Un de nos correspondants vient de me faire parvenir cet excellent compte rendu qu'il m'a autorisé à diffuser
:
Rendez-vous à la sortie du métro Iena à 17H30.
Dès que notre "attroupement sur la voie publique" à dépassé le nombre de 3 personnes, un "individu banalisé", mais imposant par sa taille et sa stature avec un "talkie-walkie" à la main, à commencé à nous observer...
Pour jouer avec lui et être certain de nos soupçons, nous nous déplaçons au coin de l'avenue, d'où de l'entrée du porche d'un immeuble où il s'était posté, il ne pourrait plus nous voir, réaction immédiate de sa part, il a traversé pour rejoindre le terre-plein central, où son angle de vision serait plus étendu.
Comme il faisait très froid, nous avons finalement décidé de nous regrouper à l'intérieur de la station de metro. Où nous ne l'avons plus revu, à moin qu'il n'y ait envoyé l'un de ces collègues...
Bref, après avoir regroupé tout le monde, réparti les tracts à distribuer et les missions de chacun, nous nous sommes mis en action.
En ce qui me concerne craignant que le fait d'être "repéré" pourrait nous interdire l'accès à la "réunion d'information", j'ai décidé de m'y rendre tout de suite.
Les abords du Palais de Tokyo étaient complètement bouclés ! Le trottoir était fermé, ainsi que le contre-allée. J'ose espérer que le Ministre craignait plus une action hostile des intermittents du spectacle, que de ceux qui défendent le logiciel libre et qui s'insurgent contre la légalisation et la protection juridique des DRM, qui signera à plus ou moins long terme la fin du droit à l'exception pour copie privée.
Muni de mon invitation, j'ai dû franchir quatre "cordons de sécurité" avant d'accéder à l'intérieur de Palais de Tokyo (cordon de sécurité de la Police derrière des barrières placées sur le trottoir, cordon de sécurité formé de policiers et de vigiles à l'entrée du Palais de Tokyo, cordon de sécurité à la remise des "bracelets" (très semblables à ceux que l'on place sur les nouveaux-nés dans les maternités) qui permettent de passer le 4ème barrage pour pouvoir enfin entrer...
Des artistes présents que j'ai reconnu, étaient présents : Eddy Mitchell, Philippe Lavil, Henri Salvador, Alain Chamfort, Gérard Jugnot (pour défendre ses "Choristes), Karima (Ex Star Academy) et d'autres que je n'ai sans doute pas reconnus, car moins facilement reconnaissables.
De ces chanteurs, qui sont aussi auteurs compositeurs interprètes, que j'ai approché et questionnés en leur demandant : "Mais, qu'êtes-vous venu faire dans cette galère ?" TOUS m'ont répondu "Je sui ici à la demande de ma maison de disque !" Les ayant un peu "branché" sur la légalisation et la protection juridique des DRM, que tente d'imposer le projet de loi DADVSI, et sur les CD "copy controlled" que l'on trouve aujourd'hui dans les bacs des distributeurs, et qui interdisent de lire ce type de CD sur l'autoradio de la voiture, ou sur un ordinateur, ils m'ont tous répondu que c'était les maisons d'édition qui leur imposait ce type de protection. Manifestement, ce n'est pas leur préoccupation majeure. Je leu ai indiqué que ce problème préocupait leurs clients, et que certains dont je fai partie refusaient d'acheter de type de CD "copy controlled", il m'ont répondu qu'ils le comprenaient très bien... (Sous entendu nous n'y pouvons rien...) Je leur ai remis le tract "Framasoft", qu'ils ont lu devant moi, et m'ont déclaré qu'il était bien fait et bien écrit.
Présent également aussi un ("haut") responsable SPEDIDAM/ADAMI, que je ne connais pas, favorable bien entendu à la "Licence Globale" qui ne décolèrerait pas, que dans le nouveau projet de loi DADVSI, cette idée de Licence Globale, ne soit même pas abordée. Ainsi que Valéry Zettoun pour les disques AZ (Major Universal Musique)
Discours du Ministre pour présenter son nouveau site "lestelechargements.com"., qui déclare avoir reçu les soutiens pour son projet de loi, tant du Minsitre de l'Industrie que celui du Ministre des Finances. Il faut noter la présence du Ministre de l'économie et des Finances, qui lui aussi à prononcé un discours de soutient en faveur du projet de loi DADVSI.C'est à mon avis un symbole fort, du Gouvernement envers la filière musicale... (Lobbying quand tu nous tiens...)
Ensuite j'ai pu discuter avec M. Laurent Petitgirard, (ancien et futur Président de la Sacem), qui n'est pas du tout favorable à ce que les éditeurs de musique placent des procèdés "copy-controlled" sur les CD, qui interdisent la lecture de ces Cd qui ne correspondent plus au "RED-BOOK", et qui interdisent aux consommateurs de lire ce type de CD dans leur voiture ou sur un ordinateur. Par contre il est tout à fait contre en ne veux même pas entendre prononcer le nom de licence globale. Il semble sincère quand il dit cela, tout comme quand il reconnaît que ce qui fait le plus de mal à la Sacem dans l'opinion publique, c'est son manque de communication avec le public.
Un Administrateur de la Sacem (auteur compositeur) auquel j'ai également pu parler est beucoup plus resrictif quant à la copie légale. Le fait de ne pas copier un CD musical, lui semble normal, poussé dans ses derniers retranchements quant au "RED-BOOK" et au Droit à l'exception pour copie Privée, tel que régi par le Code de la Propriété Intellectuelle, il déclare que c'est la Directive Européenne qui l'impose Quand je lui rappelle que cette Directive Européenne prévoit de maintenir le Droit à l'exception pour copie privée, pour les état membres qui l'intègre dans leur Droit, le sujet de conversation est détourné...
Mais surtout, cet Administrateur de la Sacem pense, que compte tenu des lois anti-terroristes votés en France, et dont l'application vient d'être approuvées pour toute l'Europe à Bruxelles (obligation par les fournisseurs d'accès -Inrenet et téléphonie- de conserver toutes les connexions et leurs données), il serait très facile si on donnait les moyens à la Sacem d'avoir accès à ces logs de chasser le téléchargement illégal sur Internet....
Enfin j'ai pu discuter avec une jeune future artiste issue de la Star Academy, qui rame pour produire seule, sans l'aide d'une maison d'édition musicale, c'est à dire en l'ayant financé elle-même, son premier single. Elle m'a dit avoir choisi (parce qu'elle ne peut faire autrement) de proposer son single sur les sites de téléchargement légaux, car les ayant déposés à la Sacem, elle y est obligée, sauf à payer elle même et de sa poche les droits Sacem afférents aux téléchargements effectués.
Bref, le fossé existe bien et surtout l'incompréhension subsiste entre les éditeurs, les auteurs compositeurs, les musiciens et les consommateurs. Seule la loi de la rentabilité régit ce système aujourd'hui, et ce n'est pas à mon avis, le projet de loi DADVSI, qui va rapprocher les parties en présence.
Bref, continuons d'informer sur le danger que représente la légalisation assortie d'une protection légale aux DRM, tel que le projet DADVSI prévoit de l'instaurer.