partins a écrit:Thétis a écrit:Partins, on appelle ça communément avoir des couilles et agir dans le cadre de la désobéisence civile
Je peux te retourner l'argument, même su je n' approuve pas du tout la réaction du paysan.
S'opposer seul à 150 personnes qui viennent chez toi pour rendre invendable ta récolte, n'est-ce pas "avoir des couilles" ? Pour moi il est clair qu' il en a plus que ses attaquants qui sont venus en masse. Un contre 150, cela ne manque pas de panache après tout.
Je trouve que l'effet de division est bien réussi. Paysans contre paysans, les créateurs des chimères sont en train de réussir leur coup...
"Agir dans la cadre de la désobéissance civile": ce concept est merveilleux, il peut justifier tout type d'action.
Restons dans le Sud-Ouest, les chasseurs à la palombe font de la résistance civile parce qu'ils s'opposent à un réglement inique qui leur vient de Bruxelles sur les dates d'ouverture et de fermeture.
Les éléveurs des Alpes qui s'opposent au loup et ceux des Pyrénées qui s'opposent à l'ours (tout syndicats agricoles confondus, FNSEA comme confédération paysanne) jugent la loi inique et s'y opposent par des moyens punis par la loi. La aussi, désobéissance civile ...
Et on peut en trouver des dizaines d'exemples de ce type en dehors du monde agricole ou rural....
Je ne trouve pas ça drôle. Si on mène ce fil en citant tous les désaccords entre groupes sociaux, on ne va que se disperser, tout comme le fait la société, d'ailleurs, si on regarde avec un peu de recul. Je parie qu'on peut être pour la chasse à la palombe, tout en étant contre la prolifération incontrôlée des
OGM.*Un autre point sur lequel j'aimerais avoir tes lumières: pour l'instant dans le cades de la désobéissance civile, les opposants s'attaquent à l'état, aux pouvoir public ou à ceux qui le représentent, mais pas à de vulgaires citoyens. Dans le cas qui nous intéresse, c'est une opération commando contre un citoyen. N'est-ce pas le début d'un conflit entre civils ? c'est bien comme cela qu'ont commencé les guerres civiles. On n'en est pas là, mais attention ....
C'est l'état, actuellement, qui est dans l'illégalité, vis-à-vis de la réalité des contrôles, et vis à vis des voisins européens. Ce qui prime n'est pas le droit de l'état, mais la pérennité de la vie, de toute manière.
Quand les palombes, les loups et les ours sont menacés de disparition, il faut y faire quelque chose.
Si une invention peut causer des bouleversements tels qu'ils seront irréversibles, il faut y faire quelque chose. Même "n'importe quoi"
pourrait se justifier.
Thetis a écrit:Peut-être crois-tu que tout ceux qui sont contre les OGM en plein champs ne sont que de stupides idiots, qui vont en plus se faire botter le cul par des paysans génétiquement modifiés en "super-paysans".
Je dis seulement que les faucheurs jouent aux apprentis sorciers et que tout cela va mal se terminer car les enjeux ne sont pas les mêmes entre un chercheur qui de toutes façons continuera à recevoir son salaire et un paysan qui ne vit que grâce au fruit de son travail. La différence est de taille et explique qu'un paysan qulequ'il soit, producteur d'OGM, conventionnel ou bio n'appréciera jamais de voir le fruit de son travail détruit.
Ce sont les faucheurs maintenant qui jouent aux apprentis sorciers ? C'est la meilleure celle-là !
Et le paysan ne vit que par son travail ? Ah bon ??? Tu ignores que le paysan conventionnel, qu'il soit cultivateur ou qu'il soit éleveur, ne pourrait rien maintenir du tout sans les primes ?
-prime à l'herbe
-prime vache allaitante
-prime pour jachères
-primes pour maïs sec
-primes pour maïs humide
-*** je ne les sais pas toutes... prime haute et très haute montagne, etc...
en 1996 la plus grosse prime à l'hectare était pour le soja : 5000 francs par hectare. Je connaissais un cultivateur bio qui en avait presque 100 hectares... (je sifflote... )
Bien sûr, son soja bio ne partait pas à la poubelle...
Est-ce que tu te rappelles il y a quelques années les manifs d'agriculteurs qui déversaient du fumier devant l'Élysée ? et les tracteurs qui montaient à Paris, et...
Un an après, plus rien. Pendant ce temps, les agriculteurs attendaient les primes. L'ADASEA, qui s'occupe d'instruire les dossiers pour les primes, ne savait pas répondre à leur question : "quand les primes vont-elles être versées ?".
Au bout de 6 mois, ils devaient emprunter à la banque. Au bout de un an, les primes avaient été versées. Durant toute cette période, plus de manifestations....
Pour en revenir au paysan qui ne laisse pas d'autres paysans détruire son travail, c'est naturel, on touche à ce qui sort "de ses mains", enfin, ce qui est passé dans ses mains au bout de la chaîne de production industrielle.
Je n'ai pas d'autre commentaire à faire là-dessus, hormis que c'est très futé de se servir de quelques paysans pour aller contre l'intérêt de tous.
Thetis a écrit:Tu crois aussi peut-être que si un faucheur d'OGM se fait tuer par un paysan en colère ce sera bien fait parce qu'il l'aura cherché en arrosant sa récolte d'eau colorée et en prévenant la culture cachée d'OGM telle que la France la pratique actuellement en dépit des rappels à l'ordre de l'Europe, que le mouvement va dépèrir parce qu'ils auront tous peur devant l'auto-justice paysanne?
Je ne justifie pas les réactions des paysans agressés, mais je dis attention. A force de les pousser à bout, certains vont péter les plombs et des dérapages pires que celui du WE dernier ne sont pas à exclure. Cf la manifestion de cette semaine à Lugos organisée par des agriculteurs en soutien au paysan agressé. Ils ont réuni deux fois plus de personnes que les faucheurs volontaires la semaine dernière. Cf le communiqué de l' AFP trouvé sur Pleinchamp, communiqué qui n'a pas ou peu été repris:
Des agriculteurs manifestent face aux opérations anti-OGM
(AFP - 09/11/06)
Ça a été repris. 209 entrées sur Google, 70 entrées sur Alltheweb.com, et je n'ai pas regardé les autres.
Les agriculteurs s'étaient rassemblés, dans le calme, devant la mairie pour « soutenir M. Giblet, dire halte au terrorisme agricole, exprimer leur ras-le-bol face aux exactions des extrémistes anti-OGM, rappeler la légalité de la culture de maïs BT en France et revendiquer le droit des agriculteurs de choisir leur mode cultural ».
Il est clair que les faucheurs prennent des risques. Tu ne peux pas dire le contraire.
Oui, ils prennent des risques à titre personnel, pour la sauvegarde de tous, alors que l'état, lui, prend des risques à titre collectif, au mépris des intérêts de tous.
*prolifération incontrôlée des
OGM.*http://yonne.lautre.net/article.php3?id_article=1567 Attac France Communiqués Après vingt ans d¹hypocrisie, évaluons réellement les OGM
mercredi 20 septembre 2006
par A
Communiqué de Presse
Après vingt ans d¹hypocrisie, évaluons réellement les OGM
Ce mercredi 20 septembre 2006, la Commission du Génie Biomoléculaire (CGB) fête ses vingt années d¹existence.
Initialement créée par les ministres en charge de l¹agriculture et de l¹environnement, cette commission d¹experts a pour mission d¹« /évaluer, au cas par cas et avant toute autorisation, les risques pour la santé publique et l’environnement, liés à la dissémination d’organismes génétiquement modifiés (OGM)/ » (1).
Or, depuis sa mise en place, la CGB s¹est contentée de valider la quasi-totalité des dossiers préparés par les seules industries biotechnologiques demandeuses d¹agréments, sans que ses avis ne s¹appuient sur la moindre étude indépendante ou contre-expertise scientifique (2). De plus, les conditions qui auraient permis une véritable analyse des données fournies par les industriels n¹ont jamais été remplies. Comme l¹affirme la Commission Européenne devant l¹Organisation Mondiale du Commerce (OMC), /« les informations réclamées sont douteuses, peu abondantes, ont été livrées sur plusieurs années, et ne sont pas convaincantes/ » (3). Ceci n¹a rien d¹étonnant, puisque les dispositifs juridiques liés aux brevets sur les OGM rendent toute diffusion d¹étude scientifique approfondie inconcevable pour les industriels.
Après vingt ans de simulacre d¹évaluation, il est temps que la CGB ou tout nouvel organisme destiné à assumer la même fonction mette en ¦uvre un mode de nomination de ses membres qui évite dorénavant tout conflit d¹intérêt (4). Attac propose, par exemple, que les membres d¹une telle commission soient élus suivant le modèle des Conférences de Citoyens (5). Cette CGB « de deuxième génération » exigerait des multinationales le financement de toutes les études nécessaires pour évaluer réellement l¹impact des OGM sur la santé et l¹environnement, ainsi que leurs conséquences socio-économiques pour les différents acteurs de l¹agro-alimentaire. Ces études seraient menées par des laboratoires indépendants.
En l¹absence d¹un tel dispositif, Attac réaffirme l¹urgence d¹un moratoire sur toute introduction d¹OGM dans les champs et dans l¹alimentation.
Attac France
Montreuil, le 19 septembre 2006
Contact : Aurélien Bernier 06.73.05.87.60
abernier@attac.org(1)
http://www.ogm.gouv.fr/experimentations ... gb/CGB.htm(2) Depuis 1993, seulement 2 dossiers sur 326 n¹ont pas reçu l¹agrément de la CGB. Voir le rapport d¹activité de la CGB (1997-2005), Ministère de l¹Agriculture et de la Pèche :
http://www.ogm.gouv.fr/experimentations ... b/CGB_rapp orts_activite.htm
(3) « Measures affecting the approval and marketing of botech products (DS291, DS292, DS293) ». Comments by the European Communities on the Scientific and Technical Advice to the Panel, Genève, 28 janvier 2005.
(4) A ce sujet, relire l¹exposé introductif de Jacques Nikonoff, Président d¹ATTAC, à la conférence de presse organisée par la coordination des députés Attac de l¹Assemblée Nationale le 4 février 2003 :
http://www.france.attac.org/article.php3 ?id_article=1780Rapport Attac sur les membres de la CGB
(5)
http://adonnart.free.fr/doc/citoy/confcit6.htm#07