Sinon, il y a le Wiki de Jokot3 aussi, qu'on a déjà utilisé, mais bon...
En attendant de pouvoir y écrire, voilà mon premier jet :
[À la demande de nombreux media étrangers qui souhaiteraient couvrir
cette histoire, et disposer d'un lien en anglais, voici un résumé de mon
calvaire.]
Voici ce qu'il m'est arrivé alors que j'essayais de défendre l'utilisation
légale des réseaux peer-to-peer (P2P) en Espagne.
J'enseigne la «propriété intellectuelle» (bien que je n'aime pas cette
expression), ainsi que d'autres sujets, à des étudiants de Maîtrise à
l'université polytechnique de Valence (UPV, en Espagne), depuis plus de cinq
ans. Il y a deux semaines, il a été programmé que je donne une conférence
(j'étais invité par l'association universitaire de l'ETSIA et par le groupe
d'utilisateurs de Linux dans le cadre de la «semaine de la culture») dans
l'un des batiments de l'université. Pendant cette conférence, je devais analyser
l'utilisation légale et les avantages des réseaux P2P, y compris dans le cadre
d'œuvres protégées par le droit d'auteur (selon la loi espagnole sur la
propriété intellectuelle, sur la droit à la copie privée, ainsi que de
nombreux travaux de recherche, livres et décisions de justice). J'avais même
l'intention d'utiliser le réseau afin de «prouver» que c'était légal,
puisque des membres de la société SGAE étaient passés à la télévision pour dire
tout simplement que «les réseaux P2P sont illégaux» (sic) ; et c'est
pourquoi j'avais même contacté SGAE, la police nationale et le procureur général pour les informer de ma conférence.
La veille de la conférence, le Doyen de l'université (sous la pression de
l'association de l'industrie du disque espagnole «Promusicae», comme je
l'ai découvert plus tard puisqu'elle s'est reconnue dans une citation du
quotidien national El País, et même sous la pression de l'association
américaine MPAA, comme l'indique un autre journal) a essayé d'empêcher la
conférence en retirant la permission d'utiliser le créneau retenu. J'ai donc
programmé une deuxième conférence, qui a été refusée également. Puis une
troisième. J'ai finalement donné ma conférence à la caféteria de l'université,
pendant cinq heures, devant 150 personnes.
Un peu plus tard le jour-même (le 4 mai, je ne l'oublierai jamais), j'ai reçu
un coup de fil du directeur des programmes de Maîtrise de mon université, qui
m'a informé que le Doyen de l'université l'avait appelé et lui avait demandé de
«s'assurer que je n'enseignerai plus ici», puis, lors d'un deuxième
appel, m'a dit : «c'est ton choix, mais aussi ta responsabilité».
Le directeur m'a appelé et m'a d'abord demandé de retirer tout hyperlien de mon
site personnel vers celui de l'université, et de «cacher» le fait que
j'enseignais là-bas. Puis, il m'a parlé des pressions et des menaces dont
lui-même mais aussi l'université avaient fait l'objet (être sujet à une
inspection sur les licences logicielles, des inspections de violation de droits
d'auteur, ou de toute chose susceptible de leur causer du tort). De toute
évidence, il me fallait démissionner pour sauver son emploi (ainsi que ceux de
tous les intervenants en Maîtrise). J'ai donc démissionné.
Mais même après ma démission, quand les média (qui commençaient à s'intéresser
à l'affaire, comme vous pouvez le voir dans les liens ci-dessous) ont appelé,
le vice-doyen responsable de la communication a eu le culot de dire que je
«n'ai jamais été professeur dans cette université», et que je «n'avais
fait cours qu'à quelques classes». Bien sûr, je n'étais pas Professeur
d'université (ce que je n'ai jamais prétendu être), mais j'y ai enseigné
plusieurs subjets pendant plus de cinq ans !
Le plus important n'est pas que j'ai perdu mon travail, bien que les notes que
j'ai obtenues dans le questionnaire de satisfaction des étudiants soient les
plus élevées de tout le secteur Maîtrise, et que je n'ai jamais enfreint aucune
règle, aucun contrat, aucun règlement. Ça ne me gêne pas non plus de ne jamais
avoir reçu le moindre coup de téléphone direct de la part de ceux qui ne
partageaient pas mes idées ou ma manière de faire. Ce que je regrette le plus,
c'est d'avoir subi une censure à l'intérieur de ma propre université
(dans un pays membre de l'Union européenne de surcroît !), et qu'elle soit le
résultat de pressions et de menaces émanant de collectifs de l'industrie du
disque et de l'industrie cinématographique (vous trouverez des preuves de tout
cela sur mon site web).
Quand allons-nous faire quelque chose contre cela ? Nous ne pouvons pas les
laisser imposer leur modèle économique dépassé, inefficace et voué à l'échec
par les menaces, les pressions et le silence imposé. Nous devons briser ce
silence. J'aimerais parcourir le monde (comme je le fais actuellement en
donnant des conférences à travers l'Espagne) pour raconter mon histoire, et ils
ne m'obligeront pas au silence. La vérité doit être connue ! Mais pour cela
j'ai besoin de votre aide.
Cette histoire a déjà été couverte par plus de 400 blogs espagnols, radios
nationales, magazines et journaux. Mais personne ne semble la connaître hors
d'Espagne. Pourriez-vous, s'il vous plaît, m'aider à la faire connaître par-delà ses frontières ?
Si vous avez besoin d'informations complémentaires, n'hésitez pas à me le faire
savoir.
Bien amicalement, et d'avance je vous dis merci beaucoup.
Il y a sûrement de quoi faire en corrections, je n'étais pas très inspiré, et dérangé sans arrêt... m'enfin bon
[edit Sebastien : « Attorney General : ~ procureur général en GB et ~ Ministre de la Justice aux EU. En tout cas, procureur de la
République dans le contexte espagnol, c'est douteux

[/edit Sebastien]