Un rapport sans concession sur l'immatériel
Maurice Lévy, le président de Publicis, a remis au ministre de l'économie Thierry Breton son rapport sur l'économie de l'immatériel. Le rapport est très critique à l'encontre des industries culturelles, qu'il s'agisse des maisons de disques ou des sociétés de gestion collective.
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le rapport est sans concession pour les industries culturelles. "Le premier réflexe dont nous devons nous défaire, c'est celui qui consiste à favoriser les situations acquises", prévient le rapport, qui précise : "Dans de nombreux domaines confrontés à un changement technologique, nous nous demandons comment protéger l'existant alors qu'il faudrait d'abord chercher à tirer au mieux parti du changement. En agissant de la sorte, nous freinons le développement de nouvelles activités et de nouveaux emplois. Les industries de la musique et des jeux en ligne sur Internet constituent deux exemples récents de ce type de réaction".
Pour les rapporteurs, les exemples du spectre hertzien, des professions réglementées ou des droits d'auteurs le prouvent, le réflexe français "entretient une sorte de 'protectionnisme de l'intérieur' qui pérennise des situations à rentes par toujours justifiées". Sont en particulier critiquées la durée des droits voisins, ces droits d'auteur accordés notamment aux maisons de disques et studio de cinéma.
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"L'augmentation de la durée de la protection ne garantit pas plus de créations", avertit le rapport, qui ajoute non sans humour que "l'extension de la durée de protection va concerner des œuvres dont les auteurs sont morts, ce qui réduit sérieusement l'impact de la mesure sur leur capacité de création". Plus fondatementalement, ajoute-t-il, "il est douteux que la création d'un artiste intègre un calcul économique relatif à la durée de protection dont pourront bénéficier ses ayants droit ou les éditeurs de ses œuvres".
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Le rapport met par ailleurs en doute la pertinence de la chasse contre les internautes pirates. "L'impact du téléchargement illégal sur les ventes physiques est indéniable. Il serait cependant excessif d'en faire la cause exclusive de la baisse des ventes", dit-il en rappelant aussi que "le développement de l'internet ne s'est pas traduit par une diminution des perceptions de droit au bénéfice des auteurs". Au contraire, "la moindre perception sur les ventes de CD est largement compensée par des recettes plus dynamiques dans d'autres secteurs", en particulier les concerts.
Quels seront les candidats aux prochaines élections, qui intègreront les recommandations de ce rapport très complet de 174 pages dans leur progmamme électoral ?

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Saint-Chinian, parti
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