Le 12 décembre 2008, après le tout premier Framapéro de Lille, s'est tenu un Framapéro à Lyon. L'objectif initial est de pouvoir mettre "un visage sur des pseudos", en se retrouvant lors d'un moment convivial, pour discuter autour de sa pratique du libre... ou de toute autre chose !
L'apéro de Lille avait pour thématique [1] l'OLPC et l'opération "Give one, Get one". Celui de Lyon souhaitait donner du sens au mot fraternité dans le libre. Sans aller jusqu'à l'œcuménisme, cet apéro rassemblait 3 associations autour de la (grande) table. Framasoft (communauté web faisant la promotion du logiciel et de la culture libre auprès du grand public), l'April (association nationale de défense du logiciel libre, qui fêtait ce soir là ces 12 ans), et l'ALDIL (groupe d'utilisateurs de logiciels libres de la région Lyonnaise).
Débuté à 18:00, nous étions près d'une trentaine vers 19:30 (26 exactement, si les boissons à base de chanvre du bar équitable qui nous accueillait ne m'ont pas trop embrouillé l'esprit). Un esprit libre ayant malgré tout besoin d'un estomac plein, la foule en délire s'est dispersée peu avant 22H, laissant un kernelnoyau dur d'un peu plus d'une demi douzaine de personnes bien décidées à refaire le monde autour d'une table chargée de tapas.
Évidemment, tout au long de la soirée, les discussions techniques sont allées bon train. On est geek ou on ne l'est pas ! Certains sujets ont dû paraitre bien ésotériques aux autres clients du bar (heureusement peu nombreux ce soir là). Les démonstrations de "celui qui avait la plus petite" (clé usb, téléphone mobile, netbook, etc) n'ont pas manquées, sans oublier les inévitables déterrages de trolls (featuring, of course, l'antédiluvien (période jurassique pré-GPLienne) "Emacs versus Vi", dont je retiens d'ailleurs le bon mot <<Emacs est un bon OS, il ne lui manque plus qu'un bon éditeur de texte>>).
Il a aussi été question de sujets plus généraux : la vente liée, le libre dans l'éducation, les modalités de financements des assoc's du libre, etc. Sans compter tous les autres sujets dont il était question à l'autre bout de la table et dont je n'ai pu garder les logs...
Que pouvons nous en retenir ?
D'abord, il est toujours agréable de voir que malgré les querelles de clochers, des associations aux profils très différents arrivent à se réunir autour d'une table, tout simplement pour échanger leurs expériences, leurs vécus, leurs individualités... sans perdre de vue que ce sont justement ces différences qui nous rendent complémentaires et nous donnent l'énergie, chaque jour, de vouloir faire progresser le libre.
Ensuite, si la forme de ce type d'évènements peut être affinée (par exemple en choisissant un bar qui aura plus d'une demi-rosette et 4 cornichons pour 25 geeks affamés !), on pourra noter que l'évènement peut être reproduit à moindre coût pour des effets sensiblement positifs (se rencontrer, échanger, nouer des liens, partager ses idées et ses projets, et plus simplement rire un bon coup). C'est ce que font certains LUG[2], dont l'ALDIL à Lyon, en proposant une rencontre hebdomadaire ou mensuelle à leurs membres.
Enfin, que si le libre est une aventure passionnante, c'est avant tout une aventure humaine. Des personnes de tous âges, toutes cultures, tous horizons, mettant ensemble un peu - ou beaucoup - de leur temps pour faire avancer un sujet qui leur tient à coeur. D'ordinaire, ces personnes ne se connaissent pas de visu, alors qu'elles peuvent correspondre et collaborer ensemble depuis des années. Les rassembler autour d'une table et leur donner la possibilité de montrer d'autres facettes de leur personnalité, c'est aussi rendre les projets plus concrets, plus humains.
Et si vous aussi vous organisiez un petit Framapéro près de chez vous, sans chichi, juste pour rencontrer des personnes proches de chez vous qui partagent un intérêt commun ?
Sur un mode ouvert, cela peut aussi être l'occasion de faire connaitre le libre et la philosophie qui le soutien à des personnes qui souhaitent les découvrir, qu'ils aient été invités où qu'ils se trouvent là par hasard.
L'une des principales force du logiciel libre a été de démontré que les utilisateurs pouvaient passer du statut de consommateur à celui d'acteur. Vous pourriez ainsi démontrer à ceux qui présentent le libre comme une simple évolution dans le processus technique de production du logiciel, qu'il y a là aussi et surtout un enjeu social derrière cette évolution, celui de redonner un visage humain à l'informatique.
pyg travaille.
NB : le Flyer Framasoft, puisqu'il a été demandé par Restouble (à reproduire et diffuser librement, of course)
pyg picole (bio et équitable, quand même)
MikeLeNain au premier plan à droite, le président de l'Aldil au centre, le pauvre barman qui nous a supporté tant bien que mal
Maps + un aldilien + un futur aprilien + un aprilien = combien de possibilités ?
(les 3 premières photos sont l'oeuvre de Shimegi sous licence CC by-sa, la dernière photo est l'oeuvre de Mikelenain sous licence CC by-sa)
[1] en fait, c'est un bien grand mot, car les Framapéros sont plutôt des réunions informelles : pas une conférence, ni un barcamp, juste le plaisir de se retrouver In Real Life pour discuter et refaire le monde. Cependant, à chaque fois, nous essaieront de donner une espèce de "fil rouge" afin de donner plus de sens à l'évènement.
[2] Linux User Groups : groupes d'utilisateurs de logiciels libres, le plus souvent regroupés en association au sein d'une ville ou d'un territoire donné. Il y en a près d'une centaine de référencés ici : http://www.aful.org/gul
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pyg
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