Dans un registre moins catastrophiste (et beaucoup plus humoristique) :
Devenez beau, riche et intelligent, avec PowerPoint, Excel et Word
Allez, un chtit extrait
Le mode théâtral, ou « Être pour un instant, un instant seulement,
beau, beau et con à la fois »
Devant une audience — préférablement plongée dans la pénombre, assisté d’un rétroprojecteur qu’il aura eu du mal à faire marcher et qui lui fera perdre un peu de sa
contenance, puisqu’il est là pour montrer un monde sans aspérités — le présentateur se croit maître du monde. Las, il n’est que le pantin tautologique de sa présentation.
Il a pensé à tout, le présentateur, et il va le montrer. De clic en clic, il passe de slide en slide et ses petits rots de pensée s’emboîtent. Son discours semble évident, automatique. La présentation PowerPoint devient un outil de domination et d’anesthésie. Si la religion était l’opium du peuple, PowerPoint est celui du cadre.
Le mode cache-misère, ou Word pour les Nuls
Vous manquez de temps pour écrire un vrai texte ou (comme tout le monde) vous ne savez pas écrire : faites du PowerPoint plutôt que du Word.
Au lieu d’argumenter, vous n’avez plus qu’à empiler, recenser, bullet-lister et enfiler des verbes à l’infinitif (construire, découvrir, développer, gagner) ou des phrases nominales.
Vous n’avez pas besoin de faire attention aux répétitions de mots, vous ne vous embarrassez pas d’éléments de liaison.
De plus, lorsque (comme tout le monde) vous êtes la filiale d’un groupe étranger, il est plus facile de traduire des slides PowerPoint que votre maison-mère a faites pour vous qu’un texte sur Word. Généralement, par manque de moyens, de temps et de réelle compréhension du sujet, on ne traduit pas les graphiques qui restent toujours en anglais.
C'est tellement juste...