À Ouagadougou, capital du Burkina Faso, un ordinateur neuf Coûte 1,2 million de francs CFA. Cela représente près de dix mois du salaire moyen d'un fonctionnaire. Pourtant la ville regorge de cybercafés, jusque dans les villages les plus reculés du Burkina, pour peu qu'il y ait l'électricité et le téléphone, on trouve aujourd'hui de petits cybercentres, souvent construits à même la terre batue et où, pour quelque sous, chacun peut envoyer un courriel ou obtenir des renseignements sur Internet.
À 1000 km du port le plus proche et au coeur de l'Afrique de l'Ouest, le Burkina Faso ne pourrait plus se passer de l'internet aujourd'hui. Aucune technique ne s'était répandue aussi rapidement sur le continent africain, explique Pierre Ouedraogo, de l,institut francophone des nouvelles technologies de l'information.
Quand l'automobile est apparue, les Africains n'ont jamais pu devenir des constructeurs par manque de capitaux et d'un savoir encore inaccessibles à la plupart des pays africains. Mais fabriquer des logiciels ne demande qu'un ordinateur, une connexion Internet et de bons programmateurs. Rien n'empêche l'Afrique de devenir un acteur de la société de l'information.
Rien, sinon l'accès aux logiciels dont les licences coûtent une fortune, et tout particulièrement aux codes sources des systhèmes informatiques propriétaires. C'est la raison pour laquelle de nombreuses sociétés africaines abandonnent les systhèmes M$ traditionnels pour se retourner vers des logiciels libres de droits comme ceux de la société Linux.
Cela ne concerne pas que les <wiz kids> de l'informatique. La Banque central d'afrique de l'ouest a commencé à`convertir 250 serveurs vers Linux, les 2500 ordinateurs de leurs employés ne fonctionneront plus avec M$ Word mais avec un logiciel libre bien connu et appelé Open Office.
La banque estime qu'elle vat économiser 3,5 millions de dollars par année. Sonobel, société d'électricité national du Burkina Faso vient également d'emboité le pas vers cette direction aussi. D'ici quelque année, la plupart des grandes sociétés burkinabées seront passées au logiciel libre, estime Sylvain Zongo, président de l'Association bukinabée des utilisateurs de logiciels libre.
Sylvain Zongo a longtemps travaillé sur des stations Sun System, chaque fois que les machines tombaient en panne il fallait les expédier en France et attendre plusieurs semaines pour les revoirs. Avec Linux, Sylvain Zongo a recréé les mêmes services sur deux ou trois ordinateurs sans avoir à payer quoi que ce soit. En cas de panne, un ordinateur est maintenant prêt à prendre la relève.
Les grands de l'informatique ne sont pas indifférents à la progression des logiciels libres. En octobre dernier, alors que les utilisateurs de logiciels libre d'Afrique se réunissaient pour la première fois à Ouagadougou, le ministère burkinabé de l'Éducation signait un contrat avec la société M$ afin d'équiper les écoles d'ordinateurs Windows. Le gouvernement n'a pas les moyens de refuser une telle offre, dit Sylvain Zongo.
Mais c'est une très mauvaise chose. d'abord, les ordinateurs sont usagés. Ensuite, il faudra un jour renouveler les licences. Enfin, tous les techniciens seront formés en Windows. Cela créera une clientèle captive incapable de passer à d'autres logiciels.
Sylain Zongo est pourtant convaincu qu'avec le logiciel libre, le Burkina Faso pourrait un jours emboîter le pas à l'ASie du Sud-Est et concevoir ses propres programmes informatiques. En attendant, un peu plus de la moitié des localités du Burkina Faso n'ont toujours pas accès à une ligne téléphonique.
Mais si on s'y met, dit Sylvain Zongo, ça peut aller très vite
C'était un résumé d'article du <Le Devoir>.
Et hop! Encore un pas vers la liberté.
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didz
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