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Page 1 sur 21, 2 SuivantLicences Creative Commons : le bon et le moins bon

Image Libérer les logiciels et tout autre contenu, comment adopter une Licence Libre ? (GNU GPL, Art Libre et Creative Commons).
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Dim 03 Oct, 2004 17:50

Salut,

On a un excellent exemple, sur Framasoft lui-même, de la mauvaise utilisation des licences Creative Commons. Il s'agit de "juste pour s'amuser", traduction bénévole d'un texte original en anglais. Une traduction est par nature perfectible et ne demande qu'à être améliorée. Mais elle est ici placée sous une licence "Creative Commons nc-nd", qui interdit les oeuvres dérivées. La traduction est donc figée dans sa forme actuelle et ne peut pas être améliorée par quelqu'un d'autre que le traducteur original.

Conclusion : choisissez bien vos licences. :wink:

Amicalement

Antoine.
AntoineP

Messages : 1038

Dim 03 Oct, 2004 19:15

salut Antoine,

amusant comme exemple : c'est l'auteur lui mm qui a choisi sa licence by-nc-nd (trad: attribution - non commercial - pas de travaux dérivés). POur s'en assurer, il faut 2 clics : le premier sur l'url d'origine -qui amène sur le site de Patrick Mazeris, le second sur la licence de l'auteur - qui donne by-nc-nd.

En publiant son texte, nous avons respecté les termes de la licence qu'il avait lui mm choisie.

Bon, cette réponse est un peu facile. Pas la peine d'en rajouter en glosant sur la perfecibilité des oeuvres intellectulles en général et des traductions en particulier, on n'est pas des trolls.

Plus sérieusement, quelques éléments en rafale (à développer) :

1. Chacun reste libre de choisir la licence qui lui convient. Plusieurs licences plus ou moins libres existent, chacunes ont leurs avantages et inconvénients, qu'ils soient connus ou à découvrir. Le tout est de prendre une décision en connaissance de cause.

2. Les licences CC présentent un premier avantage unique que n'ont pas les autres : c'est du droit simple (pas simplet hein ?) Ce produit juridique a été voulu pour le plus grand nombre, sans complication inutile, et hormis le cas de la licence nc qu donne lieu à des débats théoriques et juridiques, ces licences fonctionnent correctement.

3. [avis perso] La licence nc-nd est utile dans un but 'défensif', avec une volonté de protection forte : certains auteurs ne veulent pas prendre le risque de perdre le contrôle d'une oeuvre dans une sphère commerciale, tout en acceptant de la partager avec des lecteurs. Certains auteurs préfèrent refuser a priori toute utilisation commerciale de leur oeuvre et en perdre le contrôle réel, même en contrepartie d'une protection juridique qui sera efficace un jour.

C'est sûr, cette attitude n'est pas dans le droite ligne de la pure orthodoxie des licences libres au sens GNU/GPL, qui posent un principe de partage pour tous et qui privilégient la dissémination. MAIS ce n'est pas pour autant une connerie monumentale, et cette licence repose sur des valeurs essentielles de partage et de coopération.

Il ne faut pas oublier qu'une licence est une série d'autorisations/interdictions a priori, c'est à dire sans avoir à demander à l'auteur. Mais rien n'interdit les dérogations qui peuvent être accordées a posteriori, après s'être assuré de la 'moralité' ou de la compétence de celui qui souhaite reprendre ou compléter un travail.

La protection par le droit est une protection relativement sophistiquée, qui n'est pas naturelle à la raison. Chacun son rythme, chacun sa confiance en l'Humanité. Je leur jetterai bien la première pierre, mais je ne sais plus ce que j'en ai fait là.[/avis perso]

4. Partant du principe qu'il n'y a ques les imbéciles qui ne changent pas d'avis, et à supposer que nous soyons un peu con-cons sur ce coup là, c'est un sujet qu'on suit avec beaucoup d'attention. Il s'agit il de de concepts et d'applications nouveaux, d'un droit nouveau, de problématiques émergentes. Il sera plus facile dans 10 ou 20 ans de porter un avis définitif sur ces licences. D'ici là, on expérimente, on cogite, et on met de l'information sur les LL à disposition du plus grand nombre, tous les jours.

amicalement,

LS. / laurent.
LS2

Messages : 10

Dim 03 Oct, 2004 21:54

LS2 a écrit:salut Antoine,

amusant comme exemple : c'est l'auteur lui mm qui a choisi sa licence by-nc-nd (trad: attribution - non commercial - pas de travaux dérivés).


J'avais bien compris, c'est à ce choix que je faisais allusion. :wink:
D'ailleurs en poussant un peu loin ce choix est lui-même étrange puisque l'article original (à savoir l'extrait en anglais publié sur linux.com) est "Used with Permission. All rights reserved.", ce qui veut dire en substance que l'on n'a aucun droit particulier, pas même celui de faire une traduction, et encore moins de dire que tout le monde a le droit de le recopier. Bref.

Ici c'est surtout le côté non-modifiable qui me semble criticable, une clause non-commerciale pouvant éventuellement se justifier dans certains cas.

a+

Antoine.
AntoineP

Messages : 1038

Dim 03 Oct, 2004 23:07

Bonsoir .

AntoineP a écrit: Une traduction est par nature perfectible et ne demande qu'à être améliorée.


Pas sûr. Essayons de définir des relations de proximité. Peut-on dire :

- une documentation est par nature perfectible et ne demande qu'à être améliorée
- une dépêche de presse est par nature perfectible et ne demande qu'à être améliorée
- un roman est par nature perfectible et ne demande qu'à être améliorée
- une traduction est par nature perfectible et ne demande qu'à être améliorée

Tu vois que la réponse ne peut être aussi franche dans tous les cas et de la même manière pour tous. Un traducteur n'est pas nécessairement dans un rapport de servilité technique par rapport au texte en langue originale. Il peut considérer que des traductions peuvent être autres et pas nécessairement meilleures que la sienne.

Amitiés,

Pierre
piotrr

Messages : 22
Géo : Paris, 20ème

Dim 03 Oct, 2004 23:50

re-,

D'ailleurs en poussant un peu loin ce choix est lui-même étrange puisque l'article original (à savoir l'extrait en anglais publié sur linux.com) est "Used with Permission. All rights reserved.", ce qui veut dire en substance que l'on n'a aucun droit particulier, pas même celui de faire une traduction, et encore moins de dire que tout le monde a le droit de le recopier. Bref.

Ici c'est surtout le côté non-modifiable qui me semble criticable, une clause non-commerciale pouvant éventuellement se justifier dans certains cas.


oui en non ...

1. non Open content est une licence documentaire qui permet (en gros) la libre diffusion et modification des contenus, en contrepartie du respect du droit moral de l'auteur (citation), du respect de la gratuité et du maintien de la licence. Les utilisations à titre professionnel ou commercial des contenus placés sous open content restent soumises au droit d'auteur classique (demande d'autorisation + contrepartie financière à négocier). (Traduction officieuse de Djalil Chafaï ici)

La licence Open content n'est pas très différente de la licence CC nc, qui n'autorise pas les exploitations commerciales libres.

C'est pour cette raison que la FSF (qui incarne l'orthodoxie du Libre) considère que la licence open content n'est pas libre ou plus précisément non compatible avec la GNU/GPL, en raison des restrictions à la commercialité. (voir licences non libres de documentation)

2. oui C'est vrai que le traducteur aurait du conserver la licence d'origine et placer sa traduction sous open content. Et c'est également vrai que la lience choisie ajoute une restriction qui ne figurait pas dans l'oeuvre originale : l'interdiction de travaux dérivés.

3. nuances A partir de là, c'est chacun sa conclusion.

Perso je serai nuancé :

- le traducteur (Patrick Mazeris) me semble de bonne foi : la licence choisie est globalement dans l'esprit de la licence d'origine, à l'exception de l'interdiction des travaux dérivés sur la traduction. C'est effectivement dommage pour son texte qu'il ait interdit les améliorations, mais bon, rien n'empêche de faire une nouvelle traduction à partir du texte d'origine, tant pis pour l'amélioration de celle ci. Solitude et forkitude sont dans un bateau ...

- le choix d'une licence et la notion de travail dérivé sont des notions pas simples pour qui s'y intéresse modérément. Je ne sais pas dans quelle mesure on doit en vouloir à un type de bonne volonté d'avoir mal lu une licence, et d'avoir voulu lui en substituer une autre plus simple d'accès à ses yeux.

- reste le coeur du pb, les travaux dérivés. Il faut quand mm être furieusement évolué pour accepter que son travail puisse être repris par on ne sait qui, on ne sait quand, pour faire on ne sait quoi, et l'accepter avec confiance. C'est vrai que lorsqu'on ferme cette possibilité, les notions de solidarité et de partage sont nettement plus ténues. Mais bon, chacun son rythme, chacun sa pierre.

amicalement,

LS. / laurent.
LS2

Messages : 10

Lun 04 Oct, 2004 00:09

Un traducteur n'est pas nécessairement dans un rapport de servilité technique par rapport au texte en langue originale.


Heu... un bon traducteur est justement quelqu'un qui sait mettre sa créativité suffisamment en veilleuse pour respecter le texte traduit. Les exemples de mauvaises traductions sont souvent des cas où le traducteur a laissé libre cours à ses envies et déformé l'esprit ou le ton du texte original.

Bref, ce que tu appelles le rapport de servilité technique me semble au contraire assez important ! Si le traducteur veut faire passer ses impressions personnelles, il peut ajouter un préambule ou des notes du traducteur, mais il est toujours très énervant de constater qu'une traduction qu'on a lu comporte des changements de sens ou de style par rapport au texte original. Le traducteur est dans un rapport de confiance avec le lecteur qui ne maîtrise pas bien la langue d'origine, il est pénible qu'il outrepasse son mandat pour imposer subrepticement sa propre vision des choses. (précision : il s'agit d'une réflexion d'ordre général, pas d'un jugement sur la traduction dont on parle ici)

Il peut considérer que des traductions peuvent être autres et pas nécessairement meilleures que la sienne.


Oui, mais c'est quand même une perte de temps monstrueuse que de devoir recommencer à zéro si l'on n'est pas satisfait d'une traduction, sauf si vraiment tout est à y jeter.

Dans les exemples que tu donnes il y a trois catégories :

- la traduction, qui est la retranscription d'un texte original dans une langue différente en préservant au maximum le sens et le style

- la documentation et la dépêche de presse, qui s'efforcent (si elles sont honnêtes :wink:) de rapporter fidèlement des éléments objectifs du réel

- le roman, qui est une création littéraire reflétant avant tout le sens que l'auteur a du réel et des situations

Bref, cette liste me semble être classée par ordre décroissant de la nécessité de servilité technique, avec la traduction en tête et le roman en queue. Plus la servilité technique est grande, plus l'apport de modifications est utile et pertinent.

Amicalement

Antoine.
Dernière édition par AntoineP le Lun 04 Oct, 2004 00:23, édité 2 fois au total.
AntoineP

Messages : 1038

Lun 04 Oct, 2004 00:19

Coupons un peu les cheveux en quatre :wink:

LS2 a écrit:1. non Open content est une licence documentaire qui permet (en gros) la libre diffusion et modification des contenus, en contrepartie du respect du droit moral de l'auteur (citation), du respect de la gratuité et du maintien de la licence.


Je ne suis pas sûr que le texte original soit placé sous licence Open Content... Le pied de page de Linux.com dit bien "Released under the Open Content License unless otherwise stated."
Mais justement, la mention "Exclusive excerpt courtesy of HarperCollins Publishers. Used with Permission. All rights reserved." au début du texte reproduit semble bien correspondre à ce "otherwise stated". Bref, il y a des chances que le pied de page soit une mention automatique énonçant les conditions d'utilisation par défaut pour les contenus originaux de Linux.com, mais qui ne s'applique pas ici car la licence a été fixée par l'éditeur du livre dont un extrait est reproduit.

a+

Antoine.
AntoineP

Messages : 1038

Lun 04 Oct, 2004 00:55

re-,

bien vu : le bouquin n'a apparamment pas été publié sous licence libre, ni open content ni aucune autre. L'intro est publiée sur linux.com avec l'autorisation de l'éditeur, mais sans plus. La mention open content est apparamment un pied de page standard du site.

DONC on dirait bien qu'on est sous le régime classique des droits d'auteurs (non 'libre')

DONC la traduction ne peut être publiée sous CC, ni sous aucune autre licence sans l'accord de l'éditeur (OEM pour la version française)

(donc il faut toujours vérifier ses sources sinon on a effectivement l'air de cons)

Merci pour ce beau lièvre Antoine, on recoupe des cheveux quand tu veux :-))

A++LS. / laurent.
LS2

Messages : 10

Lun 04 Oct, 2004 07:34

La licence Open content n'est pas très différente de la licence CC nc, qui n'autorise pas les exploitations commerciales libres.


Question : quelle licence n'autorise pas les exploitations commerciales libres ? La licence open ou la licence CC nc ? Selon la phrase, c'est la licence Open... :twisted:
ch0u13z

Messages : 200

Lun 04 Oct, 2004 09:15

réponse : les 2

A+LS.
LS2

Messages : 10

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