Nous sommes le Mar 23 Avr, 2024 18:17
Supprimer les cookies

Page 2 sur 2Précédent 1, 2SACEM, ADAMI, SPEDIDAM : pourquoi ils ne sont pas d'accord.

Le Libre soulève de nombreuses questions, notamment sur la vente liée, les verrous numériques, les libertés numériques.., Parlons-en avec écoute et respect de l'autre.

Lun 16 Jan, 2006 10:28

La rémunération pour copie privée ne sera pas supprimée

La taxe sur les supports n'a pas pour objet de compenser la copie privée, à ce que je sache.
S.T.F.

Messages : 53

Lun 16 Jan, 2006 10:45

S.T.F. a écrit:
La rémunération pour copie privée ne sera pas supprimée

La taxe sur les supports n'a pas pour objet de compenser la copie privée, à ce que je sache.


Si.

Article 311-1 du Code de la propriété intellectuelle :

Les auteurs et les artistes-interprètes des oeuvres fixées sur phonogrammes ou vidéogrammes, ainsi que les producteurs de ces phonogrammes ou vidéogrammes, ont droit à une rémunération au titre de la reproduction desdites oeuvres, réalisées dans les conditions mentionnées au 2º de l'article L. 122-5 et au 2º de l'article L. 211-3.
Cette rémunération est également due aux auteurs et aux éditeurs des oeuvres fixées sur tout autre support, au titre de leur reproduction réalisée, dans les conditions prévues au 2º de l' article L. 122-5, sur un support d'enregistrement numérique.


(Pour info, le 2° de l'article L. 122-5, c'est l'exception de copie privée...)
desesperatly

Messages : 625

Lun 16 Jan, 2006 11:17

Au temps pour moi.

La copie privée est reconnu en France depuis 1984 ? 1985 ? Il est assez étonnant qu'on est pensé a la compenser qu'a partir de 2001...

Ne pouvant décemment pas encore obliger le consommateur a acheter autant d'exemplaires qu'il aura d'usage d'une oeuvre, la taxe était une étape.
Les DRM sont l'étape suivante. Puis viendront les brevets logiciels...

Le chemin est tracé depuis 1996 et la signature du Traité de l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI).

OMPI dont découle le DMCA, l'EUCD et le DADVSI.

L'édifice est construit brique par brique, lentement mais surement et il sera très solide.
S.T.F.

Messages : 53

Lun 16 Jan, 2006 11:39

desesperatly a écrit:Je ne suis pas sûr d'avoir été très clair.

Mais si, justement, tu as été très clair et ces précisions sont très intéressantes ! Voilà un mécanisme bien décrit ...

Et effectivement, c'est surprenant de voir des interprètes farouchement opposés à la licence globale alors qu'ils devraient, s'ils étaient vraiment au courant de la situation comme ils le laissent entendre dans leurs interventions, avoir une position beaucoup plus "partagée" (lutter pour la diffusion de la culture, combattre le piratage mais en protégeant le droit à la copie privée et le principe d'une licence globale).
**************************
Wolfen,
http://damien.mauran.free.fr
wolfen

Messages : 115

Lun 16 Jan, 2006 11:44

S.T.F. a écrit:Au temps pour moi.

La copie privée est reconnu en France depuis 1984 ? 1985 ? Il est assez étonnant qu'on est pensé a la compenser qu'a partir de 2001...


La copie privée est reconnue depuis 1957. La rémunération pour copie privée (RCP) est reconnue depuis 1985. En 2001, il y a seulement euune révision de l'assiette de la RCP.

S.T.F. a écrit:Ne pouvant décemment pas encore obliger le consommateur a acheter autant d'exemplaires qu'il aura d'usage d'une oeuvre, la taxe était une étape.
Les DRM sont l'étape suivante. Puis viendront les brevets logiciels...


Les brevets logiciels n'ont pas grand chose à voir là dedans.
S'agissant des DRM, c'est effectivement, dans l'esprit du législateur européen, l'étape finale. Mais elle va de pair avec la diminution de la RCP (et, à terme, sa disparition). Le modèle qui sous-tend la directive de 2001 est celui des services à la demande : ne plus posséder de CD ou de DVD, mais payer pour chaque acte d'écoute ou de visionnage (à un prix évidemment bien plus bas que celui actuellement demandé pour le téléchargement d'un titre ou d'un film). Tout ça est très complexe. ce qui est en tout cas sûr, c'est que c'est un modèle opposé à celui de la licence globale.

S.T.F. a écrit:Le chemin est tracé depuis 1996 et la signature du Traité de l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI).

OMPI dont découle le DMCA, l'EUCD et le DADVSI.

L'édifice est construit brique par brique, lentement mais surement et il sera très solide.


Il est déjà très solide.
desesperatly

Messages : 625

Lun 16 Jan, 2006 11:52

Il est déjà très solide.


Aussi solide qu'une prison.
S.T.F.

Messages : 53

Lun 16 Jan, 2006 12:09

Bonjour à tous,

Merci à desesperatly pour cet exposé.

S.T.F. a écrit:Ne pouvant décemment pas encore obliger le consommateur a acheter autant d'exemplaires qu'il aura d'usage d'une oeuvre, la taxe était une étape.
Les DRM sont l'étape suivante. Puis viendront les brevets logiciels...

Le chemin est tracé depuis 1996 et la signature du Traité de l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI).

OMPI dont découle le DMCA, l'EUCD et le DADVSI.

L'édifice est construit brique par brique, lentement mais surement et il sera très solide.


Le chemin à même été tracé plus tôt par l'administration Clinton en 1994, n'hésitez pas à lire et relire : Le DADvSI pour les nuls, et en particulier son etiologie (partie 2).

2. Etiologie : L’origine américaine du DADvSI

qui dévoile comment l’administration Clinton qui avait besoin du soutien des industries culturelles pour des raisons électorales a imposé un traité international pour contourner l’opposition de son opinion publique à un projet de loi demandé par ces industries, et comment ce traité international a mené à une directive européenne qui doit aujourd’hui être transposée dans la loi française via le projet de loi DADvSI...

Et ne vous arrêtez pas en si bon chemin, puisque la suite est déjà prevue :

- Le Digital Content Security Act contre le trou analogique,
- Le royaume des DRM veut s'étendre.

Cordialement,

Totomatisme.
totomatisme

Messages : 2281
Géo : Paris

Jeu 26 Jan, 2006 11:18

Pour faire écho à ce post, un extrait on ne peut plus explicite du rapport de la section culture du PS (très mauvais au demeurant):
Les droits des artistes interprètes, gérés par la Spedidam et l'Adami, sont des droits voisins, qui ne représentent qu'un très faible pourcentage de leur rémunération.

Les membres de la Spedidam, artistes interprètes de groupe (orchestres, choeurs, ensembles divers), sont payés forfaitairement lors d'un enregistrement. Ils ne sont jamais intéressés aux ventes sous forme de royalties mais bénéficient d'un cachet réglé dans les quinze jours qui suivent la séance. Aucun d'eux n'est donc lésé par les échanges illicites de fichiers et, à la différence des créateurs, des interprètes solistes et des producteurs, ils ne prennent aucun risque. La licence globale représenterait donc pour eux un supplément de rémunération auquel ils n'ont droit ni sur les CD ou DVD du commerce ni sur les téléchargements effectués sur des sites légaux.

C’est pourquoi les sociétés gérant le droit des interprètes (Spedidam et Adami) sont favorables à la licence globale. Et il n'est donc pas étonnant que 13 500 de ses membres « interprètes » aient signé une pétition en faveur de cette solution : ils ont tout à y gagner. La cohérence voudrait que, dans cette hypothèse, ils abandonnent leur cachet initial.

Quant à l'Adami, qui gère les droits des interprètes solistes et des comédiens, à voir la réaction de ses membres les plus éminents, on peut supposer qu'elle a, dans cette affaire, plus pensé à l'intérêt de la société qu'à celui de ses sociétaires…


On ne peut que se réjouir que, dans ce débat, les choses soient dites clairement.
desesperatly

Messages : 625

Mar 31 Jan, 2006 10:13

C’est pourquoi les sociétés gérant le droit des interprètes (Spedidam et Adami) sont favorables à la licence globale. Et il n'est donc pas étonnant que 13 500 de ses membres « interprètes » aient signé une pétition en faveur de cette solution : ils ont tout à y gagner. La cohérence voudrait que, dans cette hypothèse, ils abandonnent leur cachet initial.

En même temps, beaucoup d'artistes sont membres à la fois des Spedidam/Adami et la SACEM.
Est-ce que c'est vraiment si simple, est-ce que ce n'est qu'une pure question mercantile ?
Que pensez alors de la position des jazzmen français ? Encore des artistes/interprètes qui ne songent qu'à l'argent ?
gutenberg

Messages : 411

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant actuellement ce forum : Aucun utilisateur inscrit