Personnellement je n'ai jamais trop cru aux vertus de la pédagogie constructiviste et autres apprentissages dépendants de (trop) près de l'informatique. Cela à cause de ce que les néo-pédagogues (accompagnés de leur novlangue habituelle) ont réussi à théoriser par des arguments au ras des paquerettes.
Dans le cadre de ce post, je pense qu'il faut plutôt apprendre l'informatique (et au moins quelques bribes de programmation) que d'apprendre
par l'informatique.... tout comme apprendre à lire, écrire et compter se fait par les livres, l'écriture et l'apprentissage répétitif des tables de multiplication.... sans oublier le rêve et la flânerie si propices à l'esprit.
Oui, j'ai tendance à raisonner en "vieux schnock" mais quand je vois des étudiants de première et seconde année qui savent à peine ânoner un texte sans buter à chaque bout de ligne ou à chaque mot inconnu, ou pire, savent à peine écrire une phrase avec une syntaxe compréhensible, personnellement, je m'attriste.
Le sujet de ce post est très interressant. Pourquoi n'apprend-on plus aux élèves à programmer? pourquoi, en revanche, leur vante-t-on les mérites d'internet pour finalement les rabrouer à chaque fois qu'il font du copier-coller bête et méchant dans leurs TPE ou devoirs maison? On n'est pas si loin d'une forme de skizophrenie à l'EN
La réponse est simple : si les éleves ne savent pas adopter une syntaxe grammaticale correcte (qui est l'expression même de ce que l'élève réussit à lier une pensée structurée à l'écrit) comment peut-on attendre d'eux une syntaxe informatique correcte? (Le fameux "Syntax Error" en Basic, vous vous souvenez?
)
Pour le coup la comparaison se tient (car on ne peut pas tellement adopter le même réisonnement concernant l'apprentissage d'une langue étrangère).
Ce plan avait était une ruine pour l'état car les machines (MO5 TO7) étaient complètement obsolètes après quelques années.
Oui, mais il fallait contribuer à remonter les finances de Thomson, non?
J'ai personnellement eu la chance (promotion 1975):
- d'avoir un T07 à la maison
- de travailler sur des MO5 (basic) à l'école primaire
- de travailler le basic au collège sur des Olivetti
- d'avoir un Atari à la maison
- de travailler sur des PC (je ne sais plus la réf.) au lycée
- d'avoir un pentium I dès le début de mes études ...
Je crois qu'à la différence des MSNistes que sont devenus des générations de collégiens et de lycéens d'aujourd'hui, j'ai pu, avec d'autres, suivre pas à pas la multiplication des ordinateurs par foyers durant ces 20 dernières années. Par conséquent aussi j'ai pu participer à l'apprentissage collectif de "l'ordinateur", savoir en gros (en très gros même) ce qu'est un programme, et surtout je n'ai pas été habitué à un seul type d'ordinateur (PC) avec un seul type d'OS (Windows). En somme, j'ai fait partie de ceux qui savent que si Microsoft a pu s'imposer, c'est là où d'autres ne l'ont pas pu (où ne l'ont pas su), sans toutefois se résigner à l'usage obligatoire de Microsoft.
Inversement, les générations qui ont précédé la mienne d'une ou plusieurs dizaine d'années se sont trouvées confrontées à l'informatique dès l'instant que les ordinateurs ont pu être accessibles à assez bon marché (depuis 1995 en gros, et encore) car auparavant, ils étaient étudiants ou jeune travailleurs ou encore, pour les plus agés, habitués à la machine à écrire, et avaient autre chose à faire de leur argent. Ceux là ont été confrontés à Microsoft d'emblée et je constate qu'il est souvent difficile, à quelques exceptions près, de faire comprendre certaines choses à mes ainés de plus de 10 ans (je parle de simples utilisateurs).
Bref, je pense que certaines générations d'élèves ont été pivilégiées dans l'apprentissage de l'outil informatique. Et sont la meilleure preuve qu'aujourd'hui, apprendre l'informatique à des élèves avec de vieux MO5 en état de marche, ne serait pas une si mauvaise chose...
D'un autre côté, je ne suis pas non plus farouchement opposé à Window$ dans les collèges : je pense qu'il faut apprendre aux élèves qu'il existe plusieurs supports, une diversité informatique, et surtout leur apprendre les langages, le "comment ca marche" plutot que leur apprendre d'emblée à écrire trois mots sur une pompe à air comme MSWord.
Nous vivons dans la surenchère de l'information. Ceux qui sauront le mieux sortir du lot commun seront ceux qui sauront analyser, décrypter et recevoir l'iniformation la plus pertinente. (voyez le débat sur les DRM : comprendre le cafouilli des médias sur ce point relève d'un véritable défi!)
Comme disait Mac Luhan, "le message, c'est le médium" : tous les lycéens qui recopient aujourd'hui bêtement des pages Wikipédia pour leur TPE risquent fort d'être totalement démunis devant la propagande, les non-dits et les tromperies que recèlent aujourd'hui tous les médias qui nous entourent. Utiliser, c'est bien, comprendre, c'est mieux (au ras des pâquerettes, moi aussi, je le crains, pour cette dernière phrase).