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Page 5 sur 12Précédent 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 ... 12 SuivantBrevets logiciels. Passage en force, résistance et victoire.

Image Libérer les logiciels et tout autre contenu, comment adopter une Licence Libre ? (GNU GPL, Art Libre et Creative Commons).
Un forum en collaboration directe avec le site Veni Vidi Libri.

Mar 08 Mars, 2005 11:34

re-,

je trouve aussi que c'est un débat très politique ; pour faire un peu imagé : l'une des lignes de front du combat démocratique, l'une des baricades modernes ...

le débat se pose à 2 niveaux au moins :

- les principes (démocratie, libre, intérêt général, fracture numérique, taxation informatique privée, etc)

- les contingences et les procédures et la gestion des rapports de force (car c'est un peu ça le pb avec les world-compagnies, elles entretiennent un rapport de force permanent avec les citoyens-consommateurs -un trip limite malsain qdmm-)

A+LS.
LS.

Messages : 3602

Mar 08 Mars, 2005 11:43

birin a écrit:J'ai l'intention de voter non à la constitution, [...]
Ce texte dit explicitement que le parlement n'aura même pas le droit de proposer une loi, ce sera à la commission de le faire et au parlement de dire amen ou non.
Je ne pourrai pas plus qu'aujourd'hui élire ou démettre un seul de ces "cherifs", pas plus que mes 450 millions de concitoyens.


En France, le Parlement n'a plus depuis la Ve République le contrôle de son agenda. C'est le Gouvernement qui fait des projets de loi, accepte ou non les propositions de loi des parlementaires, et détermine le calendrier du travail des assemblées. Et si les débats parlementaires ne vont pas dans son sens le Gouvernement a le pouvoir d'imposer ses vues et donc d'obtenir le texte législatif qui l'intéresse.

Difficile donc de critiquer au niveau européen ce que nous faisons au niveau national.

Ce qui diffère tout de même, c'est que le pouvoir des médias ne s'est pas emparé de ce sujet alors qu'il doit sceller l'avenir de tous les européens.
Au moins au niveau national, la presse organise un débat, ici, rien, hormis les médias ou leur rubriques spécialisées (sur le site du Monde, une interview récente de Rocard sur le sujet était placée dans la rubrique science ! Edifiant non ?)
sgt pepper

Messages : 119
Géo : Rouen

Mar 08 Mars, 2005 12:02

sgt pepper a écrit:Difficile donc de critiquer au niveau européen ce que nous faisons au niveau national.
Ce qui diffère tout de même ...

En France j'ai pu voter pour ou contre le Président qui choisit le gouvernement (et un peu les députés aussi) et je crois que ça fait aussi une certaine différence.

De plus je souhaite une vrai constitution européenne et je n'ai pas envie de reproduire les mauvais chox de fonctionnement des divers états.
Tant que je ne pourrais pas élire un gouvernement européen, je trouverai anormal que ce ne soit pas son (mon) parlement qui y fasse la politique, puisque ce seront mes seuls élus.

EDIT : j'avais oublié un peti détail, je n'ai pas eu à me prononcer sur la constitution française (je n'existais pas à l'époque, ou si peu) mais on me demande de me prononcer pour ou contre la constitution européenne, alors je donne mon avis.
birin

Messages : 600
Géo : Gironde

Mar 08 Mars, 2005 13:00

Et une citation du récent billet du blog de Lessig :
They call it a "democracy" that they're building in Europe. I don't see it. Instead, they have created a government of bureaucrats, more easily captured by special interests than anything in the US.
the "democracy" that is Europe
aKa

Messages : 7721
Géo : Roma

Mar 08 Mars, 2005 14:11

La définition de la démocratie est tres complliquée.
voir article sur http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mocratie
vulcanoo

Messages : 9

Mar 08 Mars, 2005 14:46

Je ne suis pas sûr de saisir l'ensemble des enjeux de ce débat, mais cette interview pourra peut-être intéresser quelqu'un...

http://www.01net.com/article/268317.html
Faire pour le mieux... Humblement...
air2terre

Messages : 43
Géo : Sens (89)

Mar 08 Mars, 2005 15:04

birin a écrit
Je suis né et ai vécu 11 ans sous la dictature franciste en Espagne et je peux te dire que tout le monde connaissait le visage de Franco.
Je te comprend, j'ai travaillé au Corte ingles de Bilbao en 1974 et je me souviens très bien que lorque j'essayais de discuter politique avec les gens leurs voix se taisaient mais leurs regards en disaient long.
Je lis par ici que le lobbying est une règle démocratique et là je suis perdu.
Ne soit pas perdu cela n'a rien de démocratique mais cela a toujours exité.
LS. a écrit
je trouve aussi que c'est un débat très politique ; pour faire un peu imagé : l'une des lignes de front du combat démocratique, l'une des baricades modernes ...
Bien sur que c'est un débat très politique, puisque les valeurs fondamentales héritées des générations qui nous ont précédées sont menacées. Les dictatures traditionnelles utilisent la force brutale de la police et de l'armée. Le danger actuel est différent dans la forme, puisque les multinationales utilisent la technologie moderne (radio, télé, Star system et maintenant internet), pour conditionner des populations entières à leur insu. Pour reprendre une excellente explication de Jacques Séguéla "Ce qui compte ce n'est pas le contenu du message mais la façon de le présenter.
Afin de vous vous faire une meilleure idée de la nature des compétences qui faut acquérir pour approcher des personnalités influentes, je vous invite à aller voir ici
Le danger de la politisation du débat c'est de se retrouver dans une situation de clivage traditionnel droite, gauche qui sera exploitée par les multinationales, à contrario sur les valeurs fondamentales la classe politique est capable de faire front commun. Donnons la chance à nos politiciens de constituer un front républicain contre la brevetabilité des logiciels. Les adversaires du libre sont des gens subtiles avec une seule devise "La fin justifie les moyens". Le plus important dans les relations d'influences inter-individuelles ou de groupe c'est le non-dit. En d'autres termes j'ai plus de chances en ne parlant pas politique de convaincre mon interlocuteur, puisque je fais appel à ce qu'il y a de bon en lui (Dale Carnegie) sans m'opposer à ses croyances. Ce qui compte finalement c'est que les parlementaires européens votent contre la brevetabilité des logiciels.
Christian77320

Messages : 550
Géo : Seine et Marne

Mar 08 Mars, 2005 15:14

mwais, ça me semble quand mm dangereux de dénier la qualité démocratique de l'europe en raison d'une tentative de putsch juridique de la part d'industriels bien organisés.

Et encore, même parler de putsch est excessif, car dans ce dossier les règles démocratiques sont respectées. Ce qui gêne c'est que la solution défendue par les pro-B soit contraire à l'intérêt général, et que cette solution ne soit qu'au service d'intérêts particuliers qui sont dans une logique de confiscation du bien commun informatique et numérique, la new res informatica (pas trop sûr de moi sur cette déclinaison, s'il y a un(e) latiniste dans l'assistance ...)

dire que l'europe n'est pas un espace démocratique, il faut quand mm oser ! Est-ce luxe de nantis qui nous aveugle ?

LS.
LS.

Messages : 3602

Mar 08 Mars, 2005 15:25

vulcanoo a écrit:La définition de la démocratie est tres complliquée.
voir article sur http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mocratie


il est très bien cet article. et comme en plus il est sous licence libre, en voici un large extrait :

Implications

Ce régime implique :

* une éducation de la totalité des citoyens en âge de voter : il n'est pas d'exercice possible du pouvoir citoyen sans formation préalable concernant l'éducation civique, l'histoire (en particulier les grandes erreurs du passé), les techniques de manipulation des puissants, l'art de débusquer les sophismes, et une formation mathématique et statistique permettant de recouper les chiffres fournis.
* le principe d'une liberté d'expression, de pensée, de rassemblement, de religion, etc. (même si elle est réglementée),
* une égalité politique. Ce point est suffisamment délicat pour faire l'objet d'un développement séparé.

L'égalité politique

En général, on assimile cela au principe « une personne = une voix ». Ce principe est généralement considéré comme le fondement de la démocratie, et même opposé par Galbraith au système économique (où 1 euro = une voix). Néanmoins nul ne conteste le caractère démocratique des assemblées de copropriétaires, où les voix des votants sont dans le cas général proportionnelles aux parts qu'ils détiennent.

Toutefois, même lorsque ce principe est en théorie reconnu et défendu avec acharnement, il n'est pas appliqué, car son usage

* ne serait pas très efficace : même s'il était techniquement et économiquement possible de consulter la France entière pour savoir si telle ville doit ou non reconstruire une piscine, il y a peu de chance que l'intérêt général y gagne quelque chose.
* serait dangereux pour les minorités.

L'égalité peut plus raisonnablement se mesurer à l'importance que l'objet de la décision politique a réellement pour les votants.

Pour résoudre ce problème en conservant le principe « une personne = une voix », la seule solution généralement employée (plus empirique et pragmatique que théoriquement fondée) est de procéder à un découpage géographique, et à une estimation, également empirique, de l'échelon pertinent :

* ainsi les annexions ou indépendances seront-elles soumise à double vote, global et réduit aux habitants du territoire concerné ;
* ainsi les habitants d'une ville voteront-ils pour ce qui est « municipal » (et tant pis si certains habitants de la ville ne sont en fait pas concernés, ou si des non-résidents le sont) ;
* etc.

pour les sujets sensibles, (tout récemment en France : OGM, mariage homosexuel, implantation d'une usine d'incinération, d'un aéroport, etc.), il y a souvent des conflits de compétence, chacun faisant comme s'il était le seul concerné. Ces problèmes ne sont résolus que par des rapports de force et de tradition, le système qui les a créés n'étant par nature pas capable de les trancher.

Plus grave en apparence : si théoriquement « une personne = une voix », en pratique et au final, une décision est prise (par définition). Force est alors de constater que, pour les perdants, une personne = zéro voix, au mépris du principe affiché. Cette constatation n'est d'ailleurs sans doute pas pour rien dans l'adage populaire souvent rappelé par Coluche : la dictature c'est « ferme ta gueule », la démocratie c'est « cause toujours »

Cet effet est évidemment amplifié par les systèmes dit représentatifs.

Alphonse Allais proposa en son temps (était-il sérieux ?) de résoudre le problème en laissant chaque département choisir son gouvernement, et en laissant la concurrence faire son œuvre, chaque parti gérant les seuls départements ayant voté pour lui, et s'efforçant de les conserver. Les départements mal gérés opteraient vite aux élections suivantes pour le système apparemment meilleur du département d'à côté.

Est-il possible d'assurer une égalité politique ? Il faut que chacun s'engage lui-même dans chaque sujet à proportion de l'importance qu'il lui accorde, ni plus ni moins. Et il faut qu'il n'impose pas à l'autre sa décision, mais qu'il négocie avec lui, en lui accordant une compensation.

Devoirs

Le système démocratique implique aussi deux devoirs :

* exprimer son opinion, ou de s'informer si l'on manque d'éléments pour en avoir une ;
* respecter l'expression des autres opinions (ce qui n'oblige nullement à respecter ces opinions elles-mêmes).

Ce sont des règles fondamentales, que résume la phrase apocryphe de Voltaire : « Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous puissiez le dire ».

La démocratie ne peut donc se concevoir comme simple dictature de la majorité et, exclut par conséquent toute idée de suppression d'un parti même minoritaire, sauf dans le cas très spécifique où celui-ci prône explicitement le recours à la violence et à des actions anti-démocratiques. Même dans ce cas, le parti communiste qui prônait avant Georges Marchais un but théorique de renversement des institutions et de dictature du prolétariat ne fut jamais formellement inquiété, et renonça en fin de compte de lui-même à ces objectifs d'apparence peu démocratique.


LS.
Dernière édition par LS. le Mer 09 Mars, 2005 20:58, édité 3 fois au total.
LS.

Messages : 3602

Mar 08 Mars, 2005 15:42

Michel Rocard : « Nous souhaitons que des acteurs plus petits qu'un Microsoft puissent continuer à produire des logiciels »

Ancien Premier ministre, rapporteur du projet de directive devant le Parlement européen, Michel Rocard s'exprime sur une réforme qui divise l'Europe.

Propos recueillis par Philippe Crouzillacq , 01net., le 07/03/2005 à 20h10


01net. : Si l'on s'en tient à la Convention de Munich de 1972, il n'est pas aujourd'hui légalement possible de breveter un logiciel en Europe. Or depuis des années, l'Office européen des brevets (OEB) distribue des brevets à foison. Quels sont le poids et la valeur juridique de ces décisions ?

Michel Rocard : Soyons précis. L'article 52 de la convention de Munich, dont les signataires dépassent le cadre de l'Union européenne (Islande, Liechtenstein, Suisse...), dit que les logiciels ne sont pas brevetables. Or durant les trente dernières années, l'OEB (Office européen des brevets) a délivré plusieurs dizaines de milliers de brevets logiciels.

Résultat : nous sommes dans une pagaille législative absolument complète. D'autant plus que dans ce domaine chaque Etat membre a sa propre législation. Ce vide juridique est une vraie difficulté, car il est aujourd'hui impossible de savoir si tel ou tel brevet est légal ou pas.

Il y avait donc un réel besoin de légiférer sur cette question ?

Oui. Tous les spécialistes, tant européens qu'américains, admettent qu'il faut sortir de l'impasse actuelle. Il y a deux ans, il y a eu un projet de directive. Les parlementaires européens étaient plutôt d'accord pour légiférer dans ce domaine. Mais malheureusement, à l'étude du texte présenté par la Commission, nous n'avons trouvé aucune disposition qui définisse de manière claire la ligne rouge qui sépare ce qui est brevetable de ce qui ne l'est pas. On restait dans une zone d'ombre. Avec cette crainte que la directive européenne n'aboutisse, au final, qu'à légitimer certaines catégories de brevets logiciels. Et parmi eux, des brevets qui ne coûtent rien à produire.

Or pour nous, le principe de base est qu'une idée produite par un cerveau humain n'est pas brevetable. Le Parlement européen s'est donc élevé contre la position de la Commission. La première lecture a eu lieu en septembre 2003 et le texte présenté a été largement transformé par les députés. Et depuis, nous sommes en bagarre sur ce dossier.

Les Etats-Unis sont souvent agités comme un épouvantail par les opposants à une brevetabilité des logiciels. Quel regard portez-vous sur la situation américaine dans ce domaine ?

Les Etats-Unis ne sont pas un épouvantail. C'est beaucoup plus compliqué que cela. Ce pays est comme nous en demande de droit. Le souci américain est que la base légale pour trancher ce genre de problème est nulle. Au fil du temps, les Etats-Unis ont dû accepter, à travers l' US Patent Office (pendant américain de l'OEB), pas loin de 200 000 brevets logiciels, dont certains ont été validés par des tribunaux de base.

Mais, à ce jour, plusieurs plaintes ont été déposées devant la Cour suprême pour violation de la Constitution, ce qui n'est pas rien. Apparemment, la haute juridiction n'a pas encore tranché et il se dit même qu'elle attend de voir comment les Européens vont se sortir de leurs débats juridiques pour se prononcer. Quoi qu'il en soit, si un jour la Cour suprême décide de rendre un arrêt restrictif, tous ces brevets litigieux tomberont dans le domaine public.

On réduit souvent, de manière un peu caricaturale, le combat entre partisans et opposants de la brevetabilité des logiciels, à un affrontement entre l'industrie du logiciel libre et les grands éditeurs (comme Microsoft). Quels sont, selon vous, les lobbies les plus actifs dans ce débat ?

Tout le monde tonitrue. La pression des grandes sociétés, qui sont capables de s'offrir des bureaux d'avocats considérables pour défendre leur portefeuille logiciel, est énorme. Et elle joue beaucoup sur nos gouvernements. Mais la pression des défenseurs du logiciel libre est énorme aussi.

Cela étant, en tant que parlementaires européens, tout cela n'est pas notre problème. C'est même plutôt énervant. Car nous ne défendons aucune de ces deux causes. Nous défendons simplement l'idée qu'il y a un intérêt de civilisation à ne pas accepter le principe d'une brevetabilité intégrale de toute formulation d'un nouveau savoir exprimé sous forme de logiciel, alors que depuis 6 000 ans le savoir de l'humanité se diffuse par la copie et par le libre accès.

Dans ce débat entre brevetabilité intégrale et brevetabilité limitée, quel est pour vous le juste milieu ?

Tout d'abord, un logiciel est une formule mathématique ou un rassemblement de formules mathématiques. Or Einstein a dit un jour : « une formule mathématique n'est pas brevetable » . Et personne ne discute aujourd'hui que ce type savait de quoi il parlait. C'est simple : on ne brevette pas une idée. En matière de brevetabilité des logiciels, nous cherchons donc une ligne rouge, une ligne de partage qui puisse permettre aux grandes entreprises de rentrer dans leurs investissements et aux acteurs plus petits de continuer d'être créatifs.

Cette différenciation, ce critère de distinction, nous pensons l'avoir trouvé en distinguant les logiciels dont la production est à coût nul (un papier, un crayon, une vraie cervelle mathématique) de ceux dont la mise au point a nécessité une consommation d'énergie, de matière, ou un usage industriel. Là objectivement, il faut qu'il y ait rémunération et donc, il faut un brevet.

Le Parlement européen n'est donc pas opposé aux intérêts des grands éditeurs ?

Nous ne sommes pas du tout anti-Nokia, anti-Apple, ou anti-Microsoft. Nous sommes simplement favorables à l'idée que Nokia, Apple, Microsoft ne doivent pas empêcher des acteurs plus petits qu'eux de produire des logiciels. Le critère est donc le suivant : une entreprise comme Microsoft, qui par ailleurs a besoin de faire du profit sur ses investissements industriels, ne doit pas en faire avec ce qui ne coûte rien à produire.

Après l'adoption par le Conseil des ministres européens d'une position commune sur le projet de directive, vous vous apprêtez à être rapporteur de ce texte pour sa seconde lecture devant le Parlement européen. Ce n'était pas le cas en première lecture. Que s'est-il passé ?

Quand le texte a été présenté, il y a eu une première intuition assez favorable pour la directive. Et puis il y a eu six mois de débats terribles. Nous avons eu trois débats de suite à l'intérieur du groupe socialiste. Arlene Mc Carthy, qui était alors rapporteur du texte, a été mise en minorité et battue en vote.

Au final, elle a donc défendu les arguments globaux du groupe socialiste, dont j'étais un petit peu l'inspirateur. Loin d'être le seul, grands dieux ! Et dans ces conditions, Arlene, qui est une bonne copine, a préféré se retirer. Je suis donc devenu rapporteur avec son accord.

Le débat sur la brevetabilité des logiciels est un débat très technique. Comment expliquer le grand intérêt des parlementaires européens pour ce dossier ?

C'est un débat politique lourd sur lequel les critères sont importants et pour lesquels les gens se battent. En première lecture, on a longtemps pensé que l'on serait battu et au final nous avons gagné avec un résultat inouï : 361 voix contre 157. Vous voyez la marge ?

Tous les groupes politiques se sont cassés. Beaucoup de parlementaires de droite (libéraux et conservateurs) ont voté les amendements que nous avons présentés, car ils n'acceptaient pas l'idée d'un monopole ou, en tout cas, que soit porté atteinte au principe de la libre concurrence.

Quels sont aujourd'hui les blocages majeurs sur ce texte et pensez-vous que ces divergences, entre le Parlement européen d'un côté et le Conseil ainsi que la Commission de l'autre, puissent être surmontées ?

Pour l'heure, la Commission a plutôt décidé de faire un texte un peu laxiste de manière à ne pas ouvrir une bataille politico-économique et financière avec les grandes sociétés. Et le Parlement dit que le respect de la liberté d'expression, fut-elle mathématique et logicielle, est un principe trop grand pour être bafoué. Mais vous verrez que dans moins de deux ans vous aurez une décision. Car cette pagaille juridique n'est bonne pour personne.
LS.

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