d'intéressant à promouvoir, il est logique d'admettre qu'on perd un petit peu d'objectivité. La seule chose c'est de pas trop en perdre.


On est ok :wink:
Invité


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