Piratage sur Internet : une étude du Snep prouve la faisabilité du filtrage des réseaux peer-to-peer.
Les Echos du 15 juillet dernier (p 22) ont indiqué que La lettre des Télécommunications s'est procurée une étude confidentielle réalisée par Capgemini pour le compte du Syndicat national de l'édition phonographique (Snep), lequel, affilié au Medef, réunit les majors de l'industrie du disque. Les conclusions de cette étude, qui prouve pour la première fois la faisabilité technique et économique du filtrage des réseaux peer-to-peer, sont publiées dans le numéro 148 de La lettre des Télécommunications (p 6). « Pour plus de 80 % des abonnés haut débit, le coût matériel de mise en oeuvre d’une solution de filtrage est évalué à 2,82 euros hors taxes par abonné investi une fois et permettant un filtrage définitif », conclut l'étude.
Lire l'étude elle-même datée du 1er juillet 2004
source : http://www.lesechos.fr/lettrespro/prese ... m#piratage
Position de l'AFA :
L’AFA et le Snep se font part de leurs désaccords sur le filtrage des réseaux peer-to-peer
La lettre des Télécommunications révèle, dans son numéro 162 du lundi 14 mars pages 8 et 9, les échanges contradictoires inédits entre l’Association française des fournisseurs d’accès et de services Internet (AFA) et le Syndicat national de l’édition phonographique (Snep), au sujet de la toute première étude réalisée par la société Cap Gemini pour le compte du syndicat de l’édition musicale et publiée en juillet 2004, sur laquelle les deux experts Gilles Kahn (Inria) et Antoine Brugidou (Accenture) ont dû s’appuyer pour rendre leur rapport le 10 mars. Ces échanges font l’objet d’un document inédit de 25 pages que La lettre des Télécommunications met en ligne, tout comme le rapport Kahn-Brugidou et le premier rapport Cap Gemini/Snep.
Lire le document inédit AFA/Cap Gemini-Snep.
Lire le rapport Gilles Kahn-Antoine Brugidou.
Lire le rapport Cap Gemini-Snep.
source : http://www.lesechos.fr/lettrespro/prese ... uments.htm
Dans le détail, l'AFA (=les FAI) répond :
L’étude de Cap Gemini a abouti à la conclusion que l’acquisition de la solution Allot
représenterait un coût par abonné de 2,82€ HT. Ce chiffre est par ailleurs présenté
comme « devant être investi une fois et permettant un filtrage définitif. »
Aussi séduisante qu’elle puisse apparaître, une telle estimation semble très éloignée
de la réalité car fondée sur des présupposés erronés.
L’investissement la première année tel que présenté par l’étude part du postulat qu’il
serait nécessaire pour toute l’industrie de l’accès Internet d’acquérir 143 boîtiers Allot.
Une telle estimation revient à omettre que d’ici la fin de l’année il y aura près de six
millions d’abonnés à l’Internet haut débit (et non trois millions comme présenté dans
l’étude).
(..)
Au total, le chiffre le plus proche de la réalité serait de 4000 boîtiers Allot.
Il faut préciser que le filtrage ainsi réalisé, même en déployant les boîtiers ALLOT de
cette manière, serait partiel puisque le trafic peer-to-peer entre les clients situés sur
un même équipement d’extrémité ne serait pas filtré. Le seul point efficace de mise
en place d’un tel filtrage se situerait au domicile du client ou dans le cas où la boucle
locale n’est pas partagée (ADSL), directement en amont de la boucle locale.
Par ailleurs, en parlant d’une somme investie une fois, l’étude laisse entendre que le
nombre d’internautes n’évoluerait pas. Or il est certain que le nombre d’internautes
ayant accès à l’Internet à haut débit ne va cesser de croître ce qui rendra
indispensable l’investissement dans de nouveaux boîtiers Allot. Cela est surtout vrai à
l’époque actuelle où le haut débit connaît une croissance forte.
Une évaluation sérieuse des coûts devrait prendre en compte la maintenance des
boîtiers ainsi que la mise à jour, indispensable compte tenu de l’évolutivité constante
des réseaux peer-to-peer, et la supervision.
Enfin, présenter un coût par abonné en divisant le coût total par l’ensemble des
utilisateurs de l’Internet n’est pas une présentation honnête car il est faux de croire
que tous les utilisateurs feront le choix du filtrage du peer-to-peer. Un nombre plus
réaliste serait de l’ordre de 10% des abonnés.
Au total, le coût par abonné la première année, compte tenu de l’amortissement, n’est
pas de 2,82€ mais plutôt de 121€, ce montant passant à 131€ la deuxième année.
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