Nous sommes le Mar 23 Avr, 2024 08:29
Supprimer les cookies

Page 3 sur 3Précédent 1, 2, 3Consultation : Licence Libre

Image Libérer les logiciels et tout autre contenu, comment adopter une Licence Libre ? (GNU GPL, Art Libre et Creative Commons).
Un forum en collaboration directe avec le site Veni Vidi Libri.

Sam 26 Fév, 2005 15:32

ça y est, je crois qu'on est enfin au coeur du pb ! (ce que tu appelles un faux pb)

on va commencer par évacuer l'accessoire :

- définition du libre au sens de la FSF = ok
- efforts sur la gratuité et la diffusion qui ne suffisent pas à qualifier de 'libre' = ok
- réactions violentes, désir de reconnaissance, dû, marque de fabrique, etc : à dégager, non pertinent (ou plutôt anecdotique)

à partir de là, j'y vais sur des oeufs et passe en mode [perso] :

C'est un outil conceptuel, une notion formalisée pour désigner sans ambiguïté une façon de partager les oeuvres (pas seulement "le savoir") où tout le monde joue à égalité. Ce sont les "quatre libertés", qui autorisent tous les usages raisonnables (on pourrait dire "moraux") d'une oeuvre à tous - qu'ils soient "utilisateurs" ou "co-créateurs".
C'est de plus une notion qui marche, concrètement, au-delà de toute espérance, et qui donc est l'expression d'un équilibre bien trouvé.

= ok

je crois que c'est l'essentiel de la révolution industrielle qui se dessine en informatique : bon concept, bons résultats, un idéal solide à préserver et à atteindre.

Il n'y a aucun problème à dire qu'on fait du "semi-libre" ou du "non-libre". J'ai plus de respect pour les gens qui admettent sans honte qu'ils n'ont pas envie de s'associer entièrement au libre,

= ok aussi.

le libre est un concept exigeant qui demande un réel courage : accepter que son oeuvre soit reprise par tout le monde (= éventuellement par n'importe qui), accepter de perdre le contrôle d'une oeuvre dans laquelle on s'est profondément investi. je trouve que c'est un acte de foi, et je suis très admiratif de ces choix. On pourrait parler d'humanisme, de radicalité, etc. La barre est placée très haut par rapport à nos petits réflexes conditionnés.

En revanche cette exigence n'est pas à la portée de tous :

- soit par ignorance -->approche pédagogique à dégainer, expliquer et convaincre comme tu l'as fait pour moi, merci,

- soit par choix : p.ex certains auteurs de tutoriels framasoft, qui comprennent les enjeux, mais qui ne souhaitent pas lâcher ce contrôle. la question n'est pas de savoir s'ils ont tort ou raison, mais de respecter ce choix dès lors qu'il est lucide, et il l'est souvent

C'est la première raison pour laquelle il faut reconnaître cette proximité de valeurs (proximité, pas identité) avec le libre. Les auteurs qui souhaitent se placer sur un terrain coopératif (= gratuité + diffusion) ont plus de valeurs communes avec le libre qu'avec le propriétaire. Plus précisément, la seule différence est dans le critère d'ouverture : totale pour le libre (sous quelques réserves cependant ...), partielle pour le coopératif.

La deuxième raison pour laquelle il faut reconnaître cette proximité est plus politique, on se situe là au niveau de la masse critique et de la logique de marché : créer un front commun dans un rapport de forces.

(je force le trait) : Le libre seul aura du mal à impacter le rapport de force avec le propriétaire. Un front uni libre + coopératif permettra de transformer plus facilement cet idéal en réalité quotidienne pour l'utilisateur de base, pour le citoyen.

Pourquoi ? parce que le coopératif concerne le grand public, les gens ordinaires, ceux qui ne font pas le choix du libre mais qui subissent/rejettent la dépendance du propriétaire, ou qui tout simplement se situent dans une alternative morale et sociale (il n'y a pas de jugement de valeur dans 'grand public', 'gens ordinaires', 'utilisateurs/citoyens de base', de même qu'il n'y en aurait pas si j'osais utiliser les mots 'élite', mais ça fait un peu lyrique)

Autrement dit, le libre crée la dynamique, le coopératif donne au mouvement une force d'inertie qui permettre de faire bouger efficacement les choses, plus près du coeur du système et plus seulement à la marge.

Pas convaincu par l'argument de la masse critique ? rappelle moi l'une des raisons pour lesquelles le libre a fonctionné 'au delà de toute espérance' : internet, qui permet à une masse de programmeurs de bosser ensemble. Sans cette masse, qu'en serait-il aujourd'hui des LL ? La question des migrations massives (administrations, sociétés, particuliers) se poserait-elle dans les mm termes ?

Enfin, d'un point de vue tactique, il est dans l'intérêt du libre d'intégrer les nouveaux entrant, car de toute manière, ils vont rentrer et se servir, et les tenants de l'orthodoxie du libre (sans jugement de valeur ni sarcasme) vont se retrouver débordés sous la masse, incapables de garde la position qu'ils ont actuellement. Si ce jour arrive, les mots 'aigreur, réactions violentes, manque de reconnaissance, frustration et dépit' prendront une autre saveur, ou plutôt une autre amertume car on sera tous perdants.

C'est la troisième raison pour laquelle il faut un mot adapté : l'intérêt de tous.

Pour conclure, je reprend ta métaphore sur la démocratie : il faut aménager les critères de la démocratie pour prendre en compte la démocratie directe, la démocratie participative, la démocratie parlementaire, etc. Tu connais la démocratie directe (= le libre), qui est un idéal atteignable dans certaines conditions (notamment démographiques). Lorsque cet idéal ne peut plus être atteint, on le complète par la démocratie participative (= le coopératif dans cette métaphore). La démocratie participative n'est pas la dictature, la réalité n'est pas bipolaire dans les détails, et c'est au niveau des détails qu'on se situe là.

C'est la quatrième raison pour laquelle il faut un mot : la réalité théorique ('tain la pirouette, fallait l'oser celle là !)

;)

LS.
LS.

Messages : 3602

Sam 26 Fév, 2005 19:00

LS. a écrit:- définition du libre au sens de la FSF = ok
- efforts sur la gratuité et la diffusion qui ne suffisent pas à qualifier de 'libre' = ok
- réactions violentes, désir de reconnaissance, dû, marque de fabrique, etc : à dégager, non pertinent (ou plutôt anecdotique)


- Définition du Libre au sens de la FSF : bien obligé, il se porte non seulement garant juridiquement, mais il érige la notion Copyleft comme étant le totem qui va porter l'humanité accédant à "l'information", sous quatre forme vectorielles
* The freedom to run the program, for any purpose (freedom 0).
* The freedom to study how the program works, and adapt it to your needs (freedom 1). Access to the source code is a precondition for this.
* The freedom to redistribute copies so you can help your neighbor (freedom 2).
* The freedom to improve the program, and release your improvements to the public, so that the whole community benefits (freedom 3). Access to the source code is a precondition for this.
Code: Tout sélectionner
Traduction en français donne à peu près cela :
   * la liberté d'utiliser un logiciel quel que soit le but,
   * la liberté d'étudier ledit logiciel, de l'adapter à ses besoins. L'accès au code source étant une condition préalable.
   * la liberté de redistribuer ledit logiciel,
   * la liberté d'améliorer le logiciel et de le promouvoir ainsi modifié.



- Efforts sur la gratuité, la diffusion ne suffisent pas ... à qualifier de libre selon la FSF : encore une fois bien obligé, étant donné qu'ils se sont posés en référence en émettant la conviction que les 4 libertés individuelles devaient être gérées ainsi :
A program is free software if users have all of these freedoms. Thus, you should be free to redistribute copies, either with or without modifications, either gratis or charging a fee for distribution, to anyone anywhere. Being free to do these things means (among other things) that you do not have to ask or pay for permission.
Code: Tout sélectionner
Traduction fr :
Un programme est un logiciel libre si les utilisateurs ont ces 4 libertés.
Ainsi, vous devriez être libre de redistribuer des copies, avec ou sans modifications, gratuitement ou de façon payante, à n'importe qui, n'importe où, sans demander ou payer une autorisation quelconque.



De cette base, des 4 libertés, il nous faut transposer à la Culture, l'Art, et la Science, qui ont leurs spécificités que n'ont pas les logiciels ...
au minimum, définir le code source d'un art, une culture, une science ; qu'est-ce donc ?

partons, de la base des CC qui assurent 3 de ces 4 libertés fondamentales, puisque nous avons bien la liberté d'utiliser, de redistribuer, de communiquer à qui le veut, n'importe où, au mieux gratuitement, sans autorisation préalable.
Le drapeau nd pas de modification, restreint clairement la liberté selon la FSF.
Le drapeau nc non commercial, la restreint différement, car il impose un statut sur lequel n'a pas voulu justement statuer la FSF au-travers de ces 4 libertés fondamentales, mais en soit, cela n'empêche nullement la diffusion, la reproduction ou la communication.
--- Avis personnel ---
je dirais même que c'est sain, c'est mieux dans le contexte d'une économie de marché, où certains "requins" peuvent selon le dépôt juridique GNU* se monter leur entreprise sur votre dos, sans pouvoir broncher juridiquement.
Il faut l'assumer et ce n'est pas simple pour son égo.
--- fin d'avis ---

Toujours, selon la FSF, et vu la fameuse liste de licences, il est clair que la FSF considérent les licences juridiques ayant des clauses restrictives non commerciales ou non dérivées, comme étant des licences ... non libres.
Donc, toujours, juridiquement, les clauses nc et nd ces CC renvoient à cette problèmatique.

Bien nous avons ainsi répondu à la problèmatique d'un point de vue juridique ... "Il y a la Loi, et l'esprit de la Loi ..."

Mais, n'oubliant pas que nous ne sommes plus dans un concept logiciel, gardant à vue cette notion juridique émise par la FSF, nous devons ainsi nous soumettre à la FSF, en tant que pensée unique de ce qu'est la liberté.
D'un point de vue humain, c'est terriblement génant.

Personne ici n'a répondu au fait suivant : "demander aux capitalistes libéraux, ce qu'ils pensent du concept Libre, selon leur vues" ...
Sans oublier, tous ces philosophes grecques qui ont débattu sur ce concept maintes et maintes fois...

D'un point de vue humain, c'est terriblement génant, parce que dans l'effort d'ouverture que font certaines personnes, afin d'assumer 3 des 4 libertés, on ne les renvoient qu'à un concept complétement déshumanisé, froid et juridique, en leur disant qu'ils ne font pas partie du clan des "vrais acteurs du mouvement Libre" - unicité FSF, ne l'oublions pas.

C'est terriblement génant, parce que nous érigons un seul et un seul homme, comme étant une entité christique à l'absolue vérité sur le fondement de la Libre pensée communautaire, cachée derrière un statut juridique, là encore tout à fait froid et impersonnel.

C'est terriblement génant, parce qu'avec cette impartialité frénétique d'une vérité non consensuelle, nous générons une réaction violente, un désir de reconnaissance, mû par le rejet inhumain froid, qui lui-même rejettera violemment l'argumentaire Libre selon la FSF. Et ce thread l'a prouvé, dans le début...

Selon la FSF, oui, certaines clauses CC ne sont pas libres, et font de certaines licences CC des licences non-libres... soit !
Mais, est-ce que la FSF est absolument garante de la "vérité" sur ce que doit être la liberté de l'information...
Humainement, nous ne pouvons rejetter ceux qui font cet effort de s'ouvrir à l'autre, c'est déjà un pas énorme, une mise en avant, qui est foncièrement d'accord pour le faire, mais pas en se mettant totalement à nu ...
Car, finalement derrière l'impartialité juridique de la FSF, c'est ce qu'elle nous demande : nous mettre à nu dans nos pratiques.
Et tout le monde n'en est pas capable...
Mais on est bien loin du concept du dictateur qui s'ouvre (--- avis perso : rapprochement culturel que je trouve fallacieux ---), tel que cela a été imagé pour appuyer une "vérité" fondamentale.

Ceux qui ne le sont pas capables, sont-ils à rejetter, à discriminer, parce qu'ils n'assument pas ou n'adhérent pas à ces 4 "vérités" juridiques.
Alors qu'ils font l'effort de s'ouvrir ne leur renverrons-nous toujours que ce message, "vous êtes toujours dans un consensus propriétaire" ? et, de ce fait : "vous ne valez pas mieux que... ou qu'eux !"

Car c'est cela qui se cache derrière nos certitudes et nos attitudes.

Faisons plutôt l'effort de les accueillir ... dans un concept de liberté ouverte, et non restreignante. Pas Libre au sens FSF, certes, mais Ouvert !
Et, cette ouverture d'esprit assumera les différences de liberté, bien plus sereinement.

"... et les hommes !"
:-: Auteur Libre::EsteBaN-Hache.net :-:
:-: ecrits.net (LAL, GNU/FDL) :-:
PengouinPdt

Messages : 256

Sam 26 Fév, 2005 19:56

PengouinPdt a écrit:- Définition du Libre au sens de la FSF : bien obligé, il se porte non seulement garant juridiquement,


Pas du tout. La FSF ne se porte garante que des logiciels dont elle a la paternité, c'est-à-dire une toute petite partie des logiciels libres existant à l'heure actuelle.

mais il érige la notion Copyleft comme étant le totem qui va porter l'humanité accédant à "l'information", sous quatre forme vectorielles


Non, le copyleft est le dispositif juridique assurant que la licence est gardée à l'identique : en français, on peut appeler ça une clause de transitivité. Les Creative Commons ont la même chose avec les variantes "Share-Alike". Cela n'est pas la même chose que les quatre libertés.

Il y a des licences libres non-copyleft (cf. licences BSD) et des licences non-libres copyleft.

De cette base, des 4 libertés, il nous faut transposer à la Culture, l'Art, et la Science, qui ont leurs spécificités que n'ont pas les logiciels ...
au minimum, définir le code source d'un art, une culture, une science ; qu'est-ce donc ?


D'abord le droit d'auteur ne s'applique pas aux idées, donc pas aux idées scientifiques.

Ensuite la GPL définit par exemple le code source comme ceci : The source code for a work means the preferred form of the work for making modifications to it. Le "code source" d'une oeuvre d'art peut donc parfaitement être défini en tant que "forme préférée pour la modification". Exemple : pour une oeuvre infographique, le fichier source Photoshop ou GIMP (ou Inkscape ou...).

Le drapeau nc non commercial, la restreint différement, car il impose un statut sur lequel n'a pas voulu justement statuer la FSF au-travers de ces 4 libertés fondamentales


C'est faux, la FSF statue sur les clauses non-commerciales. Tu le cites toi-même : Ainsi, vous devriez être libre de redistribuer des copies, avec ou sans modifications, gratuitement ou de façon payante.

De leur côté, les Debian Free Software Guidelines disent : The license of a Debian component may not restrict any party from selling or giving away the software as a component of an aggregate software distribution containing programs from several different sources.
Et aussi : The license must not restrict anyone from making use of the program in a specific field of endeavor. For example, it may not restrict the program from being used in a business, or from being used for genetic research.

Personne ici n'a répondu au fait suivant : "demander aux capitalistes libéraux, ce qu'ils pensent du concept Libre, selon leur vues" ...


Il n'y a absolument rien à répondre.
Si ton argument est de dire que tout ce avec quoi les ultra-libéraux sont d'accord est forcément mauvais, c'est un argument fallacieux.

Sans oublier, tous ces philosophes grecques qui ont débattu sur ce concept maintes et maintes fois...


Des exemples précis ?

D'un point de vue humain, c'est terriblement génant, parce que dans l'effort d'ouverture que font certaines personnes, afin d'assumer 3 des 4 libertés, on ne les renvoient qu'à un concept complétement déshumanisé, froid et juridique,


Ce n'est pas qu'un concept juridique, c'est un outil social et socialement efficace. Pour croire le contraire, il faut ne jamais avoir vu la communauté du libre en action... (ou se boucher les yeux)

en leur disant qu'ils ne font pas partie du clan des "vrais acteurs du mouvement Libre" - unicité FSF, ne l'oublions pas.


Non. Debian, la FSF et l'Open Source Initiative, bien qu'en désaccord sur un certain nombre de points, sont d'accord sur la même définition du libre. Cela va donc très clairement au-delà de la FSF.

C'est terriblement génant, parce que nous érigons un seul et un seul homme, comme étant une entité christique


On entre dans le domaine du fantasme délirant. Personne ici n'érige RMS en quoi que ce soit. L'ironie veut d'ailleurs que tu sois la seule personne à le mentionner dans ce fil, et que tu sois aussi la seule personne à tout ramener à la seule FSF.

a+
AntoineP

Messages : 1038

Sam 26 Fév, 2005 20:42

La discussion ne menant à rien de bon,
ne cherchant personnellement ni à me battre, ni à m'engueuler avec qui que ce soit ...

perso, je termine là mon intervention.
:-: Auteur Libre::EsteBaN-Hache.net :-:
:-: ecrits.net (LAL, GNU/FDL) :-:
PengouinPdt

Messages : 256

Sam 26 Fév, 2005 21:00

je n'ai pas lu les derniers messages, j'avais la flemme (eh oui).
cependant j'aimerais soulever un probleme:
je me demande si le principe du libre(au sens de la fsf donc) qui fonctionne tres bien pour le domaine du logiciel informatique peut fonctionner correctement dans d'autres domaines tel que la musique (qui semble prefere les liscences cc). en effet pour les artistes qui comptent gagner leur vie avec leur musique il peut y avoir un danger sans une clause nc. la difference entre le logiciel est la musique etant le mode de distribution. pour les logiciels, si on peu en acheter dans les rayons, le principal mode de distribution reste internet. le systeme de donation est donc tout a fait envisagable et efficace.
cependant pour la musique il existe deja une infrastructure de distribution qui passe par les majors et les consommateurs (je n'aime ce terme) on deja des habitudes, memes si elles changent. ainsi de la musique libre pourrais tres bien etre prise par des majors et vendue au detriment des artistes.
d'autre part la nature des deux domaines est differente. le logiciel est un produit evolutif alors que la musique non. chaque mmorceau est une creation 100% nouvelle meme si elle utilise des bout de musique a quelqu'un d'autre. (je ne sais pas si j'ai ete tres clair sur se dernier point)
eriol

Messages : 477

Lun 28 Fév, 2005 13:00

Je viens d'arriver sur ce post...
Quelques remarques qui me viennent :
- je ne suis pas pour le "tout le monde il est gentil, tout le monde il a raison" qui conduit à une ineptie intellectuelle, mais enfin, il ne faut pas supposer chez son interlocuteur plus d'humilité qu'on en possède soit même. L'intelligence est de plus en plus érigée en valeur suprème, ce qui est bien regrettable, la valeur d'une personne n'étant pas fonction de ses capacités intellectuelles (choses imposibles à quantifier qui plus est). Dans ces conditions, il n'est pas surprenant qu'on vive assez mal le fait de voir ses idées ridiculisées, même si l'attaque porte réellement sur les idées et pas du tout sur la personne, ce qui était le cas ici, au départ tout au moins...
- le mot "libre" est un mot chargé de tellement de sens qu'il est difficile (et intellectuellement pas 100% honnête) de le récupérer comme l'a fait la FSF. Cela dit, publicitairement, c'est imbattable. :)
Pour ma part, l'idéal du "libre" en la matière, c'est le domaine publique. Et la licence la plus proche du domaine publique, c'est la LGPL. Après, on pourrit parler pour la GPl d'une licence libératrice (à cause de la clause copyleft, qui restreint les libertés d'utilisation de l'oeuvre, mais augmente celle des oeuvres dérivées), et pour les CC de licence libéralisantes, puiqu'elles augmentent la liberté de l'utilisateur par rapport à la "licence par défaut" qui résulte de l'application du code de la propriété intellectuelle (ou le copyright aux Etats-Unis). Si vous voulez d'autres barbarismes, on peut proposer à la FSF (Framasoft Software Fundation) d'ouvrire un wiki à ce sujet ;)
PS : perso, je n'aime pas trop ce terme de semi-libre, qui laisse à penser qu'on est à mi-chemin entre du libre et du propriétaire, alors qu'il y a diverses licences qui correpondent à des coefficients barycentriques très variés : si on prend la "by-nc" comme semi-libre, une "by" sera peut-être une licence 9/10è-libre-1/10è-proprio, et une by-= comme une 3/4-proprio-1/4-libre, une by-nc-= comme une 9/10è-proprio-1/10è-libre, etc... et les licenses "scratch" ?
Je vois déjà tout plein de jolis problèmes de maths à donner à mes élèves : soit une oeuvre constituée de 20% de contenu sous by-nc, 30% sous by, etc... calculer le pourcentage de liberté de l'oeuvre. ;)
Nico

Messages : 841
Géo : Paris

Lun 28 Fév, 2005 14:38

Nico a écrit:PS : perso, je n'aime pas trop ce terme de semi-libre, qui laisse à penser qu'on est à mi-chemin entre du libre et du propriétaire, alors qu'il y a diverses licences qui correpondent à des coefficients barycentriques très variés : si on prend la "by-nc" comme semi-libre, une "by" sera peut-être une licence 9/10è-libre-1/10è-proprio, et une by-= comme une 3/4-proprio-1/4-libre, une by-nc-= comme une 9/10è-proprio-1/10è-libre, etc... et les licenses "scratch" ?


Je suis totalement d'accord avec la légère absurdité de compter des moitiés de liberté ;)
Ceci dit, en l'absence d'autres termes, "semi-libre" est facile à retenir et pointe clairement vers le fait qu'on est loin du libre et pas proche non plus du tout-propriétaire : ce qui est, finalement, le message qu'on veut faire passer.

Et la licence la plus proche du domaine publique, c'est la LGPL.


En fait c'est plutôt la BSD.
Sinon je trouve ta réflexion libre / libératrice / libéralisante intéressante.
AntoineP

Messages : 1038

Jeu 03 Mars, 2005 19:15

AntoineP a écrit:En fait c'est plutôt la BSD.

C'est quoi les différences entre la BSD et la LGPL ?
Nico

Messages : 841
Géo : Paris

Jeu 03 Mars, 2005 22:06

Nico a écrit:
AntoineP a écrit:En fait c'est plutôt la BSD.

C'est quoi les différences entre la BSD et la LGPL ?


La LGPL est copyleft, elle permet simplement (contrairement à la GPL) de lier une bibliothèque sous LGPL à un programme sous une autre licence. C'est-à-dire que lors d'une incorporation "pure", la licence du programme incorposé (sous LGPL) ne se transmet pas à celle du programme incorporant (qui peut être sous n'importe quelle licence, y compris propriétaire, GPL...). Mais les autres types d'oeuvres dérivées, et la redistribution d'icelles, entraînent bien transmission de la licence.

(NB : il faudrait regarder sous quels termes exacts la LGPL définit cette notion de bibliothèque ou d'incorporation, j'ai la flemme...)

La BSD, au contraire, autorise pratiquement tout - y compris de changer la licence, de ne pas fournir les sources, etc. -, à la seule condition de ne pas supprimer la mention de paternité (il y a quelques variantes subtiles, mais sur le fond c'est ça).


PS : LGPL veut dire Lesser General Public License, c'est-à-dire "licence publique un peu moins générale [que la GPL]".
BSD veut dire Berkeley Source Distribution, c'est le nom donné aux premières variantes libres d'Unix, diffusées par l'Université de Berkeley en Californie, et qui étaient disponibles sous la dite licence.
AntoineP

Messages : 1038

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant actuellement ce forum : Aucun utilisateur inscrit