Ouais, à la relecture je me rends compte que j'ai été un peu vite
Reprenons au début : sous Linux les partitions (et donc les disques) ne sont pas du tout gérés comme sous Windows, adieu donc les lettres de lecteurs !
Pour faire simple, il n'y a plus qu'une seule grande arborescence et les différentes partitions viennent se brancher dessus. La racine du système est représentée par /, elle contient divers dossiers comme /etc, /home, /opt, /var, ... (je passe sous silence les dossiers comme /dev et /proc par exemple qui sont particuliers). Plus d'infos :
http://doc.ubuntu-fr.org/arborescenceTraditionnellement, lors de l'installation on part sur trois partitions de base :
/ : la partition racine du système qui contiendra donc ... le système. Même si c'est faux strictement parlant, on peut faire le parallèle avec le disque C sous Windows
swap : comme son nom l'indique c'est une partition spéciale (qui n'apparait pas dans l'arborescence) et qui servira d'espace d'échange si besoin. Sous Windows, c'est le fichier swapfile.sys/pagefile.sys du disque C. Le dit Windows utilise un autre fichier nommé hiberfile.sys pour le mode hibernation, sous Linux s'est la partition swap qui remplit cette fonction. Donc pour ne pas être embêté, le plus simple est de définir la taille de la partition swap d'une taille égale ou supérieure à la RAM (même si on peut faire hiberner le système en ayant une swap de taille inférieure à la mémoire, mais vu les capacités actuelles des DD pourquoi se prendre la tête).
/home : c'est dans ce dossier que vont être créés tous les dossiers utilisateurs. L'intérêt de créer une partition dédiée c'est qu'on sépare complètement le système des données utilisateurs. Très, très pratique lors d'une réinstallation du système ! Pratique aussi si tu veux changer de distribution tout en gardant tes réglages et données.
Sur un PC simple disposant de 8Go de RAM et d'un unique disque dur de 1To, on créerait selon le principe précédent 3 partitions :
20, 30 40 Go ou plus pour /
8Go pour swap
tout le reste pour /home parce que ce qui prend le plus de place sur un disque ce sont les données utilisateur.
Sur ton futur PC avec son disque SSD de 64Go, tu pourrais avoir une répartition comme suit (c'est vraiment qu'un exemple) :
32Go pour / (perso j'ai 24Go rempli à 35%, mais la marge m'est très utile lors d'un upgrade de version de ma Fedora)
8Go pour swap
24Go pour le /home (la vitesse du SSD peut être intéressante pour l'accès aux réglages qui sont sauvegardés dans ton dossier utilisateur)
Euh, mais j'ai largement plus de 24Go de données moi ! Patience, j'y reviendrai plus loin.
J'ai parlé plus haut de "disque C" sous Windows. En fait c'est faux, le disque C, ou lecteur C, n'est qu'une partition, pas un disque au complet. C'est un abus de langage venant du fait que pendant longtemps les PC sous Widnows étaient livrés avec une unique partition prenant tout le disque.
Sous Linux, les disques sont nommés sdX, X étant une lettre ce qui nous donne sda pour le premier disque dur, sdb pour le deuxième, etc
Même système pour les partitions qui sont numérotées : sda1 est donc la première partition du premier disque.
Partant du principe que ton futur disque SSD sera le seul lors de l'installation de Linux sur ton futur PC (tu pourras rajouter les autres par la suite), on obtient la correspondance suivante :
sda1 = partition racine /
sda2 = partition swap
sda3 = partition /home
Je passe sous silence le fait qu'il faut normalement parler de /dev/sda1 et que les numéros peuvent ne pas se suivre (partition primaire, étendue, logique :
http://doc.ubuntu-fr.org/partitions )
Autre petit aparté, sous OS X les partitions s'appellent disk0s1, disk0s2, tu peux vérifier dans l'utilitaire de disque de ton MBP
Pour l'installation proprement dite, on trouve des tutos détaillés sur le net, ex :
http://www.linuxcore.fr/2012/05/install ... x-mint-13/Hop, je saute une ligne et considère que ton futur PC avec son disque SSD est maintenant installé (peu importe la distribtion, Linux Mint, Ubuntu, Fedora, OpenSuse ou autre).
Tu as donc démarré sur ton nouveau PC et pu constater l'existence de différents dossiers (vides !) dans ton dossier utilisateur.
C'est le moment de rajouter les autres disques et on va commencer par ton disque IDE. Ah, on vient de me faire signe que non parce que la carte mère ne dispose pas de ports IDE, que du SATA !
Damned ! C'était pourtant celui qui se prêtait le mieux à mon explication. Bon ben on va faire avec le SATA de 320Go qui contenait XP alors.
Tu le branches sur le port SATA2 de la carte-mère, le 1 étant bien évidemment pris par le SSD et tu démarres le PC.
Si j'ai bonne mémoire il ne devrait y avoir rien de changé en apparence. Mais en ouvrant le gestionnaire de fichiers (Nemo si tu utilises le bureau Cinnamon, Nautilus pour Gnome et Unity ...) tu devrais voir les 2 partitions du nouveau disque dans les périphériques.
C'est le moment de parler du fichier /etc/fstab
Il s'agit du fichier qui regroupe les partitions devant être montées (mises en place) au démarrage.
L'idée est la suivante : pour accéder à mes anciennes données, je vais créer un dossier nommé Ancien dans mon dossier utilisateur et demander à mon système de faire correspondre une partition (le lecteur D du message initial) de mon 2e disque dur à ce dossier. Comme ça, je pourrai me contenter d'aller dans /home/lucius/Ancien pour accéder à mes données.
Et oui, c'est ça qui est magique : je peux indiquer à Linux de monter (mettre en place) ma partition où je veux pour la faire correspondre au dossier que je veux. Une fois la manip' initiale faite je n'ai plus (trop) à me préoccuper du fait que ce soit une partition ayant un système de fichiers Windows : pour moi c'est juste mon dossier.
Il faut quand même garder à l'esprit que le NTFS ne supporte pas toutes les spécificités des systèmes ext2/3/4.
Un petit exemple de fichier /etc/fstab ?
Voilà celui de mon pc fixe :
- Code: Tout sélectionner
#
# /etc/fstab
#
UUID=eb09a996-114a-4c70-98ac-6a68bcba9749 / ext4 defaults 1 1
/dev/mapper/Base-home /home ext4 defaults 1 2
/dev/mapper/Base-swap swap swap defaults 0 0
/dev/Travail/DL /home/moi/Téléchargements ext4 defaults 1 2
/dev/Travail/Pro /home/moi/Pro ext4 defaults 1 2
/dev/Travail/Work /home/moi/Work ext4 defaults 1 2
/dev/Samsung500G/Virtual /home/moi/Virtual ext4 defaults 1 2
/dev/Perso/Video /home/moi/Vidéos ext3 defaults 1 2
# Partages Samba Routeur
//192.168.0.1/volume9 /media/Gros cifs _netdev,users,noauto,guest,rw,nosetuids
//192.168.0.1/volume2 /media/Sync cifs _netdev,users,noauto,guest,rw,nosetuids
Quelques explications peut-être ?
La ligne UUID=eb09a996-114a-4c70-98ac-6a68bcba9749 correspond à la définition de ma partition racine ( / ), la partition n'est pas repérée par son nom /dev/sda1 mais par son UUID :
http://doc.ubuntu-fr.org/uuid_et_labelLigne suivante, la définition de mon /home. Là encore, ça n'est pas de la forme /dev/sdX# car j'utilise LVM :
http://doc.ubuntu-fr.org/lvm3e ligne : définition du swap
Jusque là, c'est du basique.
Les 5 lignes suivantes font correspondre des volumes logiques LVM (il suffit de les considérer comme des partitions) avec des sous-dossiers de mon dossier utilisateur. Téléchargement et Vidéos sont, par exemple, des dossiers existants d'origine.
De mon point de vue d'utilisateur, je me ballade dans mes dossiers comme s'ils étaient tous sur le même disque.
En pratique, ils sont sur trois disques différents et utilisent deux systèmes de fichiers différents (ext4 pour la plupart mais aussi de l'ext3).
Il est possible de réaliser la même chose avec des partitions en NTFS voire en HFS+. L'exemple ci-dessous correspond à la ligne du fstab de mon MBP qui fait correspondre la partition OSX au dossier Mac de mon utilisateur :
- Code: Tout sélectionner
/dev/disk/by-uuid/45ac3391-bfe4-3ef6-beb5-7f53fd2630c4 /home/macfat/Mac auto nosuid,nodev,nofail 0 0
Là, il faut être honnête ça pose qq soucis de droits sur les sous-dossiers.
Pour la petite histoire, les deux dernières lignes correspondent à des partages Samba/CIFS servis par mon routeur équipé de disques durs USB (le moyen d'échange évoqué dans mon premier message).
Il fut une époque où il fallait gratouiller dans le fstab à la main avec tous les risques que ça impliquait, notamment de tout casser
Maintenant on trouve l'utilitaire gnome-disk-utility qui permet de faire ça très simplement.
Je ne sais plus s'il est installé par défaut dans Mint ou Ubuntu. Au besoin le paquet s'appelle gnome-disk-utility tout simplement.
Exemple avec une partition NTFS d'un de mes disques :

Dans la partie de gauche (non visible), on sélectionne le disque, les partitions apparaissent à droite.
Dans l'exemple, j'ai un disque de 200Go nommé /dev/sdd contenant une partition sdd1 de 148Go en NTFS et une autre nommée sdd2 de 52Go en ext4.
Chacune de ces partitions a un LABEL (étiquette), la première s'appelle IcyBox, la 2e SaveBox. C'est une autre façon de les repérer (plutôt que l'UUID ou le /dev/sdX#), c'est aussi à mon sens la plus pratique ... tant qu'on fait attention à ne pas avoir deux partitions ayant la même étiquette !
Le fait de sélectionner la partition voulue puis de cliquer sur le petit engrenage en dessous permet d'avoir accès au options de montage (fenêtre ayant le focus)
On voit que la partition est actuellement configurée pour être en montage "automatique", c-à-d qu'il suffit de cliquer dessus dans le gestionnaire de fichiers pour qu'elle soit montée (mise en place) dans un sous-dossier de /media ou /run/media suivant les systèmes. C'est pratique pour un disque externe ou un disque en rack (cas du DD de mon exemple) mais ça n'a aucun intérêt pour un disque interne.
Donc, on désactive le montage automatique et on obtient :

On coche la case "Monter au démarrage".
On décoche la case "Afficher dans l'interface utilisateur".
On remplit le point de montage choisi : /home/moi/Ancien
On choisit d'identifier la partition avec son LABEL (le menu déroulant indique toutes les possibilités valides).
On laisse le système de fichiers en auto et on valide.
Au prochain démarrage, la partition sera automatiquement mise en place dans le dossier Ancien.
Dans le cas de ton futur PC, l’espace disponible pour les données utilisateur vient de passer de 24Go (SSD seul) à 294Go (SSD + ancien 'lecteur' D). Attention quand même c'est 24Go dans /home + 270 dans /home/lucius/Ancien !
Il y a aussi moyen de le faire à la main et de manière plus précise avec l'édition du fstab et les options ntfs-3g :
http://doc.ubuntu-fr.org/tutoriel/comme ... partitions Zone Ajouter une partition ... NTFS
Voilà, j'espère avoir été un peu plus précis