bonjour desesperatly et bienvenue sur ces forums,
quelques remarques de forme avant de poursuivre le débat sur le fond :
1. Je suis content de voir que mon post n'est pas mal accueilli et qu'il y a de la place pour des discussions de fond dépassionnées.
c'est l'une des spécificités de ces forums : toutes les opinions ont leur place et sont respectées, les discussions de fond sont souhaitées, y compris sur les débats les plus passionnés.
2. "désinformation, amalgames primaires, nos/vos meneurs, essayer d'être de bonne foi et constructifs, décridibilisation, emballement, etc" : c'est curieux de disséminer des attaques ad hominem dans une série de posts se présentant comme objectifs et factuels, privilégiant le débat de fond sérieux et argumenté.
L'une des qualités de l'équipe d'EUCD.info est la qualité du travail de fond effectué depuis plusieurs années sur ce dossier. On peut ne pas adhérer à certaines expressions un peu musclées qui accompagnent leurs analyses, mais quand on s'attache au fond on glisse sur ces aspects, à mon avis. Et si on se démarque de cette phraséologie, on lui accorde la place qu'elle a réellement dans les textes d'EUCD.info : un détail stylistique. On peut émettre un avis d'ordre esthétique, mais pas en faire un axe argumentaire.
3. Si l'on veut que le modèle du libre continue de s'imposer comme le seul modèle viable, il faut accepter de faire un pas vers la protection du droit d'auteur. On n'arrivera à rien en se comportant en autistes paranos, refusant tout en bloc.
2 observations :
- le modèle du libre est émergent, et il ne prétend nullement à s'imposer comme seul modèle ; le libre réclame seulement une place pour exister, sans que d'autres modèles lui mettent les batons dans les roues ; c'est une question de choix pour l'utilisateur de s'orienter vers tel ou tel type de produit. Il n'est nulle part question de supprimer ou de combattre les modèles propriétaires, et surtout pas sur ce site
- et surtout, le modèle du libre et les licences juridiques qui le structurent sont très clairement POUR une protection du droit d'auteur ; ce sont plutôt les tenants de modèles propriétaires qui estiment que le libre est anarchiste ou anti-droits d'auteurs ou anti-propriétaire. Je ne doute pas qu'en cherchant bien on trouvera quelques énervés anti-tout-ce qu'on veut. Mais les licences libres s'intègrent complètement dans le shéma de la propriété intellectuelle ; un petit shéma simple :
*droits détenus par l'auteur avant la mise à disposition de son oeuvre : 100 %
*droits mis à disposition des utilisateurs dans le shéma propriétaire classique : 30 %, avec une contrepartie généralement financière + droit moral + etc
*droits mis à disposition des utilisateurs par les licences libres ou assimilées ou d'inspiration : 50-70 % selon les licences, avec en contrepartie le droit moral (citation du nom, respect de la licence, etc) et généralement/souvent la gratuite de diffusion et de modification
* droits mis à la disposition des utilisateurs pour les oeuvres du domaine public : 100 %
Avec les licences libres, on est dans une différence de degré des droits concédés aux utilisateurs, pas dans une différence de nature juridique radicale. Je ne vois franchement pas ce qui mérite l'élégante oprobe "d'autistes paranos"
Plus fondamentalement le modèle du libre repose sur le pari que l'ouverture et la coopération présentent une utilité sociale supérieure à l'appropriation exclusive : le collectif est plus fort que la somme des individualités. Et s'il faut être encore plus précis, le libre n'est absolument pas exclusif du propriétaire, il y a de la place pour tout le monde et chaque mode de production a sa propre valeur ajoutée.
Pour prendre l'exemple le plus bateau, la valeur ajoutée de microsoft est incontestable : cette société a contribué au développement du marché de masse de l'informatique. Mais les critique dures portées à l'encontre de cette société portent sur les méthodes utilisées pour constituer et maintenir cette position dominante. En résumé, il ne s'agit pas de détruire microsoft, mais d'avoir le choix d'autre chose, si on le souhaite.
4. sur le projet DADVSI, la directive EUCD et les traités OMPI il y a quand même un léger problème de principes démocratiques essentiels : l'utilité réelle de ces dispositifs aurait méritée d'être plus discutée, par exemple en tirant un bilan du digital millenium act.
Les méthodes utilisées pour modifier la réglementation méritent également d'être discutées de manière publique : des actions de lobbying très efficaces menées depuis plusieurs années, par les même acteurs que ceux qui ont défendu la brevetabilité des logiciels.