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Page 1 sur 21, 2 SuivantExplication pédagogique du libre

Le Libre soulève de nombreuses questions, notamment sur la vente liée, les verrous numériques, les libertés numériques.., Parlons-en avec écoute et respect de l'autre.

Sam 30 Jan, 2010 19:56

Bonsoir,

Pour expliquer la définition du libre sur un site associatif, j'ai écris cette petite explication qui reprend la célèbre analogie de la recette de cuisine :

Le libre est un principe de "gauche d'auteur", qui consiste non pas à renoncer au droit d'auteur mais est une vision différente du droit d'auteur.

Le droit d'auteur "classique" ne permet pas d'être rémunéré par son travail ; il permet d'être rémunéré par l'exploitation, quelle qu'en soit la dérivation, d'une idée. Le travail, les compétences ne sont pas essentielles, puisqu'elle dépend souvent par la suite des compétences des personnes exploitant à leur tour l'idée, si l'autorisation leur en est donnée (ou vendue).

Par analogie, si on considère une recette de cuisine, le droit d'auteur "classique" interdit à quiconque de faire le même plat que nous, ou de l'appeler de façon identique ou proche.

La "gauche d'auteur" du libre permet à quiconque de réutiliser notre recette, la modifier, cuisiner son propre plat à la seule condition (généralement) qu'il soit indiqué d'où provient l'originale.

Le fait que les recettes soient "libre", qu'on puisse les faire chez soit, n'a pas fait disparaître les restaurants. Simplement c'est alors le savoir faire et la qualité qu'on va rechercher.

Le libre remet donc en avant les compétences plutôt que la jouissance du travail que font les autres sur une simple idée qu'on aurait formalisé.
Il permet également l'échange simplifié des idées et des méthodes, donc l'enrichissement technique et culturel de chacun, selon son implication personnelle.


La définition vise à expliquer l'intérêt d'utiliser une telle licence à des personnes qui généralement considère que si on parle de ses idées tout le monde va les copier, d'où la partie sur les restaurants qui à mon sens met bien en avant l'idée de compétence et de qualité liée au libre.

Le public visé est à 99% au moins totalement ignorant de ce qu'est un logiciel libre ou propriétaire, et bien à 5% de ce qu'est un logiciel (je suis peut être un peu médisant :p mais l'idée est là).

J'ai volontairement oublié de nuancer le "libre" avec le "libre diffusion", idem pour la notion de copyleft que j'associe ici complètement au libre (alors qu'il y a les bsd par exemple :p), je ne suis pas certain que mon choix de simplification soit le meilleur, donc je viens ici glaner quelques conseils ;)

Edité : bout de phrase en trop
Dernière édition par Shimegi le Jeu 04 Fév, 2010 09:25, édité 1 fois au total.
Shimegi

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Géo : Tours

Dim 31 Jan, 2010 09:57

J'aime bien l'image droit >< gauche.
Ne pourrais-tu pas introduire la chiralité (pas totalement dissemblable mais opposé comme l'image dans un miroir) ?
Une ch'tio peu d'pub :http://www.ina-ich.net/

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Mikelenain

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Mer 03 Fév, 2010 21:24

L'analogie est appétissante, mais je me demande si elle est correcte.

Je m'explique : l'analogie du libre fonctionne si on considère le restaurant sous le bon angle. Le droit d'auteur classique permet tout à fait de se réapproprier une recette, de la modifier, de l'appeler comme tu l'entends, sans même dire d'où ça vient. Après tout, tu es bien libre de faire ce qu'il te chante dans ta cuisine (encore faut-il avoir accès au code source de la recette, ce qui est une autre histoire).

En revanche, si tu récupères la recette, que tu ouvres un restaurant et que tu te mets à ton tour à l'exploiter, là, ça pose problème. Une recette libre te le permettrait, en citant l'origine cette fois.

Au final, ça me parait un peu bancal, ou bien trop simpliste vis à vis de la définition du libre. L'idée que tu développes marche plutôt en sens inverse : les recettes (en tout cas les recettes traditionnelles ou génériques) sont bien dans le domaine public, elles n'appartiennent à personne. Par contre, j'imagine que pour une création originale bien spécifique (une recette particulière d'un restau, d'un pâtissier, etc.), le droit d'auteur classique s'applique à son tour...

Au passage, il semble que la 1e phrase ne soit pas terminée (« en réaction à la fermeture »... de quoi ?).
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Géo : Québec

Jeu 04 Fév, 2010 09:24

Pour la phrase : Ouip j'ai coupé une partie qui explique l'historique j'en ai oublié un bout :p Je l'édite :)

Comme le fait Stallman, puisqu'effectivement l'analogie n'est pas exacte, cette présentation vise à expliquer l'intérêt du libre à travers une définition didactique à des personnes qui n'entendent pas grand chose à l'informatique, dans un domaine professionnel (d'où l'idée du restaurant) et où il n'y a pas de notion de code source.

Donc j'ai tenté de reproduire cette analogie en mettant en avant plusieurs éléments :

*le principe de liberté d'échange et d'usage (usage inclus ici utilisation et modification)
*Le principe de compétence que j'essaie d'expliquer avec les restaurant, mais effectivement à la réflexion je pourrais être plus explicite.

Par contre, sur ce que tu dis à propos du droit d'auteur classique : la possibilité de copie à titre privé est une exception au droit, pas un droit, à partir de là on peut considérer que ça n'est pas parce que je dispose de la recette (le code source) chez moi que j'ai le droit de le réutiliser, je dispose simplement d'une tolérance à cet égard.

Je vais retaper un peu cette définition, et en profiter pour faire une véritable différence entre libre et copyleft, à la réflexion la nuance sera importante à saisir dès le départ. J'introduirai également la notion de domaine public.
Shimegi

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Géo : Tours

Jeu 04 Fév, 2010 17:02

Bonjour,


je trouve cette analogie très intéressante.

- un chef cache sa recette : on peut imiter sur base de souvenir ;
- un chef livre sa recette, mais en donnant des droits de copie contre rémunération (droits d'auteur) ;
- un chef livre sa recette et permet à tous de la refaire et d'en faire commerce (gauche d'auteur total) ;
- un chef livre sa recette et ne permet de la refaire que si il n'y a pas commerce (gauche d'auteur partiel).

Dans le texte, il ne faut pas mêler copyright / copyleft et droits d'auteur / gauche d'auteur. Ces deux jeux de mots sont analogues, mais ce n'est pas une simple traduction : dans les pays anglo-saxons, le copyright ne débute que lorsqu'il y a dépôt d'une demande (après impression du livre par exemple), alors que sur le continent (latins et germains) le droit d'auteur s'applique du simple fait d'être l'auteur (à charge d'apporter une preuve d'antériorité si deux personnes prétendent être l'auteur).

Ce parabole est-elle en gauche d'auteur ? :)
LeChi

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Géo : Belgo-Franco-Luxembourgeois

Ven 05 Fév, 2010 08:41

LeChi a écrit:Ce parabole est-elle en gauche d'auteur ? :)


Évidemment elle le sera :) Je ne suis pas certain qu'elle soit réellement originale en soit mais dans le doute je mets tout en CC By-SA.

Effectivement le copyleft et la gauche d'auteur ne sont pas la même chose, à force de vouloir simplifier on oublie certains basiques :p

Je planche sur une meilleure définition et je vous la soumet à nouveau rapidement ;) Merci pour les commentaires en tout cas.
Shimegi

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Géo : Tours

Mar 09 Fév, 2010 22:30

Bon j'ai refait ma définition générique du libre. Beaucoup plus long, mais je pense avoir balayé le sujet, sans trop d'approximations ni de raccourcis (mais certainement des fautes :p)

Tout avis est le bienvenu :)

Il paraît naturel à chacun aujourd'hui, de pouvoir s'échanger nos recettes de cuisines, de rajouter ou enlever des ingrédients. La majorité de ces recettes, bien qu'accessibles à tous, sont disponible dans les restaurants. Il est donc évident que la disponibilité d'une recette ne remplace pas le savoir faire, la qualité et la spécificité du travail du restaurateur.

Si vous pouvez utiliser ces recettes, c'est qu'elles sont généralement anciennes, et font partie de ce qu'on appelle le « domaine public » : il n'y a plus de propriétaire des droits, et ceux ci reviennent donc à tous.

Imaginez maintenant que vous n'ayez pas la possibilité d'utiliser une recette, ou de la modifier en ajoutant ou enlevant un ingrédient, ou de la donner à un ou une amie, sans autorisation (payante généralement, et temporaire) préalable. Étrange n'est-ce pas ?

C'est pourtant ce qu'est aujourd'hui le droit d'auteur, qui sous le nom de droit amène en fait un contrôle et pose des interdictions. C'est une conception du monde égoïste et constructiviste, centré sur le profit personnel et prioritaire d'une personne. (Ceci n'est pas un jugement de valeur, les mots égoïstes et constructivistes n'ont de valeur que celle de la définition.)

Les tenants de la philosophie dite « libre » ont eux une conception du monde humaniste et individualiste, centrée sur le profit général et égal à tout les individus.

Cette philosophie promeut donc une approche du droit d'auteur tout à fait différente, qui incite à l'échange et la réutilisation des idées en toute liberté, comme pour les œuvres du domaine public, avec quelques nuances cependant.

Quelques nuances parce que la philosophie doit se conformer à la Loi, et au Droit. Toute personne est par défaut considérée comme auteur de ses création, et les droits liés ses œuvres automatiquement réservés à son seul usage (du moins dans le droit européen). Un œuvre libre doit donc être spécifiée en tant que telle.

Le droit d'auteur « libre » ne constitue donc en aucun cas une négation du droit d'auteur, mais simplement un volonté de considérer la liberté de chacun d'échanger une idée. Cette vision des choses possède cependant un talon d'Achille. Le simple fait que chaque individu puisse réutiliser librement un de vos travaux peut l'inciter, dans une démarche égoïste (c'est par contre ici péjoratif), de l'intégrer dans son propre travail, et si le résultat est suffisamment original de le soumettre au droit d'auteur classique, dont les droit lui seront réservé.
Pour pallier à cette possibilité, il existe un type particulier de contrat de droit d'auteur, appelé « copyleft » par opposition au « copyright » du droit anglo-saxon, ou « gauche d'auteur » par opposition au « droit d'auteur » européen.

Cette gauche d'auteur consiste rendre libre tout mode d'échange ou de réutilisation de votre travail, mais en imposant une traçabilité de l'auteur original, et parfois en imposant également l'utilisation d'un contrat de droit d'auteur identique, donc libre pour tout travail dérivé du vôtre, empêchant ainsi toute exploitation indue.
Shimegi

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Mer 10 Fév, 2010 00:36

Au sujet de la récupération / réappropriation d'une œuvre pour la passer en droit d'auteur classique, peut-être faudrait-il évoquer le droit moral tel qu'utilisé en France, qui est inaliénable. Ça permet de placer quelques barrières. Par contre, ça t'emmènerais peut-être trop loin...

(sinon j'aime bien l'opposition égoïsme / individualisme, ça m'a forcé à un tour chez Wikipedia !)

(oh, et quelques fautes d'orthographe / syntaxe dans le texte)
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Mer 10 Fév, 2010 09:01

Je n'ai pas encore abordé le droit moral, j'ai tenté une définition la plus large possible du droit d'auteur, pour plus d'infos je fournirais des liens vers du contenu plus spécifique. Je le rajouterai par la suite, mais peut être à part pour préserver un maximum de lisibilité.
Je corrige les fautes un de ces quatre :)

En attendant si il y a des suggestions de modifications, n'hésitez pas :)
Shimegi

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Géo : Tours

Mer 10 Fév, 2010 12:27

Bonjour,

Bravo pour cette présentation, on sent qu'il y a eu du travail/de la réflexion derrière.

Une petite chose qui me gène : j'ai un peu l'impression que tu proposes une définition de la culture libre, ou des œuvres culturelles libres, tout en utilisant le raisonnement lié au logiciel libre (via l'analogie avec une recette de cuisine). Je ne sais pas comment l'exprimer, mais il me semble qu'il y a des différences entre les deux.

J'espère ne pas être trop pointilleux, ni trop vague...
Agent Ty

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