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Sortie de Gnash : vive le Flash ?

Fil continu d'informations sur tout ce qui touche au libre, aux nouveautés et aux mises à jour majeures de logiciels libres. Merci de présenter toute news qui pointe vers un lien et de ne pas abuser des citations.

Sam 14 Jan, 2006 08:19

Bonjour à tous,

Vous n'avez sûrement pas manqué, il y a quelques jours, l'annonce faite sur linuxfr concernant Gnash, le lecteur GNU de fichiers au format Flash.

Ainsi donc, non seulement il existe des logiciels libres et gratuits qui permettent de créer des fichiers Flash, mais il existe aussi un lecteur libre et gratuit qui permettra de les lire, et même de les lire directement dans Firefox grâce à un plugin. Je ne doute pas que les autres navigateurs sauront aussi trouver le moyen de s'en servir.

Il me reste une question à éclaircir : le format Flash est propriétaire, comme chacun sait, mais est-ce un format ouvert ?
Ma question n'est pas anodine : ce n'est pas parce que OpenOffice.org permet d'ouvrir, avec des résultats variables, les fichiers de Microsoft Office, que les formats Microsoft deviennent subitement acceptables : ils restent des formats fermés (en plus d'être propriétaires), et empêchent donc l'intéropérabilité. Or, je lis sur la fiche Wikipedia de Flash : «Toutefois une partie des technologies utilisées dans le lecteur ou plug-in Flash restent non-publiques ou sujettes à brevet (compression audio et video par exemple)».

Bref, ma question est simple : le format Flash est-il, de ce point de vue, comparable au format PDF (propriétaire, mais ouvert), ou bien comparable au format DOC (propriétaire et fermé, que l'on peut utiliser plus ou moins bien avec des logiciels libres) ?
Sebastien

Messages : 730
Géo : Sainte-Marie (974)

Sam 14 Jan, 2006 09:49

Sebastien a écrit:Il me reste une question à éclaircir : le format Flash est propriétaire, comme chacun sait, mais est-ce un format ouvert ?


Non, pas du tout! La licence du format SWF de Macromedia interdit de développer un lecteur Flash:
You may not use the Specification in any way to create or develop a runtime, client, player, executable or other program that reads or renders .SWF.

Voir ici: http://www.macromedia.com/licensing/developer/fileformat/license/

Cela dit, il reste l'argument légal de l'exception d'interopérabilité...
Cyrrus

Messages : 25

Sam 14 Jan, 2006 12:06

Cyrrus a écrit:La licence du format SWF de Macromedia interdit de développer un lecteur Flash

Heu, là j'avoue que je comprends pas, vue la news :?
Nico

Messages : 841
Géo : Paris

Sam 14 Jan, 2006 12:17

Salut,

Je pense que comme tout format fermé, tu peux faire du reverse programming, tout comme ça été fait pour les fichiers mp3, doc, xls, ou autres.

S'ils disent que tu n'as pas le droit de le faire, c'est je pense que comme aux états-unis ils ont le droit de déposer des brevets, Macromedia a certainement déposé celui du lecteur flash de façon à ce que tout lecteur swf, mis à part le leur soit interdit.

Dans la mesure où les brevets logiciels ne sont reconnus qu'aux états-unis, japon (et canada ?), tu as logiquement le droit de le faire et ne pas être attaqué si tu le développes en dehors de ces régions-là pour éviter toute condamnation.

Le projet GNU criant haut et fort à l'absurdité de ces brevets logiciels avec en figure de proue M. Stallman, a pu très bien passer outre... A moins que gnash ne soit pas développé aux states.

Tolosano
Tolosano

Messages : 1940
Géo : Toulouse

Sam 21 Jan, 2006 13:08

Il s'agit de leurs contraintes
No non-free formats software

Using a format such as Flash, RealPlayer and Quicktime, that can only be played using non-free software is, in effect, to recommend use of that non-free player software. Therefore, the general requirement not to recommend non-free software implies that the package shouldn't contain or recommend materials in these non-free formats.
MB : L'emploi de formats comme Flash, RealPlayer et Quicktime, qui ne peuvent êre exploités que par des logiciels non-libres, revient à recommander l'utilisation de logiciels non-libres. Par conséquent l'exigence de ne pas conseiller des logiciels non-libres implique que le paquetage ne doit ni contenir ni recommander des matériaux dans ces formats non-libres.
Donnez une arme à quelqu'un et il s'en servira.
Donnez du pouvoir à quelqu'un et il en abusera.
sirakawa

Messages : 633
Géo : Orléans

Lun 23 Jan, 2006 14:54

Tolosano a écrit:Salut,

S'ils disent que tu n'as pas le droit de le faire, c'est je pense que comme aux états-unis ils ont le droit de déposer des brevets, Macromedia a certainement déposé celui du lecteur flash de façon à ce que tout lecteur swf, mis à part le leur soit interdit.

Tolosano


Non, car paradoxalement, pour déposer un brevet il faut que les spécifications soit disponibles ( c'est le deal par rapport à un secret industriel, tu doit publier suffisament d'information et perdre l'exclusivité au bout de 20 ans, ce qui explique pourquoi, 100 ans aprés, on ne connait toujours pas la formule du coca ).

Hors, on a ici un cas ou l'implémentation n'est pas interdite ( donc pas de brevets ) mais rendu plus difficile par la non publication des informations, ou par des contraintes empechant l'utilisation des informations. Il y a rien de spécial dans un NDA ( Non Disclosure Agreement ), et c'est grosso modo ce qui géne ici.
misc

Messages : 10
Géo : Strasbourg

Lun 23 Jan, 2006 21:19

Attention à ne pas confondre brevets logiciels et brevets industriels.

Rien à voir, malheureusement.

Dans un cas, il faut être précis et avoir créé quelque chose. Décrire le procédé et le processus.

De l'autre, on nage en plein flou artistique.

J'en veux pour preuve :

Le bureau des brevets américains (US Patent Office), dans une décision fort désagréable pour Microsoft, vient de confirmer la validité du brevet détenu par la société Eolas Technology et l´Université de Californie. Celui-ci protège une technologie permettant l’intégration de plug-ins et d’applets dans un navigateur Internet.

Il s’agit de l’ultime avatar d’une bataille juridique démarrée en 1999 par Eolas, qui portait à l’époque plainte contre l’éditeur de Redmond pour violation de ce brevet. Après une victoire en première instance pour Eolas (500 millions de dollars de dommages et intérêts), une cour d’appel US avait cassé le premier jugement et donné à Microsoft la possibilité de prouver l’antériorité de sa technologie.
(Source Communautech)

Source
OU encore :
écurité : Comment des vendeurs essaient de breveter les solutions à des failles de sécurité qui leur sont fournies
Posté par Victor STINNER (page perso). Modéré le 14 juillet 2005.

Une série de failles ont été découvertes dans le protocole ICMP (et non pas ses implémentations) par l'argentin Fernando Gont, professeur, administrateur système et chercheur en réseau. Il a tenté dès le début, en août 2004, d'en informer tous les auteurs d'implémentation du protocole ICMP avant de publier les failles sur Internet. Il a commencé par écrire un document qu'il a envoyé à l'IETF. Il a également contacté CERT/CC et NISCC, les auteurs de systèmes d'exploitation libre (OpenBSD, NetBSD, FreeBSD, Linux, etc.), ainsi que Microsoft, Cisco et Sun Microsystems. Il a décrit chaque faille pour leur permettre de corriger les implémentations avant de publier ses découvertes.

Fernando a alors commencé à recevoir des e-mails de Cisco demandant des informations techniques précises. Deux mois plus tard, il a reçu un e-mail d'un avocat de Cisco disant que Cisco allait breveter son travail ! L'avocat n'a pas voulu donner plus de détails. Encore deux mois plus tard, il y a eu un échange de mails entre Cisco, Linus Torvalds et David Miller où Fernando a été mis en copie. David a fait remarquer que Linus Torvalds utilisait déjà depuis plusieurs années le « sequence tracking » dans Linux et par là même, le brevet ne pouvait être déposé pour cause d'antériorité du travail de Linus.

Cisco a alors accusé Fernando de coopérer avec les terroristes alors qu'en même temps Cisco voulait breveter son travail. Plus tard Cisco a aussi demandé à Fernando qu'il travaille pour CERT/CC.

Aujourd'hui Cisco a abandonné son idée de brevet, mais ça laisse quand même réfléchir sur le fait de publier anonymement ses failles ou non !

source
Ou bien encore:
Exemple de brevet logiciel déposé
96305851.6 : permet de présenter les informations précédemment obscurcies dans un environnement de fenêtrage.

Encore 1 ?
SebSauvage a écrit:La grenouille gonflée à l'hydrogène
[4 août 2005]

Voilà que Google se la joue à la Microsoft: Breveter la combinaison triviale de deux technologies d'usage courant.


Les flux RSS sont déjà largement utilisés sur internet et permettent de diffuser rapidement de l'information (depuis quelques années déjà).
La pub... bon là, vous savez que sur internet, c'est loin d'être nouveau.

Google veut breveter le fait de diffuser de la publicité dans les flux RSS.
Un peu comme si une entreprise voulait breveter le fait de distribuer de la pub par courrier postal. Une entreprise qui n'a inventé ni la pub, ni le courrier postal.

Source

Donc, attention à se méfier de l'amalgame entre un brevet industriel qui peut être tout à fait compréhensible et logique pour véritablement se défendre contre ses concurrents, et les brevets logiciels ou on peut breveter tout et n'importe quoi.

Dans le cas des brevets logiciels acceptés aujourd'hui par les Etats-Unis, le canada et le Japon, tout le monde peut déposer un brevet logiciel sans avoir écrit une seule ligne de code, sans être développeur, sans être commanditaire d'un projet. Absolument tout le monde. Si je décide de déposer un brevet sur l'utilisation simultanée des touches pour ouvrir un programme à partir d'une interface graphique, j'ai absolument le droit. Je ne décris rien, je montre pas comment je fais, ce qui se cache derrière, rien, que dalle. C'est abbhérrant, mais c'est ainsi que fonctionnent les brevets logiciels.

Avec cette facilité déconcertante de déposer un brevet pour un oui ou pour un non, tout derrière est histoire de gros sous. Déposer un brevet coûte cher, et le défendre encore plus. Il faut bien sûr réussir à prouver qu'on est bien celui qui l'a déposé en premier et qu'avant de l'avoir déposé, il n'y avait rien de similaire sur le marché.

Mais, c'est encore une question de sous de pouvoir supporter la longue période de délibération de la part du tribunal.

Tolosano
Tolosano

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