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Page 2 sur 2Précédent 1, 2[P2P] résiliation de contrats FAI

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Lun 13 Déc, 2004 13:28

Je conçois bien que les FAI gardent la correspondance entre les adresses IP et ton nom pendant un certain temps. Ma question est : comment les majors du disque peuvent-elles faire ce lien ?

En effet si j'ai bien lu et compris les textes cités, les majors :
- surveillent les réseaux P2P
- repèrent des IP qui téléchargent plein (de trucs piratés)
- vont voir le juge en disant : tel IP télécharge plein, faites résilier son abonnement
- Le juge dit au FAI résiliez l'abonnement de l'adresse IP n° tant (et le FAI A CE MOMENT trouve le nom qui va avec l'adresse IP)

Je repose donc ma question : Si mon adresse IP change tout le temps, comment puis-je être repéré ?
(Parce que si j'ai bien compris, ce n'est pas le FAi qui nous surveille... mais la major du disque !)

Tout ça pour dire que si j'ai bien compris le systtème, seuls pirates avec IP fixe peuvent être repérés, et les pirates à IP variable vont passer à travers les mailles du filet... ce qui ne serait pas très juste ! (Mon opinion étant que leur méthode de "serrage" des pirates est idiote...)
korova08

Messages : 1114
Géo : Ardennes (08)

Lun 13 Déc, 2004 14:18

Je repose donc ma question : Si mon adresse IP change tout le temps, comment puis-je être repéré ?
(Parce que si j'ai bien compris, ce n'est pas le FAi qui nous surveille... mais la major du disque !)

Tout ça pour dire que si j'ai bien compris le systtème, seuls pirates avec IP fixe peuvent être repérés, et les pirates à IP variable vont passer à travers les mailles du filet... ce qui ne serait pas très juste ! (Mon opinion étant que leur méthode de "serrage" des pirates est idiote...)


Au niveau p2p je pense qu'il y a au moins l'ip, le pseudo, les dates, heures et temps de connexion qui peuvent être utilisées à confondre un "téléchargeur". En recoupant ces quelques informations ils arrivent à tracer l'internaute. Et s'ils arrivent à avoir la MAC Adresse celà fait un élément de plus.
tbernard

Messages : 4920
Géo : Aix en Provence

Lun 13 Déc, 2004 15:29

qques infos complémentaires sur silicon.fr

Cette mesure, la déconnexion franche et brutale, fait partie de la Charte anti-piratage signée cet été entre les FAI et les maisons de disque. Après plusieurs avertissements, l'internaute concerné pouvait donc voir son contrat résilier. Les premières applications de cette mesure sont donc visibles aujourd'hui.

Et confirment un certain changement de ton de la part des Majors françaises. Le dépôt de plaintes, les perquisitions, les poursuites faites un peu au hasard sont en effet très mal perçues. Politiques et associations ont même demandé un moratoire jugeant ces méthodes "brutales et disproportionnées".

De quelle manière, procèdent les majors: les majors surveillent les principaux services d'échanges P2P, comme Kazaa ou eMule, pour y repérer les usagers les plus actifs et collecter leur adresse IP. Ils leur suffit de se rendre au tribunal de grande instance afin d'obtenir une ordonnance sur requête d'un juge civil, procédure non contradictoire et très rapide. Avec cette ordonnance, ils se retournent ensuite vers le fournisseur d'accès ­ seul à même de faire la correspondance entre l'adresse IP et l'identité de l'internaute ­ pour exiger la résiliation de l'abonnement, comme tous les prestataires s'y sont engagés avec la charte de cet été.

La déconnexion semble donc être une nouvelle solution intermédiaire qui devrait éviter les scandales. Ainsi, le délégué général de l'AFA (Association des fournisseurs d'accès à l'Internet) précise que "ces mesures sont moins brutales que l'action pénale et les perquisitions à 6 heures du matin".

Pour autant, la méthode est dénoncée par l'association UFC Que Choisir. L'association estime qu'elle "approfondie une fracture entre le public et le monde de la musique plutôt que d'essayer de trouver une solution d'équilibre". L'UFC, comme beaucoup, estime que les maisons de disque ont leur part de responsabilité dans la crise qu'elles traversent actuellement.

Car même si elle semble plus douce qu'un procès (jusqu'à trois ans de prison et 300.000 euros d'amende), la méthode vise toujours l'internaute lambda qui la plupart du temps ne fait pas commerce de ses téléchargements et ne les utilise que pour un usage privé. Par ailleurs, où est la présomption d'innocence, où sont les débats contradictoires ? Certains utilisent les réseaux de P2P pour s'échanger des fichiers de façon parfaitement légale...

D'après la Société civile des producteurs phonographiques (SCPP), à l'origine des mesures, d'autres résiliations devraient avoir lieu prochainement. Soulignons que rien n'interdit aux internautes ainsi débranchés de se réabonner immédiatement à un autre fournisseur d'accès.


A+LS.
LS.

Messages : 3602

Lun 13 Déc, 2004 15:37

la réaction de Ratiatum, avec quelques idées-clé en gras. L'article est intégralement cité en raison de la licence choisie :)

A+LS.

Préjugés coupables, ils ont été coupés du net
posté le Lundi 13 décembre 2004 à 09h33 par Guillaume Champeau
source : Libération
article sous licence CC by-nc-sa


C'est visiblement sans aucun respect pour les principes les plus fondamentaux de la justice qu'une dizaine d'internautes ont été coupés d'accès à Internet ces dernières semaines, sur demande de l'industrie du disque. Se soumettant aux principes de la Charte signée l'été passé, les FAI n'ont pas défendu les intérêts élémentaires de leurs clients, et ont procédé sans contestation aux coupures ordonnées. Quel avenir pour la sécurité juridique des internautes français ?

Internet et la justice traditionnelle font rarement bon ménage. Sur-couche de la société physique, le réseau des réseaux appelle à une autorégulation que les fournisseurs d'accès refusent de prendre en charge par crainte d'alourdir leur responsabilité. Les internautes eux-mêmes ont fait savoir au moment des débats sur la loi pour la confiance dans l'économie numérique (LEN) qu'ils ne souhaitaient pas voir les FAI transformés en "petits juges". Ainsi donc, aucun mécanisme autonome de régulation des conflits n'a pu voir le jour dans une société numérique qui en a pourtant besoin, et les juges se voient accordés des pouvoirs aux conséquences lourdes.

Sans aucun contradictoire, c'est-à-dire sans entendre d'arguments opposés, les juges de la société traditionnelle ont appliqué les remèdes de la société traditionnelle à un problème qui n'a, lui, rien de traditionnel. La SCPP a demandé au juge d'ordonner aux FAI la coupure de l'accès à Internet de certains abonnés. Sur quelle base ? Nul ne le sait. Il s'agit très probablement d'un relevé d'adresses IP opéré lors d'un transfert d'une oeuvre protégée. Le juge, qui n'est pas expert en la matière, a pu fort logiquement conclure comme l'en invitaient les avocats de la SCPP que les titulaires de ces adresses IP étaient des contrefacteurs et qu'il était donc dans l'intérêt des ayant droits de leur couper l'accès à Internet.

La complicité des fournisseurs d'accès

Les fournisseurs d'accès à Internet auraient dû se soulever contre ces conclusions et contester l'ordonnance, en rappelant au juge floué qu'il est tout d'abord impossible de s'assurer que c'est bien le titulaire du compte d'accès qui était derrière l'ordinateur au moment de la transmission, et ensuite qu'il est techniquement possible de masquer son IP par une autre (ce que l'on appelle de l'IP spoofing). La qualité même des relevés ne semble pas avoir été contestée, alors que leur validité est mise en doute par la commission informatique et libertés.

Sans aucune chance de se défendre, une dizaine d'abonnés ont ainsi été condamnés d'exclusion du réseau. "Tout accusé a droit à se défendre lui-même ou avoir l'assistance d'un défenseur de son choix", indique l'article 6 de la convention européenne des droits de l'homme. Ces internautes ci, accusés par l'industrie, n'ont pas eu ce droit. Ils ont été présumés coupables, alors que "toute personne accusée d'une infraction est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie".

Dans notre analyse de la Charte signée le 28 juillet 2004, nous indiquions que "l'engagement numéro 6, qui a fait couler beaucoup d'encre, oblige les FAI à résilier ou suspendre l'abonnement d'un abonné dès lors que le juge l'ordonne sur demande des ayant droits". Le processus normal de la justice, qui veut que les FAI contestent s'il y a matière à contester, a été totalement neutralisé par cet engagement para-contractuel, qui assure aux FAI la possibilité d'être demain les premiers revendeurs de contenus multimédia en ligne.

En parlant des FAI, des majors et du gouvernement, nous concluions cette même analyse par ces mots, aujourd'hui plus vrais que jamais :

"Un seul ennemi : l'internaute"

Ceux-ni n'ont par ailleurs aucun moyen de répliquer commercialement puisque l'identité des FAI ayant procédé aux coupures n'a pas été révélée, ce qui empêche pour le moment toute résiliation massive protestataire...
LS.

Messages : 3602

Jeu 16 Déc, 2004 15:44

Seul recours que les déconnectés attaquent leur FAI pour rupture abusive de contrat. Le problème c'est que la charge de la preuve sera renversée car c'est alors les internautes qui devront démontrer qu'ils ne violaient aucun contenu licencié et protégé ce qui est quasi impossible.

Par contre c'est la loi qui autorise le recours au référé pour ce genre de situations, dans ce cas là n'y aurait-il pas moyen pour l'internaute d'attaquer l'Etat en justice pour violation de l'article 6 de la convention des droits de l'homme sur le droit à un procès équitable ????

Si il y a des spécialistes de la procédure dans la salle..... quel est leur avis ? :wink:
eidolon

Messages : 11

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