«La plus grande bataille du XXIe siècle sera celle contre la mainmise sur les technologies par les multinationales», déclare Lawrence Lessig, professeur de droit à l'université de Stanford (Californie), fondateur de Creative Commons, altermodèle du strict copyright
Voici ma petite contribution à la plus grande bataille :
Je suis d'accord, c'est une grande bataille à mener mais sûrement pas la plus grande. En effet, la plus grande bataille sera
Ecologique, mais je doute ici de nos capacités à les surmonter avant de que tous les scientifiques météorologiques nomment : le
point de non retour.
Je rappel que "Le Monde" ou "Libération" disent dans de nombreux articles sur la biodiversité et le climat que le point de non retour est dans
5 à 10 ans. Etant donné que l'administration US (1er pollueur) se contrefiche de Kyoto et de l'écologie en générale, je suis donc pessimiste.
Ceci dit, la mainmise sur les technologies par les multinationales est une réelle grande bataille.
Je citerai alors Justin Podur :
"
Si l'histoire nous juge sévèrement, nous qui vivons dans les pays riches, ce ne sera pas pour nos choix de consommation individuels, mais pour ne pas avoir combattu les structures de domination et les rapports de pouvoir qui fixent le contexte de ces choix".
En d'autre terme, cela rejoint l'analyse de Lawrence Lessig. Notre avenir dépendra de notre capacité individuelle et collective à combattre les structures de domination (multinationales, investisseurs institutionnels, marché) et le pouvoir de ses institutions et multinationales qui induit notre perte de pouvoir étatique et citoyen.
En effet, les états (et politiques lâches) sont unanimes sur leur perte de pouvoir au détriment d’institutions internationales (OMC, FMI, Banques mondiales, parfois CE), d’une part par les dettes contractées par ces états, d’autre part par le libre échange ou libéralisme (pas de taxe douanière).
Aussi, les citoyens sont peu à peu conscient de leur perte de pouvoir à décider de leur avenir d’une part par la privatisation contrainte des services publics qui font le bonheur des multinationales (car pour eux, ce sont de nouveaux marchés juteux), d’autre part par la rupture idéologique des gouvernements successifs (gauche et droite confondues) depuis un peu plus de 20 ans (en effet, il y a 20 ans, l’état se voulait répartiteur des richesses créées, maintenant, on parle de la fin de l’état providence, sic) et enfin par un manque de débat ahurissant : pas de débat (OGM, Europe), pas de référendum (privatisation des services publics), les votes ignorés (Régionale, Européennes), les manifestations ignorées…
A l’instar du "
copyright" sur le
double click de Microsoft, Bové dénonce par exemple le "copyright" sur le vivant (OGM), du moins demande t il un débat, débat d’autant plus légitime qu’une majorité de français ne veulent pas d’OGM dans leurs assiettes.
Je suis de ceux qui pense qu’il faut définir des biens publics les éléments essentielles de survie : EAU, SANTE, EDUCATION, ENERGIE, ...) et leur donner un statut particulier, à l’instar du système d’exploitation Linux. Linux n’est il pas une réaction d’informaticien de génie sur le constat que le monde n’avait pas le choix de son système d’exploitation autre que Windows ?
Mais Linux est né car le pouvoir de Microsoft n’était pas encore globale et la réaction encore possible, mais imaginez un monde ou des éléments indispensables à la survie comme l’eau (c’est déjà le cas) ou l’air seraient aux mains de multinationales à fond Microsoft. Ces informaticiens géniaux n’auraient pas fait long feu. De plus, Linux n’a pas été pris au sérieux par Microsoft, ce n’est plus le cas maintenant.
Pour s’en convaincre, Richard M. Stallman (père des logiciels libres) dit à ce sujet :
"
Si on étudie la mondialisation, on observe la mise en place d'un certain nombre de politiques au nom de l'efficacité économique ou de prétendus traités de libre échange - traités dont le véritable but est d'augmenter le pouvoir des grandes entreprises au détriment des lois et des politiques. Ce ne sont pas vraiment des traités de libre échange. Ce sont des traités qui mettent en place un transfert de pouvoir : ils retirent aux citoyens le pouvoir de décision - décisions portant sur leurs propres intérêts ou ceux de leur pays - pour l'attribuer à des entreprises qui ne prendront pas en compte les intérêts de ces citoyens (...) Les traités signés dans les années 1990 ont commencé à imposer le copyright au monde entier, d'une manière plus forte et plus restrictive qu'auparavant. Ce ne sont pas des traités de libre échange. Ce sont des traités de commerce contrôlés par les entreprises et dont le but est d'attribuer aux entreprises le contrôle du commerce mondial, afin d'éliminer tout libre échange."
Je crois que c’est clair. Le libéralisme, c’est plus de liberté pour les capitaux et multinationales, moins de liberté pour les états et les citoyens. CQFD
Etape n°1 : Les africains nomment le pétrole : la "merde" du diable.
Etape n°2 : Restons cool, le Peak oil arrive...
Etape n°3 : "Mais à cet endroit, en ce moment, l'humanité, c'est nous, que cela nous plaise ou non", Samuel Beckett